- Martyre de la pureté
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Martyre de la pureté est un terme parfois employé par l'Église catholique pour désigner les vierges martyres.
En général, il s'applique aux saintes et bienheureuses s'étant sacrifiées pour garder leur vertu, souvent mortes très jeunes.
Sommaire
Historique
Le terme est employé dès les premiers siècles chrétiens, comme idéal féminin de vie évangélique, en corrélation avec le renoncement monastique à la vie dans le monde.
Pour la foi catholique, il y a martyre en cas de mort violente si celle-ci est une volonté de témoignage du Christ et de l'Évangile. Selon Mgr Helmut Moll, le martyre de la pureté est considéré comme tel car « le corps n’est pas une marchandise, c’est le Temple de l’Esprit », celui qui fait violence au corps d’une femme « s’attaque à sa personne même», à son intériorité même[1]. Ainsi sainte Dymphna est décapitée par son père qui voulait l'épouser ou sainte Solange (fêtée le 10 mai), petite bergère se refusant à Bernard de Gothie, comte de Poitiers, décapitée par le même et patronne du Berry.
Le terme est par exemple employé par Pie XII pour décrire Maria Goretti : « petite et douce martyre de la pureté »[2].
Importance de la virginité
Au cours des siècles, l’Église catholique a canonisé quelques veuves à la vie exemplaire, entrées au couvent à la mort de leur mari, la vie monastique étant considérée comme une garantie de chasteté. Ce groupe de pieuses femmes est cependant limité face à celui des vierges qui représentent environ les trois quarts des saintes et autres bienheureuses. La catégorie des vierges, dans le classement officiel des saints, regroupe exclusivement des femmes, historiquement, ceci vient du fait que celles-ci étaient souvent martyrisées, ou se retiraient du monde, à cause de leur refus d'un mariage forcé.
L'idéal de la femme chrétienne vu par les théologiens de l’antiquité chrétienne et du haut Moyen Âge est la femme qui dispose librement de son corps, soit pour le mariage avec un homme qu'elle a sinon choisi, du moins accepté, soit pour le garder exempt de toute relation sexuelle, dans un but d'élévation spirituelle (mariage mystique).
Pour éviter certains raccourcis, il faut préciser que les relations sexuelles sous contraintes (viol) sans consentement de la part de la victime, ne remettent pas en question -pour la foi chrétienne- la virginité, qui est avant tout liée à une disposition intérieure et une détermination sans faille de la volonté : sous l'Empire Romain, il était interdit de mettre à mort une vierge, et les martyres chrétiennes étaient systématiquement violées par leurs geôliers. Elles sont néanmoins vénérées comme vierges au même titre les autres personnes saintes, femmes ou hommes, n'ayant jamais eu de relations sexuelles.
Controverse
Certaines féministes sont très critiques sur la vénération dont Maria Goretti et d'autres femmes assassinées dans des circonstances semblables (dites martyre de la pureté) font l'objet, arguant que ce culte renforce la misogynie, le sexisme et les violences physiques et psychologiques contre les femmes pour les raisons suivantes :
- Valorisation de l'adage « Mieux vaut morte que violée », puisqu'en canonisant Maria Goretti, l'Église Catholique rend hommage à toutes celles et ceux qui, dans ces circonstances, préfèrent la mort au « déshonneur ». La mort laverait donc la « faute » (le viol), ce qui n'est pas sans rappeler le « crime d'honneur ».
- Stigmatisation des femmes violées ou victimes de tentatives de viol ainsi que des femmes ayant choisi un mode de vie sexuelle libre.
- Association du viol avec l'idée du plaisir sexuel et du péché mortel de désir.
Martyres de la pureté
- Sainte Agnès de Rome, morte à 13 ans.
- Anwarita du Zaïre, morte à 25 ans (bienheureuse en 1985).
- Albertina Berkenbrock, morte à 12 ans (bienheureuse en 2007).
- Teresa Bracco morte à 20 ans (bienheureuse en 1998).
- Sainte Dymphna
- Maria Dos Santos
- Sainte Maria Goretti, morte à 11 ans.
- Antonia Mesina, morte à 16 ans (bienheureuse en 1987),
- Pierina Morosini, morte à 26 ans (bienheureuse en 1989).
- Sainte Solange
- Sainte Beline, morte à Landreville (Aube), le 1135[3]. Fêtée le 8 septembre [2]
- Santa Scorese, morte à 23 ans[4].
Notes et références
- [1]
- Angelus du pape Jean Paul II en 2003 sur le site du Vatican
- (it) Mario Sgarbossa, I Santi e i Beati della Chiesa d'Occidente e d'Oriente, II edizione, Edizioni Paoline, Milano, 2000, ISBN 88-315-1585-3, pag. 108
- (it) Nuovi martiri. 393 storie cristiane nell'Italia di oggi, San Paolo, Cinisello Balsamo 2000, p. 257.
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