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Moteur de recherche
Pour les articles homonymes, voir recherche (homonymie).Un moteur de recherche est un logiciel permettant de retrouver des ressources (pages web, forums Usenet, images, vidéo, fichiers, etc.) associées à des mots quelconques. Certains sites web offrent un moteur de recherche comme principale fonctionnalité ; on appelle alors moteur de recherche le site lui-même (Dailymotion, YouTube, Google Video, etc. sont des moteurs de recherche vidéo).
Outil de recherche sur le web constitué de « robots », encore appelés bots, spiders, crawlers ou agents qui parcourent les sites à intervalles réguliers et de façon automatique (sans intervention humaine, ce qui les distingue des annuaires) pour découvrir de nouvelles adresses (URL). Ils suivent les liens hypertextes (qui relient les pages les unes aux autres) rencontrés sur chaque page atteinte. Chaque page identifiée est alors indexée dans une base de données, accessible ensuite par les internautes à partir de mots-clés.
Par abus de langage, on appelle également moteurs de recherche des sites web proposant des annuaires de sites web : dans ce cas, ce sont des ressources humaines qui répertorient et classifient des sites web jugés dignes d'intérêt et non des robots d'indexation — on peut citer par exemple Voilà et Yahoo!, etc.
Les moteurs de recherche ne s'appliquent pas qu'à Internet : certains moteurs sont des logiciels installés sur un ordinateur personnel. Ce sont des moteurs dits desktop qui combinent la recherche parmi les fichiers stockés sur le PC et la recherche parmi les sites web — on peut citer par exemple Exalead Desktop, Google Desktop et Copernic Desktop Search, etc.
On trouve également des métamoteurs, c'est-à-dire des sites web où une même recherche est lancée simultanément sur plusieurs moteurs de recherche (les résultats étant ensuite fusionnés pour être présentés à l'internaute) — on peut citer Mamma, Kartoo, Seek.fr, etc.
Sommaire
Fonctionnement
Le fonctionnement d'un moteur de recherche se décompose en trois étapes principales :
- L'exploration ou crawl : le web est systématiquement exploré par un robot d'indexation suivant récursivement tous les hyperliens qu'il trouve et récupérant les ressources jugées intéressantes. L'exploration est lancée depuis une ressource pivot, comme une page d'annuaire web. Un moteur de recherche est d'abord un outil d'indexation, c'est-à-dire qu'il dispose d'une technologie de collecte de documents à distance sur les sites web, via un outil que l'on appelle robot ou bot. Un robot d'indexation dispose de sa propre signature (comme chaque navigateur web). Googlebot est le user agent (signature) du crawler de Google
- L'indexation des ressources récupérées consiste à extraire les mots considérés comme significatifs du corpus à explorer. Les mots extraits sont enregistrés dans une base de données organisée comme un gigantesque dictionnaire inverse ou, plus exactement, comme l'index terminologique d'un ouvrage, qui permet de retrouver rapidement dans quel chapitre de l'ouvrage se situe un terme significatif donné. Les termes non significatifs s'appellent des mots vides. Les termes significatifs sont associés à une valeur de poids. Ce poids correspond à une probabilité d'apparition du mot dans un document. Cette probabilité est indiquée sous la forme d'une "fréquence de terme", ou "inverse de fréquence de terme" et est souvent calculée par la formule TF-IDF.
- La recherche correspond à la partie requêtes du moteur, qui restitue les résultats. Un algorithme est appliqué pour identifier dans le corpus documentaire (en utilisant l'index), les documents qui correspondent le mieux aux mots contenus dans la requête, afin de présenter les résultats des recherches par ordre de pertinence supposée. Les algorithmes de recherche font l'objet de très nombreuses investigations scientifiques. Les moteurs de recherche les plus simples se contentent de requêtes booléennes pour comparer les mots d'une requête avec ceux des documents. Mais cette méthode atteint vite ses limites sur des corpus volumineux. Les moteurs plus évoluées utilisent la formule TF-IDF pour mettre en perspective le poids des mots dans une requête avec ceux contenus dans les documents. Cette formule est utilisée pour construire des vecteurs de mots, comparés dans un espaces vectoriel, par une mesure de Cosinus (la similarité Cosine). Pour améliorer encore les performances d'un moteur, il existe de nombreuses techniques, la plus connue étant celle du PageRank de Google qui permet de pondérer une mesure de cosinus en utilisant un indice de notoriété de pages. Les recherches les plus récentes utilisent la méthode dîtes d'analyse sémantique latente qui tente d'introduire l'idée de co-occurrences dans la recherche de résultats (le terme "voiture" est automatiquement associé à ses mots proches tels que "garage" ou un nom de marque dans le critère de recherche).
Des modules complémentaires sont souvent utilisés en association avec les trois briques de bases du moteur de recherche. Les plus connus sont les suivants :
- Le correcteur orthographique : il permet de corriger les erreurs introduites dans les mots de la requête, et s'assurer que la pertinence d'un mot sera bien prise en compte sous sa forme canonique.
- Le lemmatiseur : il permet de réduire les mots recherchés à leur lemme et ainsi d'étendre leur portée de recherche.
- L'anti dictionnaire : utilisé pour supprimer à la fois dans l'index et dans les requêtes tous les mots "vides" (tels que "de", "le", "la") qui sont non discriminants et perturbent le score de recherche en introduisant du bruit.
Optimisation pour les moteurs de recherche
Afin d'optimiser les moteurs de recherche, les webmestres insérent des métaéléments (métatags) dans les pages web, dans l'en-tête HTML (head). Ces informations permettent d'optimiser les recherches d'information sur les sites web.
Article détaillé : Optimisation pour les moteurs de recherche.Financement
Les sites dont la recherche est le principal service se financent par la vente de technologie et de publicité.
Le financement par la publicité consiste à présenter des publicités correspondant aux mots recherchés par le visiteur. L'annonceur achète des mots-clés : par exemple une agence de voyage peut acheter des mots-clés comme « vacances », « hôtel » et « plage » ou « Cannes », « Antibes » et « Nice » si elle est spécialisée dans cette région. Cet achat permet d'obtenir un référencement dit "référencement payant" à distinguer du référencement dit "référencement naturel".
Le moteur de recherche peut afficher la publicité de deux manières : en encart séparé ou en l'intégrant aux résultats de la recherche. Pour le visiteur, l'encart séparé se présente comme une publicité classique. L'intégration aux résultats se fait en revanche au détriment de la pertinence des résultats et peut avoir des retombées négatives sur la qualité perçue du moteur. De ce fait, tous les moteurs ne vendent pas de placement dans les résultats.
Les moteurs de recherche constituent un enjeu économique. La valeur boursière de Google, principal moteur de recherche, est de 165 milliards d'euros en janvier 2008.
Techniques de détournement
L'importance des enjeux économiques a généré des techniques de détournement malhonnêtes des moteurs de recherche pour obtenir des référencements "naturels", le spamdexing.
Les techniques les plus pratiquées de spamdexing sont :
- Le cloaking, qui est une technique permettant de fournir une page différente aux moteurs de recherche de celle visible par un internaute.
- Les sites miroirs, qui sont des copies exactes d'un site internet mais sous une autre adresse.
- Le zurnisme, qui est la création d'un néologisme pour obtenir une exclusivité de référencement.
Les techniques de spamdexing sont pourchassées par les éditeurs de moteurs de recherches, qui constituent des "blacklists" provisoires ou définitives.
On distingue le spamdexing, détournement malhonnête, du SEO, Search Engine Optimisation. Les techniques de SEO sont commercialisées par des sociétés spécialisées.
Vente de technologie
Les grandes organisations (entreprises, administrations) disposent généralement de très nombreuses ressources informatiques dans un vaste intranet. Leurs ressources n'étant pas accessibles depuis Internet, elles ne sont pas couvertes par les moteurs de recherche du web. Elles doivent donc installer leur propre moteur si elles veulent mener des recherches dans leurs ressources. Elles constituent donc un marché pour les développeurs de moteurs de recherche.
Il arrive également que des sites web publics utilisent les services d'un moteur de recherche pour étoffer leur offre. On parle alors de SiteSearch. Ces logiciels permettent la recherche de contenus dans un ou plusieurs groupes de sites. Ces technologies sont particulièrement exploitées sur les sites de contenus et les sites de vente en ligne. La particularité de ces outils est souvent la complexité de mise en œuvre et les ressources techniques nécessaires disponibles.
Il arrive aussi que les grands portails exploitent la technologie des moteurs de recherche. Ainsi Yahoo!, spécialiste de l'annuaire web, a utilisé pendant quelques années la technologie de Google pour la recherche, jusqu'à ce qu'elle lance son propre moteur de recherche Yahoo Search Technology en 2004, dont les fondations proviennent de Altavista, Inktomi et Overture, sociétés fondatrices des moteurs de recherche et rachetées par Yahoo!.
Évolution vers le web sémantique
De plus en plus de producteurs de contenu, à la suite des recommandations du W3C sur le Web sémantique, indexent leurs bases avec des métadonnées ou des taxinomies (ontologies), en vue de permettre aux moteurs de recherche de s'adapter aux analyses sémantiques.
Il convient de préciser que ces formes de recherches et d'analyses de corpus d'informations par voie informatique ne sont encore que des potentialités. De nombreux algorithmes ou méthodes de travail devront être mis au point avant de pouvoir créer un système de recherche d'information véritablement sémantique.
En effet, par comparaison avec des recherches plein texte, de véritables recherches réalisées sur le web sémantique devraient être beaucoup plus conviviales pour l'utilisateur: contrairement à un moteur interrogé en mode similarité (requête par mot clé appelant la fourniture de documents pertinents) un système sémantique n'impose pas à l'utilisateur de fournir les éléments de la réponses sous forme de mots clés.
- L'utilisateur d'un système sémantique doit pouvoir directement poser sa question en langue naturelle.
- Un véritable moteur de recherche sémantique ne fournir pas de liste de pages répondant à une question mais la réponse précise.
Il n'existe pas encore à proprement parler de moteur de recherche sémantique. Mettre au point un véritable moteur de recherche capable de comprendre et de fournir du sens et capable de comprendre une question en langue naturelle ou d'adapter une réponse en fonction d'un ensemble d'information) est encore difficile. Quelques tentatives existent néanmoins pour chercher à répondre par des formes intermédiaires à cette problématique du sens dans la recherche d'information:
- GREPER [1], qui répond aux questions en langue naturelle
- Powerset de Microsoft [2], qui répond aux questions en langue naturelle
- NLGbAse [3], qui permet d'interroger une ontologie extraite depuis Wikipedia
- Le projet de recherche Edelweiss [4], de l'INRIA qui développe des outils exploitant les triplets RDF.
- KartOO de la société Kartoo qui affiche des graphes sémantiques dans le cadre de ses cartes de recherche
- Sinequa CS de Sinequa qui fût l'un des premiers moteurs de réponses implémenté en situation réelle, sur le site institutionnel de Gaz de France.
Principaux moteurs de recherche
Selon une étude du cabinet Comscore réalisée en août 2007[5]:
- Google, (environ 60% des 61 milliards de recherches sur internet)
- Yahoo, (8,5 milliards de recherches, soit 14% du total)
- Baidu, « le Google chinois » qui monte en puissance (3,3 milliards de requêtes, soit 5,4% du total),
- Bing, remplaçant de Live Search, (Microsoft) (2,1 milliards de recherches, 3,4%)
- Optimal Search
Article détaillé : Liste des moteurs de recherche.Méta-moteurs
Les métamoteurs sont des outils de recherche qui interrogent non leur propre base de données, mais celles de plusieurs moteurs de recherche simultanément et affichent à l'internaute une synthèse pertinente. Exemple : Ixquick.
Multi-moteurs
On désigne par Multi-moteurs (ou plus rarement, "super moteur"[6]) une page web proposant un ou plusieurs formulaires permettant d'interroger plusieurs moteurs.
Le choix d'un des moteurs peut se faire par bouton, bouton radio, onglet, liste déroulante ou autre.
Les premières pages de ce type recopiaient le code des formulaires de plusieurs moteurs. Avec l'apparition du Javascript il est devenu possible de n'avoir plus qu'un seul formulaire. On peut citer par exemple Creative Commons Search, A9.com, HooSeek, Alpha de Yahoo!, Hotbot de Lycos, le module recherche de Netvibes, ou encore Fefoo. Voir la catégorie correspondante de l'annuaire DMOZ (en anglais) pour d'autres exemples.
Moteur de recherche d'entreprise
L'explosion du nombre de contenus de formats divers (données, informations non structurées, images, vidéos...) disponibles dans les entreprises les poussent à s'équiper de moteur de recherche en interne.
Selon une étude menée par MARKESS International, 49% des organisations ont déjà recours à un moteur de recherche d'entreprise, et 18% envisagent son utilisation d'ici à 2010. Ces moteurs de recherches sont en majeure partie intégrés aux postes de travail ou aux outils de gestion électronique des documents, mais ils sont dans un nombre grandissant d'entreprises capables de couvrir à la fois les contenus internes et externes de l'entreprise, ou encore intégrés aux outils de gestion de contenu ou aux solutions décisionnelles.
Parmi quelques acteurs proposant des moteurs de recherche d'entreprise figurent Google, Exalead, Sinequa, PolySpot...
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des moteurs de recherche
- Combinatoire sémantique
- Métamoteur, Annuaire web, Référencement, Positionnement, Spamdexing
- Page de résultats d'un moteur de recherche
- Recherche d'information (IR), Système de recherche d'information, Indexation, Exploration (robot d'indexation), Analyse sémantique
- Recherche plein texte
- Smart bookmark
Liens externes
- (fr) Comment déterminer la fiabilité d'une information trouvée sur Internet
- (fr) Sapristi !, guide pour la recherche de l'information scientifique et technique sur l'internet (depuis 1996). Un manuel présentant les méthodes et outils de recherche.
- (fr) Catalogue des moteurs recherche internationaux et francophones
Notes et références
- ↑ Voir www.greper.com
- ↑ Voir www.powerset.com
- ↑ Voir www.nlgbase.org
- ↑ Voir Edelweiss
- ↑ AFP, "Google leader écrasant de la recherche sur internet mondial", 10 octobre 2007 afp.google.com
- ↑ Hooseek et FindForward se désignent comme des supermoteurs et Supermoteur est le nom d'un multi-moteur
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