- Antoine-Barthélemy Clot
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Antoine Clot
Antoine Barthélémy Clot né à Grenoble le 5 novembre 1793, décédé à Marseille le 28 août 1868 était un docteur français connu sous le nom de Clot-Bey après avoir travaillé en Égypte.
Sommaire
Biographie
Enfance et études
Il est né à Grenoble où il passe son enfance. Son père, sergent major du génie participe à la campagne d’Italie mais ne prend pas part à la campagne d’Égypte pour raison de santé. La famille s’installe à Brignoles (Var) en 1808 où le père retrouve un ami chirurgien, le docteur Sappey. Dès l’âge de 15 ans, il travaille à Brignoles chez un barbier.
En 1813, sans ressources, il s’oriente vers des études de médecine et part pour Marseille où il est employé par un chirurgien barbier, rue Reynarde. Il est admis à l’hôtel Dieu comme élève externe. Le 30 janvier 1816 il est reçu élève interne en chirurgie et devient le 30 septembre 1817 officier de santé. Pour devenir médecin il est obligé de passer son baccalauréat à Aix-en-Provence en 1819 et devient docteur en médecine le 24 juillet 1820 à Montpellier car Marseille ne possède pas encore de faculté de médecine. Il est docteur en chirurgie le 18 janvier 1823.
Il opère à l’hôtel Dieu de Marseille où il est adjoint du chirurgien interne. Ce dernier prenant sa retraite, l’administration décide d’ouvrir un concours pour l’attribution de ce poste. Antoine Clot, estimant que poste lui revenait de droit, démissionne le 22 décembre 1822. Par suite de la jalousie de ses pairs et de son caractère ombrageux, il est évincé de ses fonctions à l’œuvre des demoiselles de la Providence, de son poste de chef des travaux anatomiques à l’hôpital et de la Société académique de médecine. Il ouvre un cabinet privé qui a immédiatement beaucoup de succès.
Le médecin d’Égypte
Mr. Tourneau, français au service du pacha d’Égypte Méhémet Ali, était venu à Marseille pour recruter des instructeurs et des médecins pour procéder à la modernisation du pays. Antoine Clot décide de tenter l’aventure et s’embarque le 21 janvier 1825. Son contrat prévu pour 5 ans se prolongera jusqu’en 1849.
Dès son arrivée Clot soigne Méhémet Ali et le guérit d’une gastro-entérite ; il devient son médecin attitré et son ami. Mais l’état sanitaire du pays est déplorable, la médecine ne s’étant pas développée. La tâche est immense. Antoine Clot crée tout d’abord un Conseil de Santé ainsi qu’un service sanitaire militaire. Il décide de créer un gigantesque complexe hospitalier à Abu Za Bal. Il crée également une école de médecine ; les enseignants étant européens, il adjoint à chacun d’eux un traducteur en langue arabe. Il contourne les problèmes religieux que pose la dissection des corps humains en utilisant les cadavres d’esclaves non musulmans. Il fait transférer l’école de pharmacie du Caire à Abu Za Bal.
Les épidémies sévissant fréquemment en Égypte, le docteur Clot introduit la vaccination antivariolique. L’année 1831 est marquée par une terrible épidémie de choléra qui fait 35 000 morts au Caire. Il se dévoue sans compter et obtient le grade de Bey, titre qu’il ajoutera à son nom.
En 1832 il arrive non sans mal à fonder une école de sages-femmes. Il est envoyé en France avec douze de ses meilleurs élèves afin de compléter leur formation ; il assure également une mission officieuse auprès de Louis Philippe au sujet de la Syrie.
En 1835 une épidémie de peste se déclare. Clot-Bey se dévoue totalement à la lutte contre cette maladie et Méhémet Ali le nomme à cette occasion, général. Très fatigué il demande un congé pour se rendre en France. A Marseille il épousera à 47 ans, Charlotte Gavoty, fille d’un riche négociant. Au cours de ce séjour il fera paraître son livre « Aperçu général sur l’Égypte ». Il revient au Caire en 1840 et continue de s’occuper de santé publique. En 1848 Méhémet Ali abdique en faveur de son fils Ibrahim qui meurt malheureusement très peu de temps après. Son neveu, Abbas Hilmi lui succède. Celui-ci rejette toute modernisation de son pays et supprime les institutions mises en place par son grand père. Clot-Bey est en disgrâce et rentre à Marseille en avril 1849. Abbas Hilmi est assassiné et son successeur, Mohammed Saïd rappelle Clot-Bey. Malgré sa fatigue Clot-Bey retourne au Caire en novembre 1854 et retrouve ses fonctions d’inspecteur général de la santé. En 1858 il retourne définitivement à Marseille.
Le collectionneur
Durant les 30 années de son séjour en Égypte, Clot-Bey a pu acquérir une magnifique collection d’antiquités. Cette pratique était à l’époque autorisée ; Clot-Bey décide de vendre la plus grande partie de sa collection à la ville de Marseille pour un prix dérisoire : il ne demande en fait que le coût du transport. Cette collection d’abord exposée au château Borély peut actuellement être admirée à la Vieille Charité, au musée d'archéologie méditerranéenne. Parmi les objets présentés, les fameuses stèles orientées du général Kasa placées aux quatre points cardinaux mais également des sarcophages, des tables d’offrande et de nombreux petits objets : amulettes, colliers et ouchebti. Il a également offert une petite partie de sa collection au musée du Louvre.
Distinctions honorifiques et décès
En 1850 Charles Lucien Bonaparte lui dédia le nom d’une alouette, l'Alouette de Clot-Bey Ramphocoris clotbey. En 1851 il est fait Commandeur de la Légion d'honneur. La même année le pape Pie IX le nomma Comte du Saint Empire Romain. Il obtint de nombreuses décorations étrangères : commandeur de l’ordre d’Isabelle la catholique (Espagne), grand officier de l’ordre Iftikhar de Tunis, grand croix de l’ordre de Saint Stanislas de Pologne, Chevalier de l’ordre des Saints Maurice et Lazare (Italie) etc.
Il est élu le 7 juin 1860 à l’Académie de Marseille[1] et reçu au cours de la séance publique du 5 août 1860 au cours de laquelle il prononce son discours de réception sur le percement de l’isthme de Suez[2].Il était membre ou correspondant de plusieurs académies : Société géographique de Paris, Académie des sciences de Naples, Saint-Pétersbourg, Philadelphie etc. Il était également membre de plusieurs sociétés médicochirurgicales : Bordeaux, Paris, Lyon, Leipzig, Barcelone, Marseille, Naples, Hambourg, Madrid, Tunis et Saint-Pétersbourg.
Il décède dans sa bastide de Sainte Marthe, rue de cade, le 20 août 1868 à l’âge de 75 ans. Il est enterré au cimetière Saint Pierre de Marseille où ses parents font construire un tombeau de style oriental portant sa devise « Inter infideles fidelis » (Fidèle parmi les infidèles).
Ouvrages
Antoine Clot-Bey réalisa plusieurs ouvrages dont on peut retenir les suivants :
- Relation des épidémies de choléra qui ont régné à l'Heesiaz. à Suez, et en Égypte (1832)
- De La Peste observée en Égypte, recherches et considérations sur cette maladie, édition Fortin Masson et Cie, Paris, 1 volume, (1840)
- Aperçu général sur l'Égypte édition A. Barthélemy, 2 volumes, 1840.
- Coup d'œil sur la peste et les quarantaines à l’occasion du congrès sanitaire, Libraire éditeur Masson, Paris, 1851.
- De l'ophthalmie (1864)
- Introduction de la vaccination en Égypte en 1827. Organisation du service médico-hygiénique des provinces en 1840 : instructions et règlements relatifs à ces deux services, Imprimerie Masson, Paris, 1860.
- Réorganisation du service médical civil et militaire d’Égypte en 1856 sous le gouvernement de S.A. Saïd Pacha, Imprimerie Thunot, Paris, 1862.
Bibliographie
- Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Edisud, Marseille, 2001, page 100 (ISBN 2-7449-0254-3)
- Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Ed. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, page106, (ISBN 2-86276-195-8).
- Rémy kertenian, L'œuvre de Clot-Bey médecin marseillais, in Pascal Coste, toutes les Égyptes, éditions parenthèses, bibliothèque municipale de Marseille, 1998, pages 235-244, (ISBN 2-86364-092-5)
Références et liens
Un médecin provençal en Égypte
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