Migratrice

Migratrice

Migration animale

Chez les animaux, la migration est un phénomène présent chez de nombreuses espèces, qui effectuent un déplacement (voire un périple), souvent sur de longues distances, à caractère périodique qui implique un retour régulier dans la région de départ. Les mouvements sans retour, qui conduisent à une extension de l'habitat de l'espèce, correspondent plutôt à un phénomène de colonisation.

Les espèces terrestres migrent souvent de nuit. La pollution lumineuse est une des perturbations de l'Environnement nocturne qui peut les affecter.
L'hirondelle qui évoque à la fois le voyage lointain et le retour du printemps, se rassemblait en groupes importants sur les fils, avant son départ automnal. Elle est en forte voie de régression.

Sommaire

Les migrateurs et les raisons de la migration

Elle se produit en général à des périodes de changements de conditions climatiques, mais elle est en réalité due aux variations dans la disponibilité de la nourriture.

Ainsi, les oiseaux migrateurs ne partent pas pour chercher le soleil mais pour trouver une nourriture abondante. Le fait que la migration se produise au changement de saison a marqué l'esprit populaire au point de créer des proverbes comme une hirondelle ne fait pas le printemps. Le retour des oiseaux migrateurs dans les régions tempérées pour y nicher et se reproduire s'explique par la présence moindre de prédateurs et une moindre concurrence lors de la collecte de la nourriture avec les autres espèces.

Le principe de la migration pour les poissons et les mammifères marins est le même : l'espèce va chercher la ressource alimentaire et la sécurité là où elles se trouvent, en fonction des saisons.

D'autres animaux migrent également : des grands mammifères (caribou, gnou...) ainsi que certains papillons.

Les trajets migratoires

Les itinéraires de migration répondent aux exigences et aux aptitudes des différentes espèces ; certains suivent des rivages, des berges ou fleuves, se regroupent pour passer les cols, les isthmes ou détroits, alors que d'autres filent droit, sous les mers, ou en survolant déserts et océans. Les routes ainsi suivies se croisent et se recroisent tissant un réseau très complexe autour de la planète. La notion de corridors biologiques regroupe ces axes de migration, mais aussi des axes naturels de (re-)colonisation ou circulation dans la matrice écopaysagère.

Au cours de leur trajet, certains oiseaux s'orientent avec le soleil, plus exactement ils sont sensibles aux ultra-violets émis par le soleil (visibles même à travers les nuages). Les oiseaux peuvent aussi s'orienter avec la lune, les étoiles et par le champ magnétique terrestre, c'est le cas des pigeons qui semblent avoir une boussole interne. Certains insectes sont sensibles à l'incidence des rayons solaires ou renvoyés par la lune. D'autres espèces ou les mêmes utilisent les odeurs ou des infrasons pour se situer. Ceux qui ont déjà effectué plusieurs migrations ont sans doute des points de repères dans le paysage. On a montré que chez certaines espèces d'oiseaux ou mammifères qui voyagent en groupe (les oies par exemple) les jeunes apprennent à mieux se repérer lors de leurs premières migrations.

Les moyens utilisés par les animaux pour retrouver leur route jusqu'à destination sont encore très mal compris.

Le voyage

Tronc mort sur une rivière de la Forêt pluvieuse de l'Île de Vancouver (Colombie Britannique, Canada). De tels troncs peuvent transporter, jusqu'en mer parfois des propagules de dizaines à centaines d'espèces de plantes, champignons et invertégrés. Ce sont de véritables petites communautés saprophytes notamment qui voyagent ainsi et qui pourront coloniser en aval une zone de berge ou un îlot

Les migrateurs partent généralement après avoir fait le plein d'énergie, car leur trajet ne leur laissera généralement pas l'occasion de trouver assez de nourriture, notamment lors du survol des déserts et des montagnes ou des mers pour les oiseaux migrateurs. Cette énergie est stockée sous forme de graisse, qui sera consommée en cours de route, les animaux arrivant souvent à destination affamés et épuisés. Lorsque la réserve de graisse est insuffisante, l'animal peut mourir d'épuisement avant d'atteindre son but.

Si le phénomène de la migration des saumons et anguilles est connu depuis des milliers d'années, celui des oiseaux n'a été vraiment prouvé à la fin du XVIIIe siècle grâce au baguage des oiseaux. La migration de nombreux insectes, de chauve souris et des mammifères marins n'est étudiée que depuis quelques décennies. le suivi par satellite a permis de préciser certaines routes migratrices et de prouver que le voyage aller diffère du voyage retour et qu'au sein d'une espèce, des groupes peuvent suivre des voies très différentes pour rejoindre un même site. Chez une espèces de papillon d'Afrique du Nord les adultes migrent vers le grand nord à l'année n. Ils y meurent après avoir pondu, et l'année suivante, c'est la nouvelle génération qui migre vers le sud.

Les sites servant d'Haltes migratoires sont particulièrement importants. La préservation des Corridor biologique est vitale pour ces espèces.

Migration passive ou subie

Certaines espèces peuvent voyager emportées par des animaux (phorésie), c'est le cas du rémora qui s'accroche aux requins, raies ou tortues de mer, et de nombreux parasites externes ou internes ou d'espèces symbiotes. Ceux qui sont transportés (phorontes) par les oiseaux migrateurs, des poissons migrateurs ou des mammifères marins voyagent parfois vite et loin.
D'autres encore se laissent passivement emporter par les courants d'eau, c'est le cas de nombreuses larves planctoniques des océans.

Le suivi des migrations

Les balises de suivie par satellite sont utilisées pour suivre, par exemple les oiseaux migrateurs ou les tortues luth depuis la fin des années 1980 et ont fourni des informations impossibles à obtenir auparavant, leur précision est de l'ordre de 150 m. Les balises balises Argos sont très utilisées, en 1997, elles pesaient environs 80 grammes. En 2006 elles ne pèsent qu'entre 16 et 30 grammes. Si les émetteurs GPS sont disponibles depuis le début des années 2000, ils n'ont été miniaturisés pour pouvoir être fixés sur les oiseaux migrateurs qu'au milieu de la décennie. La précision de localisation est alors de l'ordre de 10 m. En fournissant des mesures régulières, ces balises permettent des projets pédagogiques ou scientifiques tel que le suivit en direct des mouvements sur internet. En 2005, le poids d'un émetteur GPS est de 70 grammes.

Les dangers de la migration

Les animaux en migration doivent parcourir de nouveaux territoires, affronter des prédateurs et des aléas météorologiques, et de plus en plus d'artéfacts humains (barrages, routes, villes, lignes à haute tension, zones polluées, tirs de chasse, etc) facteurs de fragmentation écologique des routes migratoires. Même pour des animaux sachant voler et se déplaçant de nuit comme certains papillions migrateurs sur de longue distances (milliers de kilomètres) ou les oiseaux, les obstacles, dont la pollution lumineuse sont de plus en plus nombreux et efficaces [1]. Les oiseaux en migration sont notamment perturbés par le phénomène dit de pollution lumineuse, en régulière augmentation. Les animaux dépensent d'importantes réserves de graisse à cette occasion, libérant dans leur organisme de nombreux polluants qui y ont été accumulé les mois précédents. La migration présente des avantages adaptatifs, et est un facteur de sélection naturelle, mais de nombreux individus meurent durant ces migrations qui a donc une valeur sélective.
Pour les animaux terrestres ne sachant pas voler ou ne volant pas dans les espaces ouverts (Abax ater par exemple) et pour certains oiseaux, les routes sont aussi à l'origine de nombreuses collisions (phénomène dit Roadkill par les anglosaxons).

Un cas particulier : La migration verticale

Article détaillé : Migration verticale.

La migration verticale est le nom donné au déplacement quotidien de nombreux organismes vivant dans la zone photique des océans, et qui se déplacent chaque nuit vers la surface, puis redescendent dans les profondeurs le jour.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Weir, R. D. 1976. Annotated Bibliography of Bird Kills at Man-made Obstacles: a review of the state of the art and solutions. Department of Fisheries and the Environment, Environmental Management Service, Canadian Wildlife Service, Ontario Region, Ottawa.
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