- Martin Bucer
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Martin Bucer Activités Théologien
Pasteur protestant
Réformateur religieuxNaissance 11 novembre 1491
Sélestat, AlsaceDécès 28 février 1551
CambridgeMouvement Réforme protestante Genres Exégète
SermonŒuvres principales Martin Bucer[1], né 11 novembre 1491 à Sélestat et mort le 28 février 1551 à Cambridge, est un théologien et un réformateur alsacien.
Humaniste, intellectuel et théologien de haut-niveau, Martin Bucer est trop souvent considéré à tort comme un personnage de second ordre au sein du mouvement de Réforme qui touche l'espace européen au XVIe siècle. Pour l'historien américain Mac Culloch (dont les œuvres ne sont pas disponibles en français), Bucer a souffert du style un peu obscur de ses prêches, qui l'empêche de fonder une réelle église protestante. En effet, il ne possède pas ce génie de la langue, cette extraordinaire clarté queJean Calvin par la suite, est capable de mettre en œuvre. Sa doctrine s'appuie sur trois points : la prédication du pur évangile, non glosé, l'administration des Sacrements (baptême et eucharistie) et la discipline. Ce troisième point sera notamment repris et développé dans l'ecclésiologie de Calvin, réformateur de la second génération. Grand admirateur de Luther, Bucer est présent à la diète de Worms en 1521 où Luther lui fait forte impression. Il s'efforça tout sa vie durant de maintenir les liens entre les confessions protestantes naissantes, sans succès. En effet, le processus d'institutionnalisation qui touche les différents courants protestants (luthéranisme, zwinglio-calvinisme, anglicanisme), rend difficile l'unification de la chrétienté, d'en recoudre le manteau. Après la Confession d'Augsbourg et surtout l'ouverture du Concile de Trente, les espoirs et doléances d'unité de Bucer s'amenuisent encore un peu plus.
Sommaire
Le réformateur de Strasbourg
Il était d'abord dominicain à Sélestat, puis avait poursuivi ses études à Heidelberg. Après avoir étudié pendant 10 ans la scolastique thomiste et en être resté déçu, Bucer a adopté le programme d'Érasme qui voulait renouveler le christianisme par le retour à ses sources et par la simplification des institutions, des doctrines, et des rites. Mais c'est à Luther dont il découvre les écrits en 1518 qu'il a dû le renouvellement de toute sa vie spirituelle. Il quitta son couvent en 1521 et devint pasteur évangélique dans le Palatinat, avant de gagner Strasbourg en 1523. Là marié, il prêcha la réforme et exerça 20 ans le double emploi de ministre et professeur de théologie. Il s'imposa comme le porte-parole du mouvement évangélique à la fois vis-à-vis des autorités municipales, des représentants de l'Église catholique et des anabaptistes. Au-delà de Strasbourg, son influence se fit sentir à travers l'Europe entière, en particulier en Hesse, en Suisse et en Allemagne du Sud, et en Angleterre.
Il essaya d'améliorer la vie chrétienne individuelle et la vie de l'Église, en insistant plus que Luther sur le Saint-Esprit qui rend possible la vie nouvelle. Il mobilisa les autorités civiles ainsi que l'école et la culture. Il attachait une grande importance à la communauté. Sa devise latine "Mihi patria coelum" peut se traduire par "Ma patrie est le ciel" ou "Le ciel est ma patrie".
Un théologien au service de l'unité
Il est toujours revenu à Luther après quelques éclipses de leur amitié et malgré des dissensions théologiques importantes. Cela ne l'a pas empêché d'accueillir les suggestions de Zwingli et d'Œcolampade, de vouloir aussi tenir compte des critiques justifiées des "sectaires", de favoriser la création d'une École où l'on respecterait et enseignerait à des chrétiens, avec les langues, la sagesse de l'Antiquité ; enfin de participer loyalement à des colloques où l'on rechercherait les possibilités d'entente avec l'Église catholique qu'il considérait, malgré toutes ses défaillances, comme gardienne de valeurs chrétiennes réelles. Il s'engagea particulièrement au service de l'unité entre les Chrétiens. Il contribua à la trêve qui fut conclue entre les partisans de Luther et ceux de Zwingli à la suite des conférences de Marbourg en 1529, ainsi qu'à l'accord de Wittenberg en 1536.
Bucer refuse l'Interim imposé par Charles Quint, après la terrible débâcle protestante de Mühlberg en avril 1547. Il quitte Strasbourg et se rend en 1545 en Angleterre, où il professe la théologie à Cambridge jusqu'à sa mort. Il se montra alors favorable à la hiérarchie anglicane. Son principal ouvrage est une Explication des psaumes, Strasbourg, 1529.
Œuvre théologique
Parmi son œuvre, les éléments les plus importants sont ses commentaires de passages bibliques. En particulier sur Jean, l'épître aux Éphésiens, mais aussi les Psaumes, l'épître aux Romains émergent. Il a écrit également divers traités parmi lesquels celui De l'amour du prochain (1523), celui De la vraie cure d'âme (1538). Un ouvrage posthume a été publié en Angleterre, le traité Du règne du Christ.
Notes
- ou Martin Butzer
Voir aussi
Bibliographie
- (fr) Martin Bucer (1491-1551), Un réformateur et son temps, par Martin Greschat, professeur émérite d'histoire de l'Église, traduit de l'allemand par M. Arnold, 2002, publiées sous les auspices de la Faculté de Théologie Protestante de l'Université Marc Bloch de Strasbourg. Editeur : Presses Universitaires de France, Paris.
- (fr) Histoire du Christianisme tome 7 De la Réforme à la Réformation, 1450-1530, sous la responsabilité de Marc Venard, 926 p., (ISBN 2-7189-0624-3)
- (de) Gottfried Seebas (dir.), Martin Bucer (1491-1551) : Bibliographie (établie par Holger Pils, Stephan Ruderer et Petra Schaffrodt), Gütersloger Verlaghaus, Gütersloh, 2005, 751 p. (ISBN 3-579-04893-7)
Liens externes
- Martin Bucer ou le navire échoué par Gottefried Hammann, doyen de la Faculté de théologie protestante de Neuchâtel.
Catégories :- Histoire de la Réforme
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