- Marie Lenéru
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Marie Lenéru est une dramaturge et une diariste, née à Brest le 2 juin 1875, morte à Lorient le 23 septembre 1918.
Biographie
Elle est née dans une famille de marins rue de Siam à Brest. Son père était un homme très cultivé, mais il mourut alors qu'elle n'avait que dix mois. En mai 1887, à douze ans, à la suite d'une rougeole, elle devint sourde et aveugle. Sa mère poursuivit son éducation avec beaucoup de patience simplement par le toucher[1].
Elle demeura sourde, mais sa vue s'éclaircit assez pour lui permettre de correspondre par écrit et de lire à la loupe. Elle mourut le 23 septembre 1918 à Lorient, suite à l'épidémie de grippe espagnole.
Œuvres
En 1908, elle envoya une nouvelle, intitulée La Vivante, à un concours littéraire organisé par Le Journal. Le prix qu'elle gagna fut son premier succès littéraire. Catulle Mendès, Fernand Gregh et Rachilde saluèrent avec enthousiasme le talent de cette jeune fille inconnue[1].
Sa première pièce de théâtre, Les Affranchis fut publiée en 1908 avec une préface de Catulle Mendès. Elle resta cependant trois ans sans être jouée, bien qu'elle obtînt le prix de la « Vie heureuse ». Quelques-uns des amis de Marie Lenéru, dont le plus zélé était Léon Blum, entreprirent de lui trouver un théâtre[1]. Finalement Antoine décida de programmer cette pièce à l'Odéon pour la saison 1910-1911. En 1927, après la mort de l'auteur, cette pièce fut reprise à la Comédie-Française.
En 1910, elle remporte un prix littéraire grâce à un récit, Le Cas de Miss Helen Keller, dédié à une jeune américaine sourde, muette et aveugle. Marie Lenéru nous remet en mémoire les difficultés rencontrées par cette américaine, qui démontra au monde qu’un handicap ne signifie pas être inférieur et qui devint la première personne handicapée à obtenir un diplôme[2].
Après le succès des Affranchis, plusieurs de ses autres pièces se succédèrent : le Redoutable en 1912 à l'Odéon encore ; la Triomphatrice en 1917 à la Comédie Française ; la Paix en 1920 à l'Odéon. Elle a laissé d'autres pièces non jouées : la Maison sur le roc, le Bonheur des autres, les Lutteurs, le Mahdi.
Elle a également laissé un journal intime, tenu de 1893 jusqu'à sa mort en 1918. Elle y confie d'une âme stoïque, au jour le jour, ses souffrances et son appétit de beauté et de perfection intérieure qui la tourmentait. Sa foi religieuse s'obscurcit peu à peu, remplacée par une sorte de sérénité païenne et par un exaltation passionnée de la vie, qui se satisfaisait en écrivant. Ce journal intime, édité par Crès en 1922, a été réédité en 2007 aux éditions Bartillat, amputé des premières années[3]
Notes et références
- La Petite Illustration n° 358, théâtre n° 194 du 19 novembre 1927, présentation de la pièce les Affranchis
- Littérature audio
- Marie Lenéru Journal
Catégories :- Écrivain français du XXe siècle
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