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Gertrude de Nivelles
Sainte Gertrude de Nivelles
Gertrude de Nivelles (Peinture flamande vers 1530)abbesse de Nivelles Naissance vers 626 Décès 17 mars 659 (33 ans ans)
NivellesNationalité franque Vénéré à Belgique Fête le 17 mars Sainte Patronne des voyageurs, des fileuses et des jardiniers Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint Gertrude de Nivelles, née à Landen vers 626 et décédée à Nivelles le 17 mars 659[1], est une moniale et sainte brabançonne. Fondatrice et première abbesse de Nivelles,(Belgique), elle est la Sainte patronne de la ville de Nivelles. Sa fête liturgique est célébrée le 17 mars : ce jour-là sa statue est portée en procession dans les rues de Nivelles.
Sommaire
Biographie
Née en 626, elle est la fille de Pépin le Vieux (v.580 -† 640) et d'Itte Idoberge (Sainte Itte ) (592 † 8 mai 652), et donc la sœur de Sainte Begga et de Grimoald Ier. Son père, Pépin l'Ancien ou Pépin de Landen, maire du palais de Dagobert Ier, roi d'Austrasie, est l'ancêtre de Charles Martel, de Pépin le Bref et de Charlemagne[1],[2].
Sainte Gertrude est donc issue d’une famille aisée qui occupe un château à Nivelles. Dès son adolescence elle témoigne d'une disposition d'esprit profondément religieuse qui lui fait refuser les prétendants qui lui sont présentés. A la mort de son père, sa mère, sainte Itte, sur le conseil de saint Amand, transforme le château familial en monastère mixte dont elle devient la première abbesse[2].
L'aristocratie austrasienne tente de s'oppose à la fondation, pour éviter que des domaines importants tombent sous le contrôle de l'église[1], ou pour éviter que la famille des Pépinides n'augmente son prestige par cette fondation[3]. Pour éviter que Gertrude ne soit enlevée et mariée de force, Itte coupe elle-même la chevelure de sa fille , afin de montrer à tous la détermination de sa fille à renoncer au mariage et à entrer en religion[1].
Peu après la fondation du monastère, Itte cède sa place à sa fille qui devient abbesse. Gertrude s’implique beaucoup dans la vie religieuse. Elle se lie d’amitié avec les saints irlandais, Saint Feuillien et saint Ultan. Animée d'une insatiable soif de savoir, elle recherche une connaissance approfondie des Saintes Écritures : le saint moine Feuillien lui est d'une aide particulière dans cette étude des Écritures. C'est de Gertrude que Saint Feuillien recevra le terrain de Fosses où il s'établira. Reste que Gertrude est surtout reconnue et aimée pour l’aide qu’elle apporte aux plus démunis[1]. Elle élève également sa nièce Sainte Vulfetrude et une jeune fille du nom d'Agnès[4].
Les nombreux jeûnes qu'elle avait pratiqués la diminue physiquement si bien qu'à l'âge de trente ans elle laisse la direction de l'abbaye à sa nièce Vulfetrude qui devient abbesse. Elle meurt trois ans plus tard, le 17 mars 659[1].
Généalogie
Pépin de Landen
(† 640)
maire du palaisItte Idoberge
(† 652)
1re abbesse NivellesGrimoald
(v.615 † 657)
maire du palaisGertrude
(v.625 † 659)
2e abbesse NivellesBegga
(† 693)
x Ansegisel
domestiqueChildebert l'Adopté
(† 662)
roi d'AustrasieVulfetrude
(† 669)
3e abbesse Nivelles
CarolingiensLe culte de sainte Gertrude
Dès 670, un moine de Nivelles rédige une Vita Garitrudis abbatissae Nivialencis. Puis, peu après 691, des Virtutis sancta Geretrudis racontent les miracles qui se produisent autour de sa tombe, principalement des guérisons, mais aussi la résurrection d'un petit garçon noyé et la fin d'un incendie qui s'était déclaré dans le monastère.[5].
Ses restes sont inhumés dans l'église abbatiale de saint Pierre, qui est rebaptisé église sainte Gertrude au Xe siècle. De Nivelles, le culte de sainte Gertrude se répand dans le Brabant occidental, puis s'étend jusqu'aux actuels Pays-Bas et le long des vallées du Rhin, de la Moselle, de l'Oise et de l'Aisne. Puis des pèlerins diffusent son culte dans toute l'Europe, si bien qu'elle devient la sainte patronne des voyageurs et que de nombreuses églises, chapelles et hôpitaux le long des grands axes commerciaux du Saint-Empire sont placées sous son patronage. De la seconde moitié du XIe siècle jusqu'au XIVe siècle, un usage germanique, appelé Gertrudisminne, consistait à boire une coupe de vin en l'honneur de sainte Gertrude avant de partir en voyage ou dans une expédition militaire[6].
Au XVe siècle, elle est invoquée contre les invasions de rats et de souris dans les Pays-Bas, en Alsace et en Catalogne. Elle devient également à cette époque la patronne des fileuses, parce que celle-ci avaient interdiction de filer le 17 mars, date où les travaux d'hiver cessaient, et celles des jardiniers, car les travaux agricoles reprenaient vers cette date. Dans les Pays-Bas, la Rhénanie et l'Espagne, elle est représentée avec une crosse d'abbesse et un ou plusieurs rongeurs, parfois avec une couronne princière. En Alsace et dans le sud de l'Allemagne, les artiste préfèrent le représenter en nonne avec une quenouille et des rongeurs, tandis que les scandinaves et les Allemands du nord préfèrent la représenter avec une église ou un hôpital. De nos jours, Sainte Gertrude est toujours vénérée chaque année dans la ville de Nivelles[7].
Autour du monastère
Autour du monastère s'est développée une ville devenue importante vers 1220. Le monastère est devenu une collégiale qui anime toujours le cœur de Nivelles. De style roman, elle subit de lourds dommages au cours de la seconde guerre mondiale. L'avant-corps occidental est détruit. Toutefois, dès 1948, des travaux de restauration sont entamés. Exécutés en plusieurs campagnes, il s'achèveront en 1984. Les Nivellois, eux-mêmes, ont choisi par référendum la forme de la tour centrale.
Le Tour Sainte Gertrude, procession annuelle, trouve ses origines au XIIIe siècle et atteint son apogée au XVe siècle. Aujourd'hui, il attire encore de mille à deux mille pèlerins. La châsse contenant les reliques de Sainte Gertrude est portée sur un parcours de plusieurs kilomètres. En 1940, cette châsse fut détruite dans un incendie, et, plutôt que de la restaurer, il fut décidé d'en confier la construction d'une nouvelle, à Félix Roulin en 1978. Cette nouvelle châsse est appelée contemporaine.
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e et f Madou 1984, p. 1065.
- ↑ a et b Settipani 1989, p. 49-50
- ↑ Le Jan 2001, p. 92-3.
- ↑ Le Jan 2001, p. 98 et 105.
- ↑ Madou 1984, p. 1066.
- ↑ Madou 1984, p. 1066-7.
- ↑ Madou 1984, p. 1067.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Hachette, coll. « Pluriel », Paris, 1983 (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3), p. 31-3.
- Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne, Paris, 1989, 170 p. (ISBN 2-906483-28-1)
- M.J.H. Madou, « Gertrude de Nivelle (sainte) » dans Dictionnaire d'Histoire et de Géographie Écclésiastique, vol. XX. (Gatianensis - Giry), Librairie Letouzey et Ané, Paris, 1984 (ISBN 2-7063-0157-0) , col. 1065-8
- Jean-Charles Volkmann, Bien connaître les généalogies des rois de France, Éditions Gisserot, 1999 (ISBN 2-877472086)
- Michel Mourre, Le Petit Mourre. Dictionnaire d'Histoire universelle, Éditions Bordas, avril 2007 (ISBN 978-2-04-732194-2)
- Régine Le Jan, « Monastères de femmes, violence et compétition pour le pouvoir dans la Francie du VIIe siècle » dans Femmes, pouvoir et société dans le haut Moyen Age, Picard, 2001 (ISBN 2-7084-0620-5), p. 89-107.
Inspiration littéraire
- Nathalie Stalmans, La Conjuration des Fainéants, Terre de brume, 2008 (ISBN 9782843623899).
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