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Cerastoderma

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Coques
 Coques à Lingreville
Coques à Lingreville
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Mollusca
Classe Bivalvia
Sous-classe Heterodonta
Ordre Veneroida
Super-famille Cardioidea
Famille Cardiidae
Genre
Cerastoderma
Poli, 1795
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Coque est le nom donné à certains bivalves du genre Cerastoderma vivant dans la zone de balancement des marées.

Coques telles que livrées par les pêcheurs professionnels

Dans les pays francophones où ce coquillage est consommé, selon les régions, on lui donne les noms de « rigadeau » (dans l'ouest), « bucarde », « sourdon », « hénon », « demoiselle » ou « maillot ».

En tant qu'animaux filtreurs, ils peuvent accumuler certains toxiques non biodégradables (métaux lourds par exemple) ou certains polluants organiques (pesticides, PCB et autres organochlorés, etc.), dont certains sont susceptibles d'être des perturbateurs endocriniens ayant des impacts sur les populations de coques elles-mêmes mais aussi sur les hommes qui les consommeraient.

Sommaire

Description

Il s'agit d'un coquillage fouisseur et filtreur qui vit à peine enfoncé dans le sable ou la vase. Deux siphons très courts permettent à la coque d'entretenir avec l'eau de mer environnante un courant d'eau assurant la respiration et l'alimentation.

Les coquilles des coques ont une forme de cœur, sont couvertes de nervures et présentent une couleur blanche parfois légèrement striée de brun ou de noir (les stries foncées de la coquille marquent plus ou moins fidèlement les hivers ou des arrêts de croissance). Elles renferment et protègent l'animal qui a la taille d'une petite noix blanche, charnue et un peu ferme, munie d'une petite crête orange, le corail.

Distribution

On trouve Cerastoderma edule plus particulièrement dans les estuaires et les baies sableuses. Sa distribution va de la Norvège au Portugal. On peut la retrouver jusqu’au Sénégal. Elle vit sur une large proportion de la zone de balancement des marées.

Écologie

La coque est un suspensivore actif (elle capte le plancton qu'elle filtre dans l'eau). Elle vit en surface du sédiment, dans les premiers centimètres et se nourrit par un double siphon. Elle peut s'enfoncer brutalement d'un centimètres ou deux par rétraction du pied qui l'ancre dans le sable, ce qui lui permet d'échapper aux prédateurs (des oiseaux ou l'homme essentiellement).

Reproduction

Les coques vivent en moyenne deux à quatre ans mais peuvent exceptionnellement atteindre dix ans. Leur maturité sexuelle est atteinte dès leur deuxième année (taille d’environ 20 mm ; 15 à 18 mois). Certains auteurs ont pu observer une reproduction dès la première année si leur croissance est très rapide (Seed & Brown, 1977). La maturité sexuelle semble plus dépendre de la taille que de l’âge des individus (Kristensen 1957 ; Hancock et Franklin, 1972). Elle peut être atteinte en quelques mois en baie de Somme (Lemoine et al, 1988) jusqu’à deux ans en Irlande du nord (Seed et Brow, 1977).

Les coques sont gonochoriques (sexes séparés), il y a donc des individus mâles et des individus femelles. Mâles et femelles émettent leurs semences et ovules dans l’eau entre mars et juillet. Le phénomène de ponte serait induit par un accroissement de la température plutôt qu’a une valeur absolue de celle-ci. La littérature est unanime à reconnaître qu’un hiver rigoureux stimule la reproduction en synchronisant les émissions de gamètes des deux sexes et en provoquant une meilleure fertilité.

Parasites

Il est possible que les parasites qui l'infestent puissent parfois modifier son comportement : elle se laisse alors plus facilement capturer et manger par des oiseaux ou d'autres espèces et diffuse ainsi les œufs ou larves de parasites.

Le parasitisme des coques est localement fréquent, voire presque systématique, souvent par des trématodes tels que :

  • Meiogymnophallus minutus (dont le cycle de développement passe par trois hôtes : scrobiculaire, coque et huîtrier pie),
  • Paravortex cardii (platyhelminthe turbellarié qu’on trouve dans le tractus intestinal de la coque),
  • Himasthla sp. (qui effectue son cycle via l’hydrobie, la coque et le goéland ou l’huîtrier pie) ou d’autres dont par exemple labratrema minimus (qui effectue son cycle via le gobie, la coque et le bar, et qu’on trouve dans l’hémolymphe, la glande digestive et les gonades),
  • Gymnophallus choledocus (dont le cycle semble impliquer la coque, des vers annelés et des oiseaux marins),
  • Mytilicola intestinalis (qui parasite l’intestin de la coque).

La pollution peut affaiblir les défenses immunitaires des coques et favoriser le parasitisme, de même que l’augmentation de la température de l’eau (on a montré que dans une eau de moins de 17°C, aucune coque n’est infestée par Himasthla quissetensis).

Une température très élevée (plus de 23 °C) défavorise aussi ce type de parasites, car les cercaires sont le plus abondamment libérés dans l’eau à 19 et 20 °C.

Pêche et utilisation culinaire

L'espèce la plus répandue sur les côtes européennes est Cerastoderma edule (ou « coque commune » ou « coque blanche »).

La coque est abondante sur les littoraux de l'Atlantique et de la Manche, dans les zones sablonneuses.

Bien que pouvant être une source d'intoxication alimentaire lorsque non fraiche et/ou si ramassée dans les estuaires ou sur des littoraux situés en aval de rejets industriels ou urbains mal épurés, elle est consommée dans plusieurs pays dont le Royaume-uni, la France, l'Espagne et l'Allemagne.

Elle fait parfois l'objet d'élevages, dans des entreprises de conchyliculture.

Lors de certaines grandes marées estivales, la pêche aux coques donne lieu à de grands rassemblements de pêcheurs amateurs sur les grèves. l'impact écologique de ces prélèvements n'a jamais été évalué, pas plus que celui de la pêche professionnelle.

Pour la consommation, il est conseillé de la laisser dégorger afin qu'elle évacue le sable contenu dans la cavité palléale. Il suffit de les faire ouvrir dans un faitout et d'extraire ensuite la noix et le corail, qui peuvent servir, par exemple, à garnir un plat de tagliatelles ou encore entrer dans la composition de diverses salades.

Règlementation

La pêche professionnelle implique de disposer d'un permis en règle. Pour les amateurs, la loi impose en France aux particuliers de la pêcher à pied sans utilisation de râteaux ou d'autres gros outils autres que le « gratte-à-main », petit outil à main doté de trois doigts métalliques. Il suffit de gratter le sable humide sur quelques centimètres.

En France la taille légale de capture est de 2,7 cm.

Risques pour la santé

Des coques ayant grandi dans une eau et un sable ou sédiment parfaitement propre sont a priori bonnes pour la santé, mais cet animal peut filtrer et concentrer de nombreux microbes (bactéries, virus) ou toxiques qui peuvent être source d'intoxication. La cuisson ne limite généralement pas ce risque.

Un risque d'intoxication alimentaire existe aussi dans le cas d'animaux peu frais.

Enfin, un nouveau risque a été identifié en termes de santé reproductive : certains polluants (détergents..) des eaux côtières et estuariennes sont une source d’altérations hormonales chez les coques (coques blanches) qui induisent l’apparition de caractères femelles chez les mâles, et ces altérations pourraient non seulement affecter les populations de coques (faute de mâles reproducteurs), mais aussi secondairement affecter la fertilité des humains (par délétion de la spermatogenèse) qui mangent ces coquillages filtreurs. C’est la conclusion d’une étude faite au Portugal dans l'estuaire du fleuve Guadiana par d’une équipe de chercheurs[1]. Le problème trouve notamment son origine dans le fait que les stations d’épuration ne sont pas équipées pour traiter correctement les hormones (de la pilule contraceptive) présentes dans les urines déversées dans les effluents urbains[2].

Statut des espèces

Les coques sans être menacées de disparition à court terme sont localement en voie de régression. Ifremer a par exemple constaté leur raréfaction en baie de Saint-Brieuc de 1988 à 2001, ce qui a justifié un programme de recherche lancé en 2001 évaluant annuellement le stock.

Liste des espèces

Selon ITIS: N.B. : cette liste n'est pas exhaustive.

  • Cerastoderma edule (Linnaeus, 1758)
  • Cerastoderma elegantulum Beck, 1842
  • Cerastoderma glaucum (Poiret, 1789)
  • Cerastoderma pinnulatum (Conrad, 1831)

Notes

  1. Groupe d'Ecotoxicologie et Chimie Environnementale du Centre de Recherche Marine Environnementale (CIMAR) de l'Université de l'Algarve (UAlg)
  2. Sources : "Alteracao hormonal nas ameijoas provocada por quimicos nas aguas pode afectar fertilidade humana" ;CienciaHoj, 8 avril 2008 Bulletin d'information de l'ambassade de France au Portugal (ADIT)

Voir aussi

Liens externes

Références externes

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