- Marius Lepage
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Marius Lepage, (23 septembre 1902 Château-Gontier, (Mayenne) - 1er juin 1972) était un franc-maçon et écrivain français.
Sommaire
Biographie
Né dans le milieu paysan et abandonné par ses parents à sa naissance, Marius Lepage fut recueilli par un oncle, facteur à Laval. Il y poursuivit ses études et y fut initié à la franc-maçonnerie dans la loge « Volney » du Grand Orient de France le 24 janvier 1926, qu'il dirigea sans interruption de 1946 à 1963[1]. Il dota cette loge d'un rituel assez particulier qu'elle continuera d'utiliser après qu'il en a démissionné.
Il fut l'un des proches collaborateurs d'Edouard Bonnefoy alors qu'il était préfet de la Mayenne pendant la Seconde Guerre mondiale.
Illustre franc-maçon, il est l'auteur de nombreux articles et de plusieurs ouvrages sur la franc-maçonnerie. Il fut en particulier le premier à établir une différence fondamentale entre l’« Ordre maçonnique » dans son essence et les obédiences maçonniques qui n’en sont pour lui que les manifestations temporelles. Il le fit notamment dans une série d’articles qu'il publia dans la revue « Le Symbolisme », créée en 1912 par Oswald Wirth, dont il devint rédacteur en chef en 1945 puis directeur de 1956 à 1971. Il réunit par la suite ces articles en un livre intitulé « L'ORDRE et les Obédiences »[2].
En 1961, à l'époque où se prépare le concile œcuménique Vatican II, il organise à Laval une conférence en loge, réservée aux francs-maçons [3], au cours de laquelle le Révérend Père jésuite Michel Riquet vient présenter le point de vue des catholiques sur l'athéisme. L'organisation de cette conférence reçoit l'accord de l'évêque de Laval ainsi que celui du Grand Orient de France. Toutefois le Grand Orient, suite à l'émotion suscitée dans ses rangs après que la presse nationale s'est fait l'écho de l'événement, demande que la conférence prenne la forme d'une simple réunion à caractère privé et qu'il n'y soit fait aucun usage de cérémonial maçonnique[4].
Cette conférence souleva cependant des réactions assez vives de nombreuses loges du Grand Orient, en particulier de celles du Sud-Ouest, ce qui aboutit dans un premier temps à une suspension de Marius Lepage et à sa convocation devant les instances disciplinaires de l'obédience, avant qu'il ne soit acquitté par celles-ci, en première instance le 23 septembre 1961, puis, après l'appel interjeté par le Conseil de l'Ordre, définitivement le 18 décembre 1961[5].
Pour une raison différente, Marius Lepage démissionnera du Grand Orient de France en 1963[6] avant de créer au sein de la Grande Loge nationale française la Loge Ambroise Paré à l'orient de Laval. Au mois d'août 1969, il envisagera de quitter la Grande Loge Nationale Française qui le déçoit pour rejoindre la Loge Nationale Française, nouvelle fédération de loges que René Guilly vient de fonder le 26 avril 1968. Mais il ne mettra pas son projet à exécution[7].
Publications
- Histoire de la Franc-maçonnerie dans la Mayenne (1756-1951). Le Mans, Imprimerie Monnoyer, 1951. (avec la collaboration d'André Bouton) ;
- L'ORDRE et les Obédiences, Histoire et Doctrines de la Franc-maçonnerie. Paul Derain, Lyon, 1956, Dervy-Livres, 1978, 1993.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Alain Bernheim, Marius Lepage, vol. 65, coll. « Travaux de la Loge nationale de recherche Villard de Honnecourt », 2007a
- Alain Bernheim, Marius Lepage, vol. 66, coll. « Travaux de la Loge nationale de recherche Villard de Honnecourt », 2007b
Notes et références
- Bernheim 2007a, p. 219) (
- Bernheim 2007a, p. 220) (
- En France, ce genre de réunion est dite "Tenue blanche fermée".
- Bernheim 2007a, p. 223-224) (
- Bernheim 2007a, p. 242-250) (
- Bernheim 2007a, p. 254-258) reproduit in-extenso sa lettre de démission. (
- Bernheim 2007a, p. 265) (
Catégories :- Personnalité de la franc-maçonnerie française
- Naissance à Château-Gontier
- Naissance en 1902
- Auteur sur la franc-maçonnerie
- Littérature en Mayenne
- Décès en 1972
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