Massyaf

Massyaf

Masyaf

Masyaf
(ar) مصياف
La forteresse
La forteresse
Administration
Pays Syrie Syrie
Muhafazah (محافظة) Hama
Géographie
Latitude 35° 03′ Nord
       36° 21′ Est
/ 35.05, 36.35
Longitude
Altitude 447 m
Démographie
Population 37 109 hab. (2009[1])
Localisation
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Masyaf

Masyaf[2] parfois appelé Masyad[3] est une ville de 33 000 habitants[4] en Syrie dans la province de Hama à mi-chemin entre Hama et le port de Baniyas. La ville et sa forteresse sont sur le flanc est du massif côtier appelé Jabal Ansariya. Les Nusayrîs appelés aussi Alaouites, infiltrent la région vers le Xe siècle, la région reste actuellement leur fief[5].

Sommaire

Histoire

Le château de Masyaf a été construit pendant la période de domination byzantine. Sa situation en fait le point de contrôle de la route est-ouest entre Hama et Baniyas et la route nord-sud d’Antioche à Homs (Émese). La forteresse est sur un éperon rocheux qui domine de 20 m la dépression fertile d’al-Ghâb[6] irriguée par l’Oronte.

Raymond de Saint-Gilles, marchant sur Tripoli, la prend en 1103[7]. Rachid ad-Din Sinan et les Nizârites venus d’Alamut se sont installés dans la région où ils ont acheté le château de Qadmus (La Cademois des croisés) puis celui d’Al-Kahf[8] en 1134[7]. A partir de là et jusqu’en 1140, la secte réalise un programme d'acquisition rapide de huit châteaux dont Masayf[9]. La ville devient ainsi la capitale d’une principauté que les croisés appellent le « Territoires des assassins ».

En 1157, un tremblement de terre affecte la région détruisant la forteresse de Chayzar[10].

En 1163, Rachid ad-Din Sinan, prend la direction de la secte. Il fait de Masyaf sa résidence et reprend à son compte le titre de « vieux de la Montagne »[9].

Les relations entre Chrétiens, Nizârites et Sunnites se compliquent du fait d'alliances tactiques de collusions et de périodes de paix[11]. En mai 1176, Saladin assiège Masyaf, mais renonce rapidement pour continuer ses campagnes dans le nord de la Syrie, après avoir conclu un accord dont on ne connaît pas le contenu[9].

En 1192, Saladin parvient à convaincre le roi Richard Ier d'Angleterre dit Cœur de Lion de préserver le territoire des assassins. Bien plus, les Chrétiens, les Musulmans Sunnites ou Ismaéliens procèdent à des échanges commerciaux très lucratifs[11].

En 1193, Saladin meurt en mars et Rachid ad-Din Sinan meurt en septembre. Les Nizârites perdent un adversaire mais aussi leur chef le plus marquant[12].

En 1256, la forteresse d’Alamut se rend sans combat à l'armée mongole d'Houlagou Khan qui déferlait sur l'Iran. Elle est entièrement rasée. C'est la fin des Nizârites en Perse.

Masyaf est à son tour assiégée et prise par les Mongols en 1260. La même année le mamelouk , Baybars, vient de prendre le pouvoir en Égypte. A la fin de l’année, après la bataille d’Aïn Djalout à laquelle les Nizârites participent à ses côtés, Baybars reprend Masyaf aux Mongols. Les Nizârites récupèrent ainsi quatre forteresses perdues devant les Mongols[13]. Finalement Baybars incorpore Masyaf à l’état mamelouk en 1270. La dernière place forte nizârite est la forteresse voisine d’Al-Kahf qui tombe aux mains de Baybars en 1273[9]. Les Nizârites n’ont plus de place forte, l’influence des Alaouites ou Nusayrîs s’accroît dans la région.

En 1830, Masyaf passe sous l’autorité ottomane.

Au XIXe siècle, Nizârites et Alaouites continuent de se disputer la suprématie à Masyaf[7].

En 1920, pendant le mandat français, la domination des Alaouites est consacrée par la création du « territoire autonome des Alaouites ». En 1922, ce territoire devient l'État Alaouite, puis en 1930 "Territoire ou Gouvernement de Lattaquié".

Depuis 2000, le programme d’aide aux villes historiques (Historic Cities Support Program) (HCSP) de l’Aga Khan à commencé une campagne de préservation de la ville et de la citadelle de Masyaf[14].

En Novembre 2007, il apparaît (du moins est cité) dans le jeu vidéo Assassin's Creed.

Le site

Le château lui-même a conservé une grande partie de son enceinte extérieure. Il occupe un éperon rocheux d'une dizaine de mètres de largeur. Il est entouré d'une courtine en assez petit appareil dans laquelle est englobé un donjon rectangulaire, qui domine l'ensemble. La construction offre des éléments hétérogènes réemployés, des colonnes gréco-romaines et byzantines, notamment. Ces indices laissent supposer que le site était occupé antérieurement. La partie la mieux conservée est l'entrée surmontée de mâchicoulis et d'un chemin de ronde à meurtrières[7].

Notes et références

  1. Calcul de la population d’après Maşyāf sur Word Gazetteer.
  2. Masyaf en arabe : maṣyāf, مصياف
  3. Masyad en arabe : maṣyād, مصياد ou maṣyad, مصيد. Autres variantes : Misyaf, Mayat, Masyath, Masyab, Masyah, Messiat
  4. D'après l'article de Wikipédia en arabe ; voir (ar) مصياف.
  5. Janine & Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, PUF, coll. « Quadrige », 2004, 1056 p. (ISBN 978-2-130-54536-1), p. 627, article NOSEÏRIS ou nusayris 
  6. Al-Ghâb en arabe : al-ḡāb, الغاب, qui se dérobe à la vue
  7. a , b , c  et d Georges Pillement, Liban, Syrie et Chypre inconnus, Albin Michel, coll. « Les guides Pillement, », 1971, p. 268-269 
  8. Al-Kahf en arabe : al-kahf, الكهف, la caverne
  9. a , b , c  et d Janine & Dominique Sourdel, ibidem, p. 550, article Masyaf
  10. Usâma Ibn Munqidh (trad. André Miquel), Des enseignements de la vie, Imprimerie nationale, coll. « Collection orientale de l'imprimerie nationale », 1983 (ISBN 2-11-080785-7), p. 81 
  11. a  et b (en) Fahrad Daftary, « -The Assassin Legends : Myths of the Isma'ilis » sur http://www.ismaili.net/, 1994, I. B. Tauris & Co. Ltd : London
  12. (en) Anthony Campbell, « The Assassins of Alamut », 2004, p. 44
  13. (en) Castle of Masyaf sur http://www.iis.ac.uk/, 2008, The Institute of Ismaili Studies
  14. (en) AKTC, « The Citadel of Masyaf »

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Janine & Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, PUF, coll. « Quadrige », 2004, 1056 p. (ISBN 978-2-130-54536-1), p. 550, article Masyaf 
  • Georges Pillement, Liban, Syrie et Chypre inconnus, Albin Michel, coll. « Les guides Pillement, », 1971 
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