Megara

Megara

Mégare

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Mégare (en grec ancien τὰ Μέγαρα / tà Mégara) est une ville de la banlieue d'Athènes en Grèce. Située à l'extrémité est de l'isthme de Corinthe, à mi-chemin entre Corinthe et Athènes, elle était connue à l'origine sous le nom de Nisée (Νίσαια / Nísaia), d'après le roi éponyme légendaire Nisos.

En 2001, sa population était de 23 000 habitants.

Sommaire

Histoire

Antiquité

Selon la tradition, la cité est peuplée par les Doriens après que ceux-ci ont été écartés d'Athènes par le sacrifice du roi Codros. Point de passage terrestre entre la Grèce centrale et le Péloponnèse, la cité acquiert rapidement de l'importance. Ses deux ports, l'un sur le golfe Saronique et l'autre sur le golfe de Corinthe, en font un centre commercial de première importance.

Entre 730 et 550 av. J.-C., elle connaît une activité coloniale considérable : elle fonde Astacos, Chalcédoine et Byzance sur le Bosphore ; Héraclée du Pont en Bithynie ; Sélinonte et Megara Hyblaea en Sicile. Vers 600 av. J.-C., elle tombe sous la domination du tyran Théagène ; la tyrannie fut suivie de luttes politiques dont l'écho se trouve peut-être dans les poèmes de Théognis. Elle perd ses territoires à l'ouest au profit de Corinthe, et Salamine au profit d'Athènes (570 av. J.-C.).

Peu avant 500 av. J.-C., elle rejoint la ligue du Péloponnèse et prend une part active aux guerres médiques. À la fin de ces guerres, les Mégariens, pris dans des litiges frontaliers avec Corinthe, quittent leurs alliés péloponnésiens et se placent sous la protection d'Athènes (460 av. J.-C.[1]. Celle-ci envoie alors des troupes d'occupation qui occupent le port du golfe de Corinthe. L'autre est relié à Mégare par les Longs Murs, élevés en 459 av. J.-C.

Après la défaite des Athéniens, battus par les Béotiens à Coronée en 447 av. J.-C., les Mégariens se révoltent et massacrent la garnison[2]. En réponse, les Athéniens promulguent un décret les excluant de tous les ports et mouillages de l'empire athénien ; ce « décret mégarien » est l'une des causes de la guerre du Péloponnèse. Mégare souffre beaucoup de cette guerre mais n'est pas prise par Athènes, grâce à l'arrivée rapide du général spartiate Brasidas avec des troupes de secours (423 av. J.-C.). Celui-ci impose alors un régime oligarchique.

Au IVe siècle av. J.-C., Mégare reste en dehors des opérations de guerre, bien qu'elle s'allie à Athènes contre Philippe II de Macédoine. La cité est prise et pillée en 307 av. J.-C. par Démétrios Poliorcète et, bien qu'elle demeure libre grâce aux prières des Athéniens auprès de Démétrios, Mégare ne se relève jamais complètement de ce désastre.

En 251 av. J.-C., elle adhère à la Ligue achéenne, sur l'instigation d'Aratos[3]. Quand Cléomène III de Sparte prend Corinthe, en 223 av. J.-C., Mégare se trouve coupée de ses alliés. Avec le consentement d'Aratos, elle rejoint alors la Confédération béotienne. Lors de la guerre démétriaque, elle tombe sous domination macédonienne. À la mort de Démétrius II, en 229 av. J.-C., Mégare rejoint de nouveau la Ligue achéenne. Le revirement d'Aratos en 224 av. J.-C. les pousse à revenir vers Thèbes, au sein de l'alliance macédonienne. Enfin, en 192 av. J.-C., Mégare retrouve les Achéens. Furieux, les Boétiens assiègent Mégare ; les troupes achéennes menées par Philopoemen les contraignent cependant à abandonner le terrain[4]. Enfin, en 146 av. J.-C., pendant la guerre d'Achaïe, Mégare est prise par le général romain Metellus[5].

Mégare est la patrie du poète Théognis et des philosophes Euclide et Stilpon. Elle est aussi un ancien évêché.

Jérôme de Stridon rapporte dans l'une de ses lettres le proverbe suivant sur les Mégariens : « Ils bâtissent comme s'ils devaient vivre éternellement, et ils vivent comme s'ils devaient mourir le lendemain.[6] »

Moyen Age

Périodes moderne et contemporaine

Géographie

Economie

Notes

  1. Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 103).
  2. Ibid. (I, 114).
  3. Polybe, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 3, 43, 5)
  4. Ibid. (XX, 7).
  5. Ibid., XXXVIII, III.
  6. Sur la viduité, III.
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