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Narcose à l'azote
Pour les articles homonymes, voir Narcose.La narcose à l'azote, aussi nommée ivresse des profondeurs, est due à l'excès d'azote et agit sur le système nerveux en entraînant des troubles du comportement. Cet effet a été découvert en 1930 par Hill et Mac Leod.
D'autres gaz ont également un effet narcotique : le xénon, le krypton et l'argon. D'autres gaz ont peu ou pas d'effets narcotiques et sont employés dans ce cadre en plongée sous-marine : il s'agit essentiellement de l'hélium.
L'ivresse des profondeurs doit être distinguée du syndrome nerveux des hautes pressions provoquant des troubles du comportement à de grandes profondeurs (supérieure à 100 m) malgré l'absence de gaz à effet narcotique.
Sommaire
Causes
Une grande partie des narcoses surviennent lors de la plongée profonde. Elle débute vers 30 mètres pour certains et devient systématique à partir de 60 mètres[1]. La pression environnante augmentant, la pression partielle de l'azote augmente en application de la loi de Dalton. La réglementation française fixe la profondeur maximum de plongée à l'air en club et associations à 60 mètres. Ceci est dû à la limitation de 5,6 bars de pression partielle d'azote respiré. En effet, considérant qu'à cette profondeur la pression absolue est de 7 bars et l'azote représentant 80% (arrondi) du gaz respiré : nous avons 7 x 0,80 = 5,6 bars.
Les gaz à effets narcotiques sont biochimiquement inertes : ils n'interagissent pas en modifiant la chimie cellulaire. Ils ont, a priori, un simple effet mécanique. Deux mécanismes sont suspects, résultant à chaque fois en une modification de la perméabilité de la membrane cellulaire à certains composants :
- l'hypothèse lipidique : les gaz se diffuseraient dans la double couche de lipides formant la membrane cellulaire, la distendant.
- l'hypothèse protéique, suspectée dans les années 60 : les gaz interagiraient directement sur les protéines de la membrance cellulaire.
Certains facteurs sont considérés comme aggravants : froid, consommation d'alcool, drogue, stress, fatigue, embonpoint.
Effets
La narcose entraîne des troubles du comportement qui diffèrent d'un individu à l'autre. La sensibilité par rapport à la narcose n'est pas la même pour tout le monde, ni la même d'un jour sur l'autre. Dans les effets de la narcose on peut citer :
- euphorie,
- angoisse,
- retournement sur soi,
- discours intérieur,
- troubles de la vision et notamment vision à effet tunnel (le plongeur a l'impression de voir les choses au bout d'un tunnel),
- disparition de la notion de durée,
- sensation de dialogue intérieur, de solitude,
- lecture répétée des instruments de plongée sans interprétation correcte
- retard de réaction, signes répétitifs.
A noter que les sujets les plus sensibles peuvent ressentir les effets de la narcose dès 30/40 mètres. En revanche, à partir de 60 m, tous les plongeurs sont narcosés y compris ceux qui, à cause de cette même narcose, prétendent le contraire et ne s'en rendent pas compte.
En outre, même s'il n'est pas possible d'annihiler les effets de la narcose lors d'une plongée profonde à l'air, les plongées répétées à de grandes profondeurs permettent de les atténuer et d'en retarder la venue.
Par ailleurs, l'accoutumance obtenue au fil des plongées répétées disparait au bout de vingt à trente jours sans plongée, il faut alors se réhabituer à la profondeur, et descendre graduellement.
Réaction et Prévention
L'attitude à avoir face à un plongeur victime d'une narcose est de le faire remonter à une profondeur moindre pour faire diminuer la pression partielle de l'azote. Les effets se dissipent assez rapidement. Une narcose peut provoquer une amnésie et certains plongeurs ne se souviennent pas du comportement qu'ils ont pu avoir au moment de la narcose.
L'organisme s'accoutume aux effets de l'azote. Des plongeurs ayant l'habitude de descendre à des profondeurs élevées voient les effets de la narcose diminuer.
Afin de diminuer l'influence de l'azote, les plongeurs utilisent parfois des mélanges gazeux comme le Trimix dans lesquels le taux d'azote est inférieur à celui dans l'air courant.
Voir aussi
Référence
- Le mal des profondeurs, JC Rostain, Pour la science, 2006, 346, p30-36
Notes et références
- ↑ Plongée magazine, n°16, janvier-février 2009, Les cocktails à l'hélium, par François Brun, p.110
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