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Muscle car
Muscle car se traduisant littéralement par « voiture musclée » est un terme anglais servant à désigner les automobiles américaines, australiennes et sud-africaines propulsées par un moteur surdimensionné, le plus souvent un V8. Si les premières automobiles à grande puissance sont nées dans les années 1950, l'histoire officielle désigne généralement sous l'appellation de Muscle car des modèles datant pour la plupart de la décennie suivante[1].
L'Amérique produit des voitures rapides et puissantes depuis bien avant la Seconde Guerre mondiale, mais la plupart de ces rares automobiles sont coûteuses et achetés par les classes supérieures de la société. La période Muscle cars se distingue de ces automobiles par des prix bien inférieurs, accessibles par les jeunes, à une période où les jeunes sont « rois » et où Détroit est la référence dans le monde automobile[2].
Sommaire
Appellation
L'expression « Muscle car » ne fait l'objet d'aucune définition officielle. Cette dénomination regroupe les versions les plus sportives proposées dans les gammes américaines de l'époque, les coupés et cabriolets intermédiaires en tant que figures emblématiques[N 1], dotés d'un moteur de forte cylindrée prélevé dans la gamme la plus haute, d'équipements spécifiques (suspensions renforcées, boite manuelle proposée en montage standard, etc) et identifiés par une désignation pleine de sens[1].
L'installation empirique d'un « big block », c'est à dire un moteur d'une cylindrée supérieure à 6 litres, dans une automobile légère fait toute la singularité des Muscle cars, l'objectif premier étant d'obtenir un rapport poids/puissance des plus favorable, de l'ordre de 5 kg/ch en moyenne, et donc de garantir à l'acheteur des performances hors du commun. Hormis quelques options mécaniques conçues spécifiquement pour ces modèles, la plupart des Muscle car de l'époque utilisent un maximum de composants provenant de la production de série, ce qui réduit d'autant leur prix de revient et permet donc de les commercialiser à un tarif suffisamment attractif pour attirer une clientèle majoritairement jeune[1].
Histoire
Origines
Le terme Muscle car entre dans le langage populaire au début des années 1960. Il désigne une catégorie de voitures américaines à propulsion équipées de moteurs V8 à grosses cylindrées. Le couple est ici la priorité, afin d'effectuer le quart de mille en un temps record. Ces véhicules sont à la base des familiales moyennes ou des Pony cars de quatre places en général. Bon marchés et rapides, elles visaient souvent un public jeune adepte des courses en ligne droite contrairement aux sportives de l'époque telles que les Chevrolet Corvette et autre Ford GT40. Les filiales australiennes et sud africaines des groupes Ford et General Motors produisent également des Muscle car.
Leur décennie de gloire s'étend de 1964 à 1974. En réalité, le terme Muscle car date du début des années 1940, lorsque les jeunes commencent à modifier leur voitures. De retour de la guerre, les soldats investissent beaucoup d'argent dans leur voitures, d'autant plus que celles qui existent déjà ont peu de puissance, à tel point qu'elles sont qualifiées de Hot Rods[2]. S'en sont suivis des modèles modifiés par quelques connaisseurs dans les années 60. En associant une caisse légère des modèles bas de gamme des marques avec le plus gros moteur disponible, les amateurs peuvent acquérir des véhicules très performants et peu coûteux, comme la Dodge 330. Du fait de leur puissance, ces voitures sont vendues par les concessionnaires avec des avertissements procurés par le constructeur indiquant que le véhicule vendu n'est pas prévu pour un usage routier.
Identité
Les Muscle car s'épanouissent à une époque où la première génération issue du « baby-boom » parvient tout juste à l'âge adulte. Une génération en rupture appelée à contester de nombreux aspects de « l'American Way of Life », jusque dans ses symboles les plus représentatifs : l'automobile, la famille, le statut social, etc. À bien des égards, les Muscle cars des années 1960 reflètent ce désir de transgression de l'ordre établi. Exclusivement disponibles en coupé et en cabriolet, ils s'adressent le plus souvent à de jeunes couples sans enfant. Leurs performances élevées incitent par ailleurs constamment leurs propriétaires à violer les règles communes[1].
S'afficher au volant d'une Muscle car apparaît comme un signe identitaire fort à la fin des années 1960, et attire logiquement l'attention des patrouilles de police, peu suspectes de bienveillance à l'égard de ces nouveaux rebelles qui ne respectent guère les limitations de vitesse en vigueur et se retrouvent souvent en groupe le samedi soir pour faire tomber les précédents records d'accélération sur les principales artères des centre-villes, comme Woodward Avenue à Détroit, célèbre pour être longtemps le lieu d'affrontement privilégié des possesseurs de Muscle cars[1].
La fin
Plusieurs facteurs vont mettre fin à l'ère des Muscle Cars.
En premier lieu, la dangerosité avérée de ces voitures incite les assureurs à augmenter leurs primes de façon dissuasive. En effet, ces voitures dont le moteur peut atteindre 425 ch SAE, restent des modèles de simplicité dans leur conception ; châssis séparé, pont arrière rigide, suspension arrière à ressorts à lames, freins à tambours, voire absence de direction assistée comme sur les Plymouth Cuda et Hemi[N 2]. Conduites par des conducteurs jeunes peu soucieux des règles du code de la route, elles connaissent des taux d'accident et de mortalité importants.
Par ailleurs, le Congrès américain vote en 1970 le « Clean Air Act » (loi sur l'air pur) qui exige des réductions drastiques des émissions polluantes et qui prévoit des amendes sévères pour les constructeurs automobiles qui ne s'y conforment pas. Les Trois Grands se voient contraints de réduire la puissance de leurs gros moteurs V8. Enfin, le marché lui-même devient marginal. Tous les constructeurs voient leurs ventes chuter à partir de 1971, et aucun ne prévoit de remplacer les modèles après leur retrait du catalogue en 1974.
Contrairement à une légende entretenue par une certaine presse, et par les constructeurs eux-mêmes après coup, le choc pétrolier de l'hiver 1973-1974 n'a aucune influence sur l'arrêt de la mode des Muscle Car. Les États-Unis disposant alors de leur autonomie en ce domaine, ce qui ne sera plus le cas lors du choc pétrolier de 1979.
Des modèles disparaissent totalement, tels que les Plymouth Barracuda, Dodge Challenger, Dodge Charger. Rares sont celles qui en réchappent, même les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird ont failli disparaître dès 1972. La dernière Muscle car considéré comme authentique est la Pontiac Firebird Trans Am SD-455 de 1974.
Le retour
Depuis le début des années 2000, les muscle cars connaissent un engouement certain sur le marché de la collection. Les prix des transactions ont augmenté de façon astronomique, certaines éditions rarissimes de la Plymouth Hemi 'Cuda Cabriolet atteignant 5 000 000 $ aux enchères Barrett-Jackson. La plupart de ces voitures sont devenues inaccessibles au citoyen moyen, leur valeur dépassant souvent les 20 000 $ pour un modèle en bon état.
Face à cet effet de mode, les constructeurs américains ont engendré le style « néo-rétro ». Bien qu'étant la seule dont la production n'a jamais été arrêtée, la Ford Mustang n'y a pas échappé et, en 2004, sa cinquième génération s'est largement inspirée du modèle de 1969. Chrysler a suivi le mouvement en développant la nouvelle Dodge Charger sortie en 2006 puis la Dodge Challenger qui est sortie en 2008 et reprend les lignes de la version des années 70, de même que General Motors qui a présenté avec un peu de retard face à ses concurrents une cinquième génération de la Chevrolet Camaro qui reprend les grandes lignes du modèle de 1968.
Course à la puissance
Les premiers V8 culbutés à haute compression sont apparus dans les gammes Oldsmobile et Cadillac durant l'année 1949. Ces moteurs à rendement élevé engendrent une irrésistible « course à la puissance » impliquant les principaux groupes américains. Jusqu'en 1951, la firme Cadillac conserve une relative avance avec son moteur V8 développant initialement 160 ch. Mais durant cette même année, Chrysler passe soudain en tête de liste avec son très ambitieux V8 Firepower à culasses hémisphériques et culbuteurs croisés développant 180 ch pour une cylindrée identique. La course continue jusqu'à la fin des années cinquante où les meilleurs V8 du marché culminent à plus de 350 ch moyennant une élévation progressive du taux de compression et un accroissement constant de la cylindrée[3].
Cette « course à la puissance » nécessité à l'origine d'une adaptation technique aux nouveaux équipements de confort introduits dans les gammes hautes (servo-direction, boite automatique, air conditionné, etc) et qui ont l'inconvénient d'être de grands consommateurs d'énergie. Dans un premier temps, seules les marques de catégorie moyenne et supérieure (Chrysler et Imperial, Lincoln, Oldsmobile et Cadillac) profitent de cette nouvelle génération de moteurs, la standardisation du V8 culbuté à toutes les gammes intervenant plus tardivement, à partir de 1954. Mais, très vite, les analystes du marché constatent que l'argument d'une puissance élevée n'est pas sans influencer les choix de la clientèle. Au point de devenir un critère discriminant flattant l'ego de l'acheteur d'une Cadillac ou d'une Lincoln. À partir de 1952, les grandes marques vont donc livrer bataille sur le terrain de la puissance pure en s'évertuant, chaque année, à dépasser le record de l'année précédente[3].
Chrysler 300
La marque Chrysler prend un avantage décisif en franchissant la première le seuil symbolique des 300 chevaux dès 1955 avec sa série "300" [N 3] conçue comme une gamme spécifique dotée de hautes performances et de caractéristiques techniques privilégiant la maniabilité et la tenue de cap à grande vitesse. Proposée à un prix élevé et produite en très petite série, cette Chrysler très spéciale est bien l'ancêtre spirituel des Muscle cars apparus 10 ans plus tard[3].
Pendant plusieurs années, la série 300 letter s'impose comme la référence absolue sur le marché américain, la puissance de son V8 étant progressivement portée à 375 et même 400 chevaux en option sur la 300 F de 1960, la vitesse de pointe se situant désormais au-delà des 230 km/h en dépit d'un poids à vide de plus de 2 tonnes et d'un équipement de série particulièrement luxueux incluant direction assistée, boite automatique, sièges et glaces électriques, etc[3].
Muscle cars célèbres
- Pontiac GTO, GTO The Judge, considérée comme le premier « vrai » muscle car de l'histoire, dont la création est due à l'impertinence du patron de Pontiac de l'époque, John Z. De Lorean, qui a décidé en 1964 de placer un gros moteur de 6.4 litres sous le capot d'un modèle « intermédiaire », allant ainsi à l'encontre des us et coutumes de la GM, qui obéissait à une règle tacite de rapport poids/cylindrée.
- AMC Javelin
- AMC AMX
- AMC Rebel
- Pontiac Firebird et Trans Am
- Pontiac GTO
- Dodge Charger
- Dodge Challenger
- Dodge Coronet
- Dodge Superbee
- Dodge Dart
- Dodge Demon
- Plymouth Barracuda
- Plymouth GTX
- Plymouth Roadrunner
- Plymouth Duster
- Chevrolet Chevelle SS
- Chevrolet Camaro
- Buick GS/GSX
- Oldsmobile 4-4-2 (le 442 a été introduit immédiatement après l'introduction du GTO, les divisions de GM se menaient une compétition féroce. Oldsmobile est considéré par certains comme étant le vrai premier manufacturier de "muscle cars", car dans le milieu des années 1950, il offrait de gros moteurs performants dans un châssis d'intermédiaire.)
- Certaines Ford Mustang notamment les versions ShelbyGT350 et GT500 ainsi que les Mach 1 et Boss
- Oldsmobile Cutlass
- Pontiac Beaumont (le chevelle canadien)
- Chevrolet Nova
- Ford Fairlane GT
- Ford Torino GT et Cobra
- Mercury Cougar
- Shelby GT Series (GT350, GT500 et GT500 KR, restyling de Mustang, mais Shelby étant une marque a part entière, ce ne sont pas à proprement parler des Mustang)
- Mercury Cyclone Spoiler
- Mercury Comet
- Chevrolet Impala
Concept Cars
FoMoCo
Ford :
- 1963 – Ford Mustang II
- 1965 – Ford Mustang Mach1
- 1967 – Ford Mach II
- 1968 – Ford Ranchero Scrambler
- 1969 – Ford Super Cobra
- 1970 – Ford Torino King Cobra
- 1970 – Ford Mustang Milano
Mercury :
- 1965 – Mercury Comet Cyclone Sportster
- 1966 – Mercury Comet Escapade
- 1969 – Mercury Cyclone Super Spoiler
- 1970 – Mercury El Gato
Mopar
Dodge :
- 1964 – Dodge Charger I
- 1965 – Dodge Charger II
- 1968 – Dodge Daroo I
- 1968 – Dodge Daroo II
- 1968 – Dodge Topless Charger
- 1968 – Dodge Charger III
- 1970 – Dodge Super Charger
- 1970 – Dodge Diamante
- 1970 – Dodge Yellow Jacket
Plymouth :
- 1969 – Plymouth Duster
American Motors Company (AMC) :
- 1966 – AMC AMX
- 1966 – AMC AMX I Vignale
- 1966 – AMC AMX II
- 1966 – AMC Vixen
- 1968 – AMX GT
- 1969 – AMX /2
General Motors
Chevrolet :
- 1964 – Chevrolet Super Nova
Oldsmobile :
- 1969 – Oldsmobile 4-4-2 Apollo
Pontiac :
- 1964 – Pontiac Bonneville x-400 Convertible
- 1964 – Pontiac Banshee
- 1966 – Pontiac XP-798
- 1968 – Pontiac Banshee II
- 1974 – Pontiac Banshee III
Annexes
Notes
Références
- ↑ a , b , c , d et e (fr) Didier Lainé, « Présentation des muscle cars américains » sur Motorlegend
- ↑ a et b (en) How Muscle Cars Work sur How stuff works ?
- ↑ a , b , c et d (fr) Didier Lainé, « La course à la puissance » sur Motorlegend
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