Monistes

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Monisme

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Le monisme est une notion philosophique métaphysique, mais également du respect du corps, de son enveloppe charnelle et de son environnement. Il répond à une thèse selon laquelle le monde est constitué d'une seule substance (réalité fondamentale qui n'a besoin que d'elle-même pour exister). Elle s'oppose aux philosophies dualistes, qui séparent le monde matériel et le monde spirituel (l'au-delà).

Sommaire

Deux types de monismes

Il existe des monismes idéalistes et des monismes matérialistes.

Le monisme matérialiste s’oppose donc à l’idée d’un Dieu (ou de plusieurs dieux) transcendant(s). Il suppose qu’il n’y a rien d’extérieur à ce qui existe dans notre monde.

Le monisme idéaliste suppose que la réalité perceptible n'est formée que d'aspects du divin, ex. l'hindouisme.

Les milésiens sont les premiers philosophes grecs à proposer des théories monistes d’un cosmos compris comme issu d’un principe un et éternel (eau, air, etc.). Les atomistes grecs (Démocrite, Épicure) sont également monistes. Certains monismes s’apparentent au panthéisme dans le sens où, ce qui existe par nature ne peut pas avoir été créé, le monde est donc son propre « dieu », une idée largement développée par Spinoza.

Certaines religions ou mythologies sont qualifiées de monistes, par opposition entre monothéistes et polythéistes - mais c'est un emploi abusif.

Monismes spiritualistes

Monisme hindou

Selon la formule védique sarvam khalv idam brahma : tout ce que nous voyons dans le monde est Brahman. Le monde serait donc issu de l’unique Brahman mais il est partagé entre des périodes d’expansion et des périodes de contraction. L’expansion peut être assimilée à la création, la réunification à la destruction.

Le monisme de l'Advaita Védanta

L’Advaita Vedanta est probablement la plus connue des écoles du Védanta. Advaita signifie littéralement « non deux ». Cette doctrine établit la vérité de l’Advaita : la réalité non-duelle du brahman dans laquelle atmân (l’âme individuelle) et brahman (la réalité finale exprimée dans la trimurti) ne sont qu’une (ayam ātmā brahma).

Il fut par la suite discuté de la réalité du brahman afin de déterminer s’il était saguna - avec attributs - ou nirguna - sans attributs. La croyance dans le concept du saguna brahman a provoqué une prolifération des attitudes dévotionnelles et a aidé à répandre le culte de Vishnou et de Shiva.

Le monisme qualifié du Vishistadvaita Vedanta

Ramanuja (1040-1137) est le premier partisan du concept de saguna brahman. Il enseigne que la réalité finale a trois aspects : Ishvara (Vishnou), cit (âme consciente) et acit (matière inanimée). Vishnou est la seule réalité indépendante, alors que les âmes et la matière dépendent de Dieu pour leur existence. En raison de ce concept de qualification de réalité finale, le système de Ramanuja est connu comme non-dualiste.

Monisme Bouddhiste

Le bouddhisme ne se veut ni moniste, ni dualiste, ni pluraliste. L’unité n’oblitère pas la multiplicité, la différence n’oblitère pas l'identité ; toute chose (y compris l'Absolu) a pour caractéristique la vacuité (Śūnyatā), mais chaque phénomène est ainsi, tel qu'il est, c'est-à-dire Tathata, « ainsité, telléité ». L'école madhyamaka enseigne que tout est vide, sans que cette vacuité constitue un substrat comparable au brahman hindou. Toutefois c'est à la Tathata, ou à un de ses équivalents, comme le Dharmakaya, que les enseignements des sutras du Tathagatagarbha accordent ce rôle comparable. Pour ces derniers la vacuité de substance n'est pas une vacuité d'essence. Ceci dit dans la mesure où l'on peut se permettre de telles transpositions de concepts occidentaux. Cette essence (svabhava) transcendante est dite présente dans tous les phénomènes et constituer leur ultime réalité.[1]

Dans le Mahaparinirvana Sutra du Mahayana le Bouddha Shakyamuni affirme avoir enseigné la vacuité en tant qu'expédient salvifique (upaya) afin de déraciner notre conception du soi des objets et particulièrement du soi des personnes, à l'origine de notre égarement (samsara), mais, dit-il: Lorsque j'ai enseigné le non-soi, les sots ont enseigné qu'il n'y avait pas de soi. Par cette méprise, ils sont incapables de comprendre le véritable soi. Voyant ceci le Tathatagata a encore recours aux moyens habiles (upaya), et il leur apprend à éteindre le feu rageant des innombrables distorsions (kleshas), et leur révèle et leur explicite le tathatgata-dhatu[2], l' élément ou dimension (dhatu) de Bouddhéité. Sous la boue des passions ils déterrent le diamant de leur inaltérable nature de Bouddha.

Ici, la profusion des synonymes de cette essence n'est pas qu'un expédient poétique mais une façon, du moins pour les écoles du Mahayana, de verbaliser l'ineffable 'ultime' dont l'intuition serait cruciale à notre libération. En ce sens, la croyance en une seule vérité "toute-inclusive" est un monisme (seul existe authentiquement l'Absolu). En revanche, le bouddhisme hīnayāna maintient un dualisme marqué entre saṃsāra et nirvāna, tandis que l'école Cittamātra affirme un certain monisme (seul le mental est réel) et que l'école Madhyamaka n'est ni dualiste ni moniste.

Les enseignements du tathagatagarbha et ceux de la non-dualité sont les deux principaux points de rapprochement de l'hindouisme et du bouddhisme modernes dans leur approche de la Réalité (Dharma).

Idéalisme occidental

Berkeley s'est distingué au XVIIIe siècle par son monisme idéaliste, que l'on a aussi qualifié de solipsisme.

Monismes matérialistes

A compléter

Monisme spinoziste

Les interprétations du système philosophique de Spinoza divergent tellement qu'il est nécessaire de lui consacrer une rubrique à part. Certains critiques privilégient les aspects déistes de sa pensée (Livre V de L'Éthique), alors que d'autres, plus nombreux, préfèrent oublier les références à Dieu et se concentrer sur la notion-clef de conatus. Spinoza lui-même a entretenu le trouble en parlant de Deus sive Natura ("Dieu ou la Nature").

Monisme neutre

Doctrine qui enseigne que l'esprit et la matière sont dérivés d'un principe commun. Elle est défendue, entre autres, par Whitehead et Bertrand Russell. Ce dernier pense que ce principe est inconnaissable dans l'état actuel de la science (voir Science et religion).

Théomonisme

Expression employée par Henry Corbin pour distinguer la doctrine d'Ibn Arabi du panthéisme qui naturaliserait Dieu au lieu de diviniser l'univers. Cette doctrine enseigne « l'unicité de l'être » selon quoi, il n'y a que Dieu à être et en dehors de Dieu que le néant.

Notes

Voir aussi

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