- Anségisel
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Ansegisel
Arnulfiens et Pépinides
- origine des Arnulfiens
- Arnulf
- Ansegisel
- Pépin l'Ancien (615-629)
- Grimoald (650-661)
- Pépin le Jeune (679/687-714)
- Charles Martel (714/719-741)
- Carloman (741-747)
- Drogon (747-753)
- Pépin le Bref (741-751)
Ansegisel ou Ansegise (né avant 613[1], assassiné entre 648 et 669 et probablement en 662 au château de Chèvremont), est un fils de saint Arnulf, évêque de Metz et de sainte Dode. Il est le père de Pépin d'Héristal, maire du palais d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne.
Sommaire
Biographie
Ses fonctions
Il est connu par les diplômes de son fils Pépin le Jeune qui se contente de le nommer, sans préciser ses rôles ni ses titres. En 727, le Liber Historiae Francorum confirme cette information. Il est cité dans plusieurs actes des abbayes de Stavelot et Malmédy vers 648 parmi les fidèles du maire du palais Grimoald avec son frère Clodulf et avec le qualificatif de domestique[2]. C'est tout ce que mentionnent les documents contemporains[3].
À la fin du VIIIe siècle, Paul Diacre, dans son Histoire des Lombards le mentionne mais le nomme Anchises et le qualifie de major domus. Vers 805, les Annales Mettensespriores le qualifie de princeps. On constate déjà la tendance des Carolingiens à glorifier ses ancêtres et à les rattacher aux Troyens (Anchise est le père d'Énée) et, à travers ce lien, à la Rome Impériale. Le silence des sources contemporaines permet d'affirmer qu'Ansegisel n'a jamais été ni maire de palais ni prince, et les récits l'affirmant résultent soit d'une volonté de surévaluer l'importance des ancêtres de Charlemagne, soit d'une confusion avec Adalgisel, effectivement maire du palais à l'époque considérée[3].
Mariage et enfants
Il épouse vers 643 ou 644[4] Begga, fils de Pépin l'Ancien, maire du palais d'Austrasie, et de Itte Idoberge. Les jeunes époux ont donné naissance :
- de manière certaine à Pépin le Jeune (v. 645 † 714) , maire des palais d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne,
- hypothétiquement à Grimo, abbé de Corbie et archevêque de Rouen de 690 à 748, selon J Laporte[5]. Cet hypothèse part du principe que les évêques qui se succèdent dans un même diocèse durant le Haut Moyen Âge sont souvent apparenté. Or Griffo est précédé d'un Ansbert, parent probable de Dode, son second successeur est Saint Hugues petit fils de Pépin le jeune. Cela place Grimo comme un parent des Arnulfinges. En rapprochant le nom de Grimo à celui de Grimoald, on le place comme parent des Pépinides. Chronologiquement, il ne peut alors qu'être fils d'Ansegisel et de Begga. Mais ses conclusions ne sont pas toujours acceptées, et J Laporte semble confondre Griffo (ou Grippho, archevêque de 695 à 713) avec Grimo, archevêque de 744 à 748[6].
- hypothétiquement à Clotilde Dode, épouse du roi Thierry III, selon Maurice Chaume[7]. Cette hypothèse s'appuie sur la présence de prénoms mérovingiens au sein de la famille de Caribert de Laon et considère Bertrade de Prüm comme une fille de Thierry III et de Clotilde Dode. Puis il constate que Pépin le Bref et son épouse Bertrade, fille de Caribert, possédaient en commun deux propriétés à Rommersheim et à Rheinbach et tenaient chacun leur moitié de leur père, ce qui suppose un ancêtre commun proche. Une chronique tardive, celle d'Adémar de Chabannes, au XIe siècle, donne le roi Clotaire IV, fils probable de Thierry III et de Dode, comme cousin de Charles Martel. Enfin, le nom de Clotilde Dode est rapprochée de celui de sainte Dode, l'épouse de saint Arnulf et la mère d'Anségisel[8].
Deux autres enfants ont été attribués à Ansegisel et à Begga, mais ces propositions sont depuis abandonnées :
- Martin († 690), comte qui se bat en 690 contre Ébroïn au côtés de Pépin le jeune[9]. Cette hypothèse se fonde sur l’Hagiolum Viennense, datant de 1040, qui mentionne Pipinus, Ansegelli filius, et Martinus frater eius (=« Pépin, fils d'Ansegisel, et Martin, son frère »). Mais cette mention est maintenant considéré comme une mauvaise interprétation d'un passage du Liber Historiae Francorum, qui ne permet pas de préciser le lien de parenté entre Pépin et Martin, ni même s'il y en a un lien de parenté[10].
- Sainte Landrada, fondatrice de l'abbaye de Munsterbilzen, dont une biographie tardive indique qu'elle descendait de Pépin et d'Arnulf († 690). Chronologiquement, elle ne pourrait être que fille d'Ansegisel et de Begga, mais la biographie insiste sur sa qualité de fille unique[10].
Assassinat
La Vita Beggae, rédigée au XIe siècle raconte qu'Ansegisel est assassiné à Chèvremont (près de Liège) par un noble austrasien du nom de Godin ou Gundoen qu'il aurait auparavant élevé comme son fils. La date de cet évènement n'est pas mentionnée, mais elle est postérieure à 648 (un acte des abbayes de Stavelot et Malmédy le mentionne comme vivant) et antérieure à 691 (quand Begga, veuve, se retire à Andennes), 680 (Pépin le Jeune est déjà l'un des principaux chefs austrasiens) ou 669 (si l'on identifie le meurtrier à un Gundoen qui devient alors duc en Austrasie). Ce Gundoen pourrait être apparenté Otton, maire du palais d'Austrasie, prédécesseur et ennemi de Grimoald. Christian Settipani voit ce meurtre comme un vengeance de la famille d'Otton en réponse au meurtre d'Otton en 643, vengeance rendue possible par la mort de Childebert l'Adopté en 662[11]. Devenue veuve, Begga fonde un monastère à Andenne en 691 et meurt deux ans plus tard.
Généalogie
Arnulf
évêque de Metz
(† 641)Dode Pépin l'Ancien
(† 640)
maire du palaisItte Idoberge
(† 652)
abbesse
NivellesClodulf
évêque de Metz
(† 697)Ansegisel
domestique
(† 662)Begga
(† 693)Grimoald
(v.615 † 657)
maire du palaisGertrude
(v.625 † 659)
abbesse NivellesPépin le Jeune
(† 714)
maire du palaisGrimo
archevêque
de RouenClotilde Dode
x Thierry III
roi des FrancsChildebert l'Adopté
(† 662)
roi d'AustrasieVulfetrude
(† 669)
abbesse NivellesCharles Martel Bertrade de Prüm Clovis IV Childebert IV Clotaire IV Caribert de Laon Pépin le Bref Bertrade de Laon Charlemagne Bibliographie
- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Hachette, coll. « Pluriel », Paris, 1983 (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3), p. 26, 35 et tableau généalogique II.
- Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, Paris, 1989, 170 p. (ISBN 2-906483-28-1), p. 29-33
- Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), éd. Patrick van Kerrebrouck, 1993 (ISBN 2-9501509-3-4), p. 151-3
- Jean-Charles Volkmann, Bien connaître les généalogies des rois de France, Éditions Gisserot, 1999 (ISBN 2-877472086)
- Michel Mourre, Le Petit Mourre. Dictionnaire d'Histoire universelle, Éditions Bordas, avril 2007 (ISBN 978-2-04-732194-2)
Notes et références
- ↑ À cette date, son père devient évêque de Metz et sa mère se retire au couvent.
- ↑ Ce terme se disait anciennement pour des individus attachés à une grande maison, même quand ils étaient nobles et que leur emploi était important (Emile Littré, Dictionnaire de la langue Française, Paris, 1883).
- ↑ a et b .Settipani 1993, p. 151.
- ↑ La Chronique de Sigebert mentionne le mariage à la date de 649, mais cette chronique mentionne durant la même année d'autres évènements qui sont en fait datée de 643 ou 644 (Settipani 1993, p. 152).
- ↑ J. Laporte, « Les monastère francs et l'avênement des Pippinides », dans Revue Mabillon, 1940, p. 1-30.
- ↑ Settipani 1993, p. 153.
- ↑ Maurice Chaume, « La famille de saint Guillaume de Gellone », dans Annales de Bourgogne, 1948.
- ↑ Settipani 1989, p. 29-31.
- ↑ Karl August Eckhardt, Merowinger Blut - I, Die Karolinger und ihre Frauen, Witzenhausen, 1965, p. 21.
- ↑ a et b Settipani 1993, p. 152, note 68.
- ↑ Settipani 1993, p. 151
Liens internes
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