- Mon nom est Rouge
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Mon nom est Rouge Couverture de l'édition françaiseAuteur Orhan Pamuk Genre Roman Version originale Titre original Benim adım Kırmızı Éditeur original İletişim Yayınları Langue originale Turc Pays d'origine Turquie Lieu de parution original Turquie Date de parution originale 1998 Version française Éditeur Gallimard Du monde entier Date de parution 2002 Nombre de pages 573 ISBN 2-07-075686-6 Mon nom est Rouge est un roman d'Orhan Pamuk, écrit en 1998 (prix du Meilleur livre étranger en 2002) — livre polyphonique en 59 chapitres, à la fois oriental et occidental, où, tour à tour, s'expriment une douzaine de personnages principaux ou secondaires, voire une couleur, le rouge, qui donne son titre au roman.
Son titre turc est Benim adım Kırmızı, paru à Istanbul, éditions İletişim Yayınları, en 1998.
Sommaire
Trame
Le livre débute en 1591 par la voix d'un artiste mort, le crâne fracassé, au fond d'un puits, Monsieur Délicat, enlumineur au grand atelier du sultan Murad III (1574-1595). Ce dernier a commandé un manuscrit célébrant le millénaire de l'hégire et ce manuscrit doit être illustré par plusieurs miniaturistes réputés. La trame polyphonique se poursuit comme une enquête policière à la Umberto Eco dans Le Nom de la rose, croisée avec une intrigue amoureuse entre Monsieur Le Noir, un secrétaire qui enquête sur la mort de Délicat, et la jeune veuve Shékuré, dans une ambiance d'affrontement entre la tradition ottomane et l'engouement de la cour pour l'école vénitienne (et donc l'Occident chrétien).
Orhan Pamuk va jusqu'à laisser l'épilogue du roman à Shekuré (le nom de sa propre mère), qui conclut toute l'histoire en la transmettant à son fils Orhan : « Car Orhan ne recule, pour enjoliver ses histoires, et les rendre plus convaincantes, devant aucun mensonge. »
Cette dernière phrase du roman signifie que son auteur accepte de considérer la fiction qu’il a créé comme une construction illusoire, à la manière, pour l’art pictural, de Magritte (Ceci n’est pas une pipe, 1927). Mon nom est Rouge est pourtant une quête de, et une enquête sur la vérité, sur le plan de la fiction elle-même, où l’on cherche à trouver qui est « celui qu’on appellera l’Assassin », et sur le plan des innombrables interrogations autour de la fiction, dans le but de savoir si les enluminures des manuscrits de l’époque, le XVIe siècle, devraient être effectuées à la mode des maîtres anciens, ou selon le nouvelle mode vénitienne, exécutées d’après la « réalité ». Parmi les personnages s’exprimant à la première personne dans ce roman « polyphonique », « Moi, l’Argent » (Folio Gallimard, p. 191 sq.) est un faux écu ottoman, introduit en fraude dans le pays et battu à Venise : une valeur fausse provenant de l’Occident comme sa peinture. L’art de maîtres anciens, par contre, même s’il n’est pas calqué sur la « réalité », est susceptible de permettre de retrouver le véritable amour, à la manière d’une enluminure souvent décrite, qui revient dans ce récit comme un leitmotiv, montrant la princesse Shirin qui tombe amoureuse de l’image du roi sassanide Khosrow, illustration d’un poème perse préislamique de Nizami Ganjavi. Orhan Pamuk produit avec son texte des multiples enluminures qui nous transportent dans un autre temps et un autre espace. On peut affirmer qu’il a été touché par la « rose rouge de l’inspiration, née en Orient puis transplantée à Istanbul » (Folio Gallimard, p. 733).
Prix
- Prix du Meilleur livre étranger en 2002
- Premio Grinzane Cavour en 2002
- International IMPAC Dublin Literary Award en 2003
Critiques
« Ultime et magnifique paradoxe de la fiction : faire du mensonge un art pour faire entendre la vérité, dans une société qui a changé son histoire en mensonges », Les Inrockuptibles.
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références de l'article
Catégories :- Roman turc
- Roman paru en 1998
- Orhan Pamuk
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