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Nationalisme révolutionnaire
Pour les articles homonymes, voir NR.Le nationalisme révolutionnaire, également connu sous l'acronyme NR, est un mouvement intellectuel et politique, apparu en contrepied de l’échec de l’Algérie française[1], et de la réunion à Venise le quatre mars 1962, dont l’élément commun est le projet de donner à l’ensemble des Européens d'Europe une édification d’une Europe unitaire. Pour atteindre son but, les dit NR s’y engagent à fonder un parti nationaliste européen intégré[2].
Sommaire
Description
Le nationalisme révolutionnaire serait selon ses partisans un mouvement qui associe une vision nationaliste du monde et une vision socialisante de la société, avec des références et des thématiques attribuées traditionnellement à la gauche. Son aile gauche est le national-bolchévisme. Sa parenté idéologique avec le national-syndicalisme est évidente.
Refusant à la fois le capitalisme libéral et le communisme égalitariste, d'où le terme de « Troisième voie » ou tercérisme, les NR prônent, dans un même temps, nationalisme et socialisme. Il s'agirait d'un socialisme à l'échelle continentale qui permettrait l'émergence d'un empire européen respectant les différences culturelles et ethniques, débarrassé d'un capitalisme destructeur des identités. Les NR rejettent aussi le racisme traditionnel suprémaciste, au profit d’une conception différentialiste de la société, un différentialisme garant de la préservation des différentes identités culturelles et ethniques propres à chaque peuple. Les nationalistes révolutionnaires rejettent donc le libéralisme et ce qu'ils considèrent comme sa tendance à abattre les frontières, à mélanger les peuples et uniformiser les cultures, faisant disparaître leur unicité. Ils développent néanmoins une rhétorique violemment anti-immigrés. "La « troisième voie NR, politique, économique, géopolitique, serait en fait l’équivalent européen des régimes populistes du Tiers-monde (en particulier le péronisme, le nasserisme, le baasisme et la Jamahiriya libyenne). Les NR mettent en avant une continuité entre les notions d’ethnie, de peuple, de nation, de construction européenne, de socialisme et d’Etat. Leur antisémitisme n’est pas d’ordre biologique ou religieux mais conspirationniste et politique. Le juif est conçu tel l’agent du cosmopolitisme, qui empêche l’édification du socialisme national, et du sionisme, qui vise à régenter le monde avec l’appui des USA via le processus de mondialisation."[3]
Les combats des NR se situent à lamarge de ceux menés par l'extrême droite électoraliste. Les NR ne nient pas l'existence des classes sociales et se sont aussi impliqués dans le combat écologiste. Ils soutiennent les mouvements nationalistes arabes et rejettent violemment le sionisme. Souvent, les NR militent pour la création d’un front anti-système, regroupant les ennemis radicaux du système, jonction entre l'extrême-gauche et l'extrême-droite.
La prose NR n'est pas dénuée d'antisémitisme. Sous couvert de dénonciation du sionisme, les NR prennent la défense de négationnistes tel que Roger Garaudy et développent une rhétorique conspirationniste.
Les NR revendiquent une filiation avec Auguste Blanqui, Corneliu Zelea Codreanu, Joseph Proudhon, Georges Sorel, Edouard Berth , Georges Vacher de Lapouge, Manuel Hedilla, Ramiro Ledesma Ramos, Juan Peron, Ernst Jünger, Ernst Niekish, les frères Gregor Strasser et Otto Strasser, Jean Thiriart, Friedrich Hielscher.
Parmi les dirigeants politiques mondiaux actuels, Hugo Chávez, Vladimir Poutine, Jean-Marie Le Pen, Fidel Castro et Mahmoud Ahmadinejad inspirent du respect aux NR pour leur discours anti-impérialiste américain et sont souvent cités dans leurs publications.
Parmi les symboles utilisés par le nationalisme révolutionnaire on retrouve les couleurs rouge et noire (en référence à la première Phalange) et le trident (emprunté au solidarisme russe).
Le nationalisme révolutionnaire est aujourd'hui représenté en France par le groupe Les Nôtres et fut par le passé représenté par des organisations telles que le Réseau radical, Nouvelle résistance, Unité radicale, GUD, Troisième voie, les Groupes nationalistes révolutionnaires ou encore Jeune Europe fondée par Jean Thiriart.
Au niveau international, les NR ont été structurés dans le Front européen de libération, puis dans le Réseau géopolitique européen.
Ce courant se réclame également du mouvement eurasiste dans l'ex-URSS, du péronisme ou du bolivarisme en Amérique latine ou du Baas dans les pays arabes.
Activités
Le site de la librairie en ligne Librad est tenu par des militants nationalistes-révolutionnaires (il existe trois sites « librad » : un français, un italien et un allemand)[4].
Notes et références
- ↑ Nicolas Lebourg, « Qu’est ce que le nationalisme-révolutionnaire » ? (1/2), Fragments sur les Temps Présents, le 9 mars 2009.
- ↑ Nicolas Lebourg, « Qu’est ce que le nationalisme-révolutionnaire » ? (1/2), Fragments sur les Temps Présents, le 9 mars 2009.
- ↑ Nicolas Lebourg, Qu’est ce que le nationalisme-révolutionnaire ?
- ↑ Stéphane François, « Réflexions sur des subcultures contemporaines 7, Fragments sur les Temps Présents, le 18 mars 2009.
Voir aussi
Travaux universitaires
- Jean-Yves Camus, « Une avant-garde populiste : "peuple" et "nation" dans le discours de Nouvelle résistance », Mots, n°55, juin 1998, p. 128-138 (analyse approfondie de la doxa nationaliste révolutionnaire).
- Alexandre Faria, Unité radicale : histoire d’un mouvement nationaliste-révolutionnaire, Mémoire de maîtrise en histoire, Université Toulouse 2.
- Nicolas Lebourg, Les Nationalismes-révolutionnaires en mouvements : idéologies, propagandes et influences (France : 1962-2002), Thèse de doctorat en histoire, Université de Perpignan.
Liens externes
- Nicolas Lebourg, « Entre praxis, mythe et utopie : les nationalistes révolutionnaires et l'histoire », Colloque Les Usages politiques de l'histoire, organisé par le Centre d’Histoire Sociale du XXe Siècle (UMR 8058, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne) avec le soutien de l’UMR TELEMME, 25-26 septembre 2003.
- id., « L'invention d'une doxa néo-fasciste : le rôle de l'avant-garde nationaliste-révolutionnaire. Idéologie négationniste, propagandes anti-américaine, anti-immigration, anti-juive »Domitia, Presses Universitaires de Perpignan, Perpignan, n°1, octobre 2001, pp.99-132. .
- id., « Stratégies et pratiques du mouvement nationaliste-révolutionnaire français », Le Banquet, n°19-20, février 2004, p. 381-400.
- id., La Libération nationale et sociale des régions d’Europe : histoire d’une utopie fasciste (1941-2001)», Utopia and utopianism, no. 2, The University Book, Madrid, 2007, pp. 95-108.
- dossier extrême droite radicale sur le site de Laurent de Boissieu journaliste politique
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