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Anti-spam
L'anti-spam (anti-spamming, antipollupostage ou antipourriel) est un ensemble de systèmes et moyens techniques et juridiques de lutte contre le pourriel (courriers électroniques publicitaires non sollicités).
La pertinence de solutions antipourriel
Autour de 2000, le pourriel pouvait sembler inoffensif. En effet, la plupart des polluposteurs utilisaient ce moyen afin de promouvoir des produits en tous genres (produits pharmaceutiques, faux diplômes, logiciels piratés, matériel pornographique, etc.). Or, avec le volume sans cesse augmentant de pourriels transitant dans l'Internet (plus de 75 % des messages), et avec l'arrivée de types de pourriels plus pervers, tels l'hameçonnage, où la sécurité financière d'un individu est mise en péril, il est devenu très important de se prémunir contre cette nuisance.
L'importance d'avoir un système à jour
A priori, les polluposteurs peuvent sembler assez sots de passer leur temps à envoyer des millions de courriels chaque jour, jour après jour. Il n'en est rien. L'industrie du pourriel est très florissante, et il est facile de se faire beaucoup d'argent en peu de temps : le coût d'un courriel est pratiquement nul et un faible, même très faible, taux de retour suffit à assurer la rentabilité du projet. Les polluposteurs font en outre preuve d'ingéniosité lorsqu'il s'agit de trouver de nouvelles techniques de pollupostage, et de déjouer les systèmes antipourriels existants. En fait, les polluposteurs et leurs adversaires rivalisent d'ingéniosité pour déjouer les techniques de l'autre partie, d'où l'importance de garder son système de protection à jour : plus le système est à jour, mieux il est protégé, et le nombre de faux-négatifs s'en trouve diminué.
Méthodes antipourriels
Bien que souvent différentes en matière d'utilisation, d'implantation et de coût, les solutions de lutte anti-pourriel mettent sensiblement les mêmes techniques pour distinguer le pourriel du courrier légitime. Ces techniques peuvent être mises en œuvre soit au niveau des fournisseurs de service Internet qui protègent leur messagerie, soit au niveau des utilisateurs par des outils appropriés (filtres anti-pourriels). Le filtre est souvent implanté au niveau du MTA (Mail Transfer Agent) récepteur du courriel.
Ces techniques peuvent être soit préventives (marquage du courrier pour indiquer qu'il s'agit de courriers indésirables) soit curatives (blocage, voire renvoi des messages incriminés vers l'expéditeur). Cette dernière comporte des inconvénients puisque le destinataire doit pouvoir être maître des courriers qu'il souhaite recevoir. De plus renvoyer un message peut empirer la situation en occupant un peu plus le réseau, avec de fortes probabilités que l'auteur du pourriel ait maquillé sa véritable adresse ou utilisé l'adresse d'un tiers (tout à fait innocent) comme adresse de retour. De plus, cette façon de faire indique au polluposteur que l'adresse visée est bien active, ce qui augmente bien souvent les envois.
Plusieurs techniques de lutte contre le pourriel sont possibles et peuvent être cumulées : analyse statistique (méthode bayésienne), filtrage par mots clés ou par auteur, listes blanches (désignation de personnes ou de machines autorisées à publier dans certains lieux), listes noires (désignation de personnes ou de machines auxquelles il est interdit de publier dans certains lieux), interrogation en temps réel de serveurs spécialisés dans la lutte contre le pollupostage.
Ces techniques de lutte, tout comme les antivirus, doivent s'adapter en permanence car de nouveaux types de pourriels réussissent à contourner ces défenses.
Ces outils peuvent être divisés en deux groupes : le filtrage d'enveloppe, et le filtrage de contenu. L'en-tête du courriel constitue les informations de base de ce dernier : expéditeur, destinataire, copie conforme, copie conforme invisible, date d'envoi, serveur source, sujet. Le contenu du message est le message en tant que tel : texte, images, code HTML, etc.
Filtrage d'enveloppe
Le taux d'efficacité du filtrage d'enveloppe est d'environ 50%. Ce type de filtrage s'applique uniquement à l'en-tête du message, qui contient souvent assez d'informations pour pouvoir distinguer un pourriel. Il ne s'attache pas au contenu du courriel.
Cette technique présente l'avantage de pouvoir bloquer les courriels avant même que leur corps ne soit envoyé, ce qui diminue grandement le trafic sur la passerelle SMTP (puisque le corps du message est envoyé après que l'en-tête a été reçu et accepté). De plus, le taux de faux positifs dans ce type de filtrage est quasiment nul : lorsqu'un filtre d'enveloppe a identifié un courriel comme du pourriel, il se trompe rarement.
Filtrage de contenu
Les filtres de contenu analysent le contenu des messages et détectent les pourriels qui ont réussi à passer à travers le filtre d'enveloppe. Le filtrage de contenu est un peu plus sensible que le filtre d'enveloppe : après tout, les informations véhiculées à travers le message sont subjectives, et ce qui peut paraître un pourriel selon le filtre de contenu peut être un courriel tout à fait légitime (c'est ce que l'on appelle un faux positif), et l'inverse est aussi vrai (faux-négatif). Le filtrage de contenu peut se développer en plusieurs couches. Par exemple, le filtre peut faire appel à un logiciel antivirus, à un désarchiveur pour analyser les fichiers archivés s'il y a lieu, à un analyseur bayésien (voir plus bas), et ainsi de suite.
Exemple de filtre de contenu : SpamAssassin.
Filtrage bayesien
Le filtrage bayésien du spam (du mathématicien Thomas Bayes) est un système basé sur une grande quantité de pourriels et courriels légitimes afin de déterminer si un courriel est légitime ou non. Afin de bien fonctionner, le corpus de spam (pourriels) et de ham (courriels légitimes) doit contenir idéalement plusieurs milliers de « spécimens ».
Le message à identifier est découpé en morceaux qui sont comparés à tout le corpus de courriels (pourriels ou non), pour déterminer la fréquence des différents morceaux dans les deux catégories. Une formule statistique est utilisée afin de calculer la probabilité que le message soit un pourriel ou non. Lorsque la probabilité est suffisamment élevée, le système bayésien catégorise le message comme du pourriel. Sinon, il le laisse passer. Le seuil de probabilité peut être défini par l'administrateur système : il s'agit de trouver le seuil le plus efficace.
La méthode bayésienne sert également à d'autres classifications automatiques du courrier, en particulier dans Lotus Notes.
Filtrage par mots-clés ou adresses
Cette méthode est très limitée car elle se base sur le rejet ou le tri du courrier en fonction de règles de vocabulaire préalablement établies, définissant des mots comme interdits. Certains mots-clés revenant souvent dans les pourriels, tels que « sexe », « viagra » ou « money » pourront servir de base pour la constitution de ces règles. De même on pourra décider de bloquer tous les messages en provenance d'un expéditeur précis, d'un domaine spécifique, voire d'un pays entier.
Cette méthode engendre de fortes probabilités d'erreur et s'avère peu efficace lorsque les polluposteurs maquillent les mots utilisés (« vi@gr@ », « s3x », etc.). Il convient alors d'utiliser les expressions rationnelles.
Filtrage par expressions rationnelles
Une expression rationnelle (appelée souvent « expression régulière » en informatique) est un motif que l'on peut appliquer à une chaîne afin de voir si ladite chaîne correspond au motif (par exemple : "un chiffre suivi de trois lettres suivi d'un d'espace, puis d'un chiffre" pourrait s'écrire de cette manière : /^[0-9]{1}[A-Za-z]{3} [0-9]{1}$/). En utilisant des expressions rationnelles afin de trouver des variations de mots "sensibles", on augmente les chances de découvrir des pourriels. Par exemple, si un polluposteur tente de déjouer un filtre de mots-clés en utilisant le mot "viiaaagraa", l'expression rationnelle /^vi+a+gra+$/i (un 'v' suivi d'un ou plusieurs 'i' suivi d'un ou plusieurs 'a', suivi d'un 'g', d'un 'r', et de un ou plusieurs 'a', sans se soucier de la casse) permet de retrouver le mot. Évidemment, cet exemple est très simple, mais les expressions rationnelles complexes permettent de détecter des expressions et des déclinaisons beaucoup plus subtiles et sophistiquées.
Analyse de virus et de pièces jointes
Les courriels possèdent souvent des pièces jointes, et celles-ci peuvent contenir des virus. Il est donc important d'avoir, dans le processus de tri des messages, un antivirus. Souvent, les filtres de contenu en ont un intégré. Par exemple, il n'est pas rare de voir SpamAssassin et ClamAV ensemble.
Les images
Les images sont une des difficultés majeures qu'ont à affronter les filtres de contenu. En effet, il est pratiquement impossible de déterminer si l'image est légitime ou non (souvent, les polluposteurs utiliseront des images afin de camoufler du texte). Une des techniques pour déterminer, à partir d'une image, si le courriel est légitime ou non, est de regarder le nombre d'images dans le courriel et de voir comment elles sont placées dans le message. Cela peut être un bon indice de la nature du message. Par ailleurs, il est possible de générer une somme de contrôle sur l'image et de la comparer avec d'autres sommes de contrôle disponibles sur Internet (un peu à la manière des RBL). Cela permettra au système de vérifier si l'image a déjà été utilisée dans un pourriel et de classer le courriel en conséquence.
Filtrage de serveur expéditeur
Ce type de filtrage permet de bannir des adresses courriel, des domaines, ou des serveurs. Ainsi, tout message provenant d'éléments de la liste noire sera bloqué par le système antipourriel. Ces éléments de liste sont très souvent définis par un administrateur système qui, par expérience, est en mesure de déterminer les sources les plus communes de pourriel. Cette technique a pour caractéristique de n'être pas limitée qu'au pourriel dans le sens pur et dur du terme : elle peut également bloquer des sources de courriel légitime, si l'administrateur système les considère comme nuisible. Évidemment, ce type de filtrage est hautement subjectif et dépend du bon vouloir et de l'assiduité de la personne créant la liste.
« Realtime Blackhole List »
Les Realtime Blackhole List (RBL) ont comme mandat de fournir une liste de serveurs réputés comme grands envoyeurs de pourriels, et de lister les grands polluposteurs. Il s'agit en fait d'une grande liste noire généralisée. Le principe d'utilisation est simple : lorsqu'un filtre reçoit un courriel, il vérifie si le serveur d'envoi est contenu dans un RBL. Si oui, le courriel est catégorisé comme pourriel.
Les RBL qu'un filtre utilise comme sources de serveurs sont habituellement déterminés par l'administrateur système. Cette méthode contient donc son lot de controverse, car certains RBL sont réputés pour être plus efficaces que d'autres. Leur choix influence donc directement l'efficacité du système antipourriel. De plus, certains RBL ont des règles plus souples que d'autres quant à l'ajout d'un serveur dans leur liste, compliquant encore plus la situation. Pour pallier ce problème on peut consulter plusieurs RBL et ne bloquer une source que si elle est présente dans deux listes.
Parmi les RBL connus, notons, entre autres, SpamHaus, DynaBlock, Sorbs, ROKSO et DSBL.
SPF (« Sender Policy Framework »)
SPF (Sender Policy Framework) se base sur la zone DNS d'un domaine pour fonctionner. Le détenteur d'un domaine ajoute, dans la zone DNS de ce domaine, un enregistrement de type TXT qui indique quels sont les machines autorisées ou non à envoyer du courriel pour le domaine. Ainsi, si mail.domainea.com est le seul serveur autorisé à envoyer du courriel pour domainea.com, ce sera spécifié dans l'enregistrement TXT. Pour fonctionner correctement, le support SPF doit être activé sur le filtre antipourriel. Le système vérifie que le serveur envoyant le courriel est bien dans la liste des serveurs autorisés. Sinon, il s'agit d'un pourriel.
Intégrité SMTP
Les courriels transitant grâce au protocole SMTP, une grande quantité de normes ont été définies pour ce protocole (RFC2821), que les polluposteurs omettent souvent de respecter. Par exemple, le nom serveur qui envoie le courriel doit être, préférablement, pleinement qualifié (FQDN) (exemple : mail.domaine.com), règle que les polluposteurs ne suivent pas toujours. De même, certains polluposteurs usurpent le serveur d'envoi en faisant croire au filtre que le message vient d'un serveur connu (127.0.0.1, par exemple). Un bon filtre est capable de détecter ces usurpations. Autre exemple : certains pourriels n'émettent pas de bannière de présentation (HELO), ce qui est pourtant exigé dans les normes SMTP. Ces tests sont laissés à la discrétion du filtre et de l'administrateur système, qui décide quelles sont les règles pertinentes pour son serveur de messagerie. Les règles d'intégrité SMTP sont souvent très efficaces, car, pour les polluposteurs, elles agissent comme inhibiteurs de performance (elles ralentissent les envois). Or, un polluposteur a intérêt à être le plus performant possible et il peut être très payant pour lui de passer outre ces règles.
Priorité des enregistrements MX
Lors de la définition de la zone DNS pour un domaine, il est possible de définir un enregistrement MX (Mail EXchanger), qui spécifie quel est le serveur responsable de la gestion du courriel pour ledit domaine. Il est possible de définir plusieurs enregistrements MX, de sorte que si l'un tombe, un autre pourra prendre le relais. À chaque enregistrement est associé un nombre indiquant une priorité (exemple, 10, 20, 30, 100, 200, etc.). Les MTA sont tenus d'envoyer leur courrier au serveur le plus prioritaire (celui qui a le nombre le plus bas). De fait, il est tout à fait normal que le serveur ayant la plus haute priorité soit le plus sollicité. Ainsi, c'est souvent lui qui sera le plus sécurisé (les autres le seront souvent moins). Les polluposteurs ont vite fait de découvrir cette situation et il n'est pas rare que les pourriels soient envoyés au serveur ayant la plus faible priorité (le nombre le plus élevé). Ces serveurs étant souvent moins protégés, la probabilité qu'un pourriel passe est donc plus élevée. Pour contrer ce problème, il est fortement conseillé de protéger tous ses MX de la même manière. De plus, il est possible de déjouer les polluposteurs en spécifiant dans le MX le plus élevé un serveur factice. Plus spécifiquement, ce serveur pourrait rejeter toutes les connexions, et donc, toutes les tentatives de pourriels se rendant au serveur seraient déjouées.
Liste grise (greylisting)
La liste grise est un terme utilisé pour décrire une technologie antipourriel particulièrement efficace, qui fonctionne selon ce principe : selon les normes définies dans le RFC 2821, lorsqu'un serveur de réception de courriel (dans ce cas-ci, le serveur qui reçoit le courriel, sur lequel le filtre de courriel est activé) ne peut traiter la réception d'un message (par exemple, s'il est indisponible), il doit retourner un code d'erreur 421. Ce code d'erreur indique au serveur qui envoie le message d'attendre et de réessayer l'envoi un peu plus tard. Ce délai est défini dans la configuration du serveur expéditeur du message. Tout MTA légitime respecte cette règle. Les MTA non légitimes (utilisés par les polluposteurs), non, puisque cela leur fait perdre de l'efficacité : le MTA continue donc son envoi de courriels (il passe au prochain destinataire) sans attendre pour ré-envoyer le courriel actuel.
Les experts de la sécurité du courriel ont donc envisagé une méthode exploitant cette particularité : la liste grise. Celle-ci fonctionne avec une base de données. Chaque enregistrement de la base de données constitue un triplet composé de l'adresse IP du serveur qui envoie le courriel, l'adresse courriel de l'expéditeur, et l'adresse courriel du destinataire, formant ainsi une clé unique. Est aussi stockée dans la base la date de la première connexion du triplet au serveur. Lorsqu'un message est reçu par le serveur de courriel du destinataire, ce dernier vérifie dans sa base si le triplet y est.
- Si le triplet n'est pas dans la base de données, on l'y ajoute avec la date actuelle et on renvoie le code d'erreur 421 indiquant au serveur qu'il devra ré-envoyer le message.
- Si le triplet est déjà dans la base de données, le serveur vérifie le délai entre la date courante et celle stockée dans la base (la date de la première connexion). Si le délai est supérieur ou égal à un délai prédéfini (par exemple, 5 minutes), le message est accepté. Sinon, le serveur retourne un numéro d'erreur 421.
Après un certain temps (défini également dans l'enregistrement), l'enregistrement devient inactif et le serveur doit ré-envoyer un 421 (on peut supposer que l'enregistrement est détruit). Ainsi, lorsque le MTA envoyeur reçoit le 421, s'il est légitime, il attendra avant de ré-envoyer le message. Sinon, il n'attendra pas et ne le ré-enverra pas. Cette technique permet d'atteindre des taux d'efficacité très élevés, souvent de l'ordre de 99 %[1], puisque la très grande majorité des polluposteurs préfère sacrifier un courriel plutôt que d'attendre et ainsi, diminuer leur performance.
Cette technique a aussi l'avantage d'être très facile à mettre en place. Toutefois, un administrateur système doit se demander s'il est prêt à accepter des délais (même si ce n'est qu'une seule fois) dans la réception des courriels.
Filtrage heuristique
Le filtrage heuristiques teste le contenu du message (par exemple, quelle proportion de code HTML, d'images, de références à la pornographie, à l'acquisition facile d'argent contient-il par rapport au reste du message ? ; le sujet est-il vide ? L'identificateur du message (Message-ID) contient-il des signes « dollar » (souvent utilisé par les logiciels d'envoi de pourriels)). Chaque test donne un nombre de point (plus le total est bas, mieux c'est ; moins le message est considéré comme du pourriel). Le seuil de point reste arbitraire et défini par l'administrateur système qui doit trouver le score donnant le meilleur équilibre entre le nombre de faux positifs et de faux-négatifs.[2]
Test de Turing
Dans les méthodes à base de test de Turing, l'expéditeur d'un courriel doit prouver son « humanité » en recopiant un mot affiché sous forme d'une image, un captcha. Un robot polluposteur ne saura pas recopier ce mot alors qu'un humain pourra le faire très facilement et sera alors autorisé une fois pour toutes à écrire à son correspondant.
À noter :
- Ces solutions sont externalisées (on parle alors de logiciel ASP). L'intérêt est double: mise en place extrêmement rapide (il suffit de s'inscrire) et filtrage en amont de l'ordinateur (que ce soit un pc, un mac ...)
- Ces solutions permettent de bloquer 100% des pourriels envoyés et le traitement s'effectue de façon automatisée (contrairement aux solutions à base de filtres heuristiques toujours perfectibles et généralement efficaces qu'à 98%)
Exemples de solutions par Test de Turing :
- MailPatch (gratuit)
- MailInBlack (payant)
- SpamEnMoins (payant)
Logiciels de lutte contre le pollupostage
De nombreux logiciels permettent de lutter de façon plus ou moins efficace contre les pourriels, par exemple (au niveau de l'utilisateur) :
- Bogofilter (GPL)
- j-chkmail (GPL)
- OutClock
- Spampal
- SpamWars
- SPAMfighter
Il existe aussi des logiciels fonctionnant au niveau de la passerelle Web (solution utilisée généralement en entreprise, qui gère aussi antivirus et filtrage des sites Web autorisés) ou au niveau des serveurs de mail.
Certaines solutions peuvent être externalisées (on parle alors de logiciel ASP). L'intérêt est double : mise en place extrêmement rapide et filtrage en amont.
Rendre les courriels payants
Mettre un prix sur l'envoi de courriels, symbolique pour les envois légitimes mais dissuasif pour les envois massifs (à 2 centimes d'euros par courrier, celui-ci reste toutefois du même ordre de coût pour l'expéditeur qu'une publicité radio ; or elle peut être bien mieux ciblée selon l'endroit où a été récoltée l'adresse). Et à 20 centimes d'euros il sera nécessaire de mettre une franchise sinon c'est l'accès à l'envoi de courrier pour le particulier au budget le plus serré qui commence à s'estomper. Un député a envisagé dernièrement de taxer les courriels (0,005 centime) pour financer l'Union européenne.
Modération
Dans les forums Internet et Usenet, ainsi que sur les listes de diffusion, on a souvent recours à la modération : une personne de confiance (« modérateur ») lit les messages dont la publication est proposée, et refuse éventuellement de les diffuser (modération a priori) ; ou bien cette personne lit les messages qui ont déjà été diffusés, et efface ceux qui lui semblent hors de propos (modération a posteriori). Comme cette méthode nécessite des moyens humains importants, et que de plus les modérateurs sont souvent accusés (de censure) à outrance, il existe aussi une modération par robot (généralement appelée « robot-modération ») : n'importe qui peut publier un message par l'intermédiaire du robot, même si cet article est dépourvu d'intérêt (et même s'il constitue effectivement un pollupostage), mais le robot ne laisse passer le message que s'il répond à un critère simple et connu de tous, comme la présence d'un certain mot dans son titre. Cette protection est surtout efficace contre les robots qui émettent automatiquement des messages identiques dans des dizaines de forums, et qui n'ont pas été programmés pour produire des messages conformes aux exigences spécifiques de tel ou tel forum.
RPD (« Recurrent Pattern Detection »)
La technologie RPD, Recurrent Pattern Detection ou « Détection des signatures récurrentes » en français, est une technologie qui ne se base non pas sur le contenu des mails, mais sur leur taux de propagation sur l'ensemble du réseau Internet. Grâce à des serveurs basés un peu partout dans le monde, il est en effet possible de déterminer très rapidement si un mail est un pourriel en vérifiant de manière centralisée le nombre de fois où ce même mail aura été envoyé sur la toile. Si par exemple le même mail a été envoyé en 100 000 exemplaires en même temps, il s'agira forcément d'un pourriel.
Cette technologie offre un taux de capture de plus de 98% des pourriels pour 1 faux positif sur 1 million. Elle est utilisée par exemple par Cyberoam pour lutter contre les pourriels.
Lutte judiciaire et législative
En France, le pourriel est réglementé, d'autant plus qu'il implique la possession, la conservation (et souvent le commerce) de listes d'adresses électroniques récupérées automatiquement (dans des forums de discussion, des sites Web), ce en contradiction avec la loi informatique et libertés.
Théoriquement, une loi impose l'accord des destinataires pour tout type d'envois comportant le nom d'une personne physique. Dans la pratique, les entreprises pratiquant ce genre de commerce ont des réponses 'types' pour se dé-responsabiliser: soit l'utilisateur a cliqué par erreur sur un bouton (si souvenez vous, c'était un jeudi, il y a 4 ans), soit il n'a pas répondu comme il le fallait a une question (désirez vous recevoir les offres promotionnelles de nos partenaires ou pas ou peut-être ou je sais pas : répondez par OUI ou NON), voir, la liste a été louée à X ou Y (forcément injoignable).
Dans la loi française, le fait d'envoyer du pourriel vers une personne morale (une société par exemple) n'est pas condamnable.
Aux États-Unis, le pollupostage est réglementé depuis 2003 par une loi appelée CAN-SPAM Act. Elle autorise les pourriels, à condition que le sujet du courriel soit descriptif, que l'adresse d'expédition soit valide et qu'une méthode de désinscription (hyperlien) soit fournie.
Dans de nombreux pays, aucune réglementation spécifique au pourriel n'existe.
Quelques poursuites judiciaires ont été amorcées en utilisant des lois existantes :
- si on utilise une fausse adresse de retour et cette adresse appartient à quelqu'un d'autre, cela peut être considéré comme une usurpation d'identité ;
- si on promeut une action de compagnie en bourse, on peut être accusé de pratiquer le courtage boursier sans licence ;
- si on continue à utiliser un serveur après que son propriétaire ait demandé à la cour une injonction de désistement, c'est du vol de temps de processeur d'ordinateur qui peut être interdit par des lois conçues pour arrêter d'autres attaques contre les systèmes informatiques ;
- si on fait la promotion de produits médicaux, on risque d'être trouvé coupable de pratique de pharmacien, médecin ou infirmière sans licence ;
- l'envoi de publicités pornographiques vers des boîtes à lettres d'enfants ne sera pas une bonne idée ;
- si on commet d'autres délits, comme la fraude ou le sabotage des pages Web ou sites informatisés, on peut se retrouver en prison ;
- l'envoi de pourriel peut être considéré comme un vol et/ou une tentative d'intrusion dans un système informatique. C'est ce qui permet aux autorités de la Chine d'appliquer la peine de mort physique contre les polluposteurs.
L'emprisonnement est rare mais cela arrive : Dave Rhodes, qui envoyait des arnaques du genre Ponzi ou « pyramide » intitulées « Make Money Fast » au début des années 1990, se retrouva en prison pour quelques années, déclaré coupable de fraude.
La République populaire de Chine a déjà condamné à mort et exécuté des personnes dont le seul crime était l'envoi de pourriels. La base judiciaire utilisée est la requalification du délit en crime d'espionnage.
Le plus souvent, les poursuites judiciaires qui se sont déjà déroulées étaient des procès civils coûteux amorcés par les grands fournisseurs comme AOL ou Yahoo! contre les polluposteurs les plus abusifs du réseau, ceux qui envoient des millions de courriels. Le site cyberpromo.com a dû fermer ses portes à cause de poursuites judiciaires de ce genre et à cause de difficultés à trouver un fournisseur d'accès à Internet prêt à donner l'accès au réseau à une telle compagnie.
Comme le problème est international, les lois nationales ont assez peu d'effet sur le volume du pollupostage.
Finalement, 2005 est une année charnière en ce que les condamnations se sont multipliées. Plusieurs polluposteurs états-uniens ont été arrêtés, condamnés et emprisonnés. Les amendes s'élèvent à plusieurs dizaines ou centaines de milliers de dollars et les peines de prison peuvent atteindre plus d'un an.
En France aussi, quelques condamnations ont eu lieu en 2005 avec plus ou moins de publicité.
Certains attribuent une relative baisse du volume de pollupostage observé à ces actions sans qu'il soit possible de le confirmer encore.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Splog (publogue)
- Hameçonnage
- Fraude 4-1-9
- Courrier électronique
- Nétiquette
- Canular informatique
- Pourriel
- Vente pyramidale
- Chaîne d'argent
Liens externes
- Lutter contre le pollupostage
- Signal Spam : association française de type loi 1901
- Portail de la sécurité informatique
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