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Paul Casimir Marcinkus
Mgr Paul Casimir Marcinkus (15 janvier 1922 Cicero - 20 février 2006, Sun City) était un prélat catholique et président de la banque du Vatican, le IOR.
Né à Cicero, dans l'Illinois, il est le fils d'un immigrant lituanien, laveur de carreaux. Ordonné prêtre à Chicago en 1947, diplômé en droit canonique à l'Université grégorienne, il devient l'ami de Mgr Montini, puis part en Bolivie et au Canada pour servir au secrétariat de la nonciature apostolique.
Interprète de Jean XXIII et garde du corps de Paul VI[1], il est consacré archevêque de Horta en 1969[1] et nommé secrétaire de la curie romaine. En 1979, il aurait été victime d'une tentative d'enlèvement par les brigades rouges.
Nommé pro-président de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican en 1981, au troisième rang derrière le pape et le secrétaire d'État, il conserve cette fonction jusqu'en 1984.
Le 21 août 1967, Marcinkus entre dans la maçonnerie, avec le numéro de matricule 43/649 et le surnom de "Marpa". Son nom fut trouvé dans une liste contenant 121 ecclésiastiques maçons, parmi lesquels Jean-Marie Villot.
Sommaire
Scandales
Cette section est une traduction de la page italienne.
Banco Ambrosiano
En 1982, alors qu'il préside l'Institut pour l'œuvre de la religion (IOR), la Banco Ambrosiano fait faillite et il fait la une des journaux. La loge P2 et Roberto Calvi sont identifiés comme étant au cœur de cette grande affaire politico-financière[1]. Il a été établit que le IOR à l'époque dirigé par Marcinkus, avait eu un rôle primaire dans le crack du Banco Ambrosiano de Roberto Calvi, dans une intrigue bancaire compliquée concernant entre autres Michele Sindona et le "Maître Vénérable" de la loge P2 Licio Gelli.
Aujourd'hui les intrigues du Banco Ambrosiano restent à éclaircir et constituent une des zones les plus obscures de la récente histoire italienne. Aussi bien Roberto Calvi que Michele Sindona furent retrouvés morts. Le premier qui avait fuit à Londres a été retrouvé pendu le 18 juin 1982 au cœur de la ville sous le Blackfriars Bridge, le deuxième emprisonné pour l'homicide de Giorgio Ambrosoli, a été empoisonné à l'aide d'un café au cyanure le 20 mars 1986 et mourra deux jours plus tard.
En 1987 Marcinkus et d'autres dirigeant du IOR font l'objet d'une enquête pour banqueroute frauduleuse et un mandat d'arrêt est émis par la magistrature italienne en rapport au crack du Banco Ambrosiano. Après quelques mois, la cour de cassation et la cour constitutionnelle annulent le mandat sur la base de l'article 11 des accords du Latran (Marcinkus avait un passeport du Vatican). Il quitte néanmoins la présidence de la banque vaticane. Revenu à l'archidiocèse de Chicago en 1990, il s'établit plus tard dans l'Arizona, où il meurt à Sun City à l'âge de quatre-vingt-quatre ans.[2].
Rôle présumé dans la mort de Jean-Paul Ier
Certains auteurs, parmi lesquels le journaliste britannique David Yallop dans son livre Au nom de Dieu, émirent l'hypothèse que Monseigneur Marcinkus ai joué un rôle avec le Cardinal Villot (à l'époque Secrétaire d'État), le Cardinal Cody, Licio Gelli (Loge P2), et Roberto Calvi (Banco Ambrosiano) dans la mort du pape Jean-Paul Ier, qui eut un pontificat de seulement 33 jours et avec lequel il y avait une forte hostilité sur la manière de conduire les finances vaticanes. En effet, devenu Pape, Albino Luciani avait l'intention de revenir avec l'Église aux idéaux originaire d'humilité et simplicité, en transformant profondément la politique financière du Vatican. Selon cette thèse, la mort du pape dans la nuit du 28 au 29 septembre 1978 aurait été causée par un empoisonnement. Cette théorie est corroborée par les déclarations du repentit Vincenzo Calcara [3] au juge Paolo Borsellino. Calcara parle d'un entretien avec l'entrepreneur mafieux Michele Lucchese advenu quelques jours après la tentative d'assassinat de Jean-Paul II. Lucchese révèle à Calcara que Jean-Paul II était en train de suivre la même politique que Jean-Paul I qui voulait « rompre les équilibres à l'intérieur du Vatican » en redistribuant les biens de la banque vaticane, en changeant les dirigeants du IOR et du secrétariat d'État (Marcinkus et Villot). La thèse de David Yallop, qui s'appuie plus sur un faisceau de pures présomptions que sur des indices probants, a été fortement réfutée par l'historien John Cornwell qui, au terme de son enquête (Comme un voleur dans la nuit) conclut que Jean-Paul Ier est mort écrasé par l'ampleur d'une tâche à laquelle il n'était pas préparé et pour laquelle la Curie n'a pas songé à l'assister comme elle aurait dû. J'appuie l'historien John Cornwell, disposant de lettres personnelles du Cardinal adressées à sa famille, lesquelles font apparaître à quel point il appréciait Jean-Paul 1er et en était très proche, et marquent son désarroi devant sa mort subite. Laisser subsister un doute n'est pas supportable.
Rôle présumé dans l'enlèvement de Emanuela Orlandi
Le 22 juin 1983, Emanuella Orlandi, fille d'un important fonctionnaire du Vatican et citoyenne vaticane est enlevée. En juin 2008, Sabrina Minardi, témoin lors du procès contre la Banda della Magliana, ex-compagne du chef de bande Enrico Depedis, a declaré que Emanuella Orlandi aurait été enlevée et tuée par l'organisation criminelle de De Pedis. De Pedis qui était en contact avec Marcinkus à travers Roberto Calvi aurait dit que l'enlèvement venait d'un ordre de Marcinkus, qui voulait envoyer un "message". La publication des verbaux de Sabrina Minardi à la magistrature ont suscité la protestation du Vatican.
Citation
« You can't run the Church on Hail Marys[4] » The observer, 25 mai 1986
Succession apostolique
Succession apostolique Consécrateur : Paul VI Premier co-consécrateur principal : Sergio Pignedoli Second co-consécrateur principal : Ernesto Civardi Date de la consécration : 6 janvier 1969 Co-consécrateur principal de Évêque Date de la consécration Carmelo Cassati 28 juin 1970 Robert Nugent Lynch 26 janvier 1996 Notes et références
- ↑ a , b et c (en) Scandal-hit Vatican banker dies, 21 février 2006, BBC news. Consulté le 27 mai 2007
- ↑ (en) Rupert Cornwell, « Priest at the heart of 'God's Banker' scandal dies at 84 », 22 février 2006, The Independant. Consulté le 27 mai 2007
- ↑ http://www.19luglio1992.com/attachments/663_Memoriali%20di%20Vincenzo%20Calcara%20(english).pdf
- ↑ traduction : « On ne gouverne pas l'Église avec des Ave Maria ».
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