- Mandéisme
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Le mandéisme est une religion présentant des similitudes avec le gnosticisme, qui renie Abraham, Moïse et Jésus et considère Jean le Baptiste comme son prophète principal.
Avant 2003 et le déclenchement de la Guerre d'Irak, l’immense majorité des Mandéens vivait en Iraq, particulièrement le long des cours inférieurs du Tigre et de l’Euphrate et près du Chatt-el-Arab, avec une minorité notable en Iran dans le Khuzestan. La plupart se sont depuis dispersés, en particulier en direction de l’Iran, mais aussi de la Syrie, de la Jordanie et de pays occidentaux.
Le terme mandéen a un rapport avec la gnose (manda, en araméen). Les Mandéens sont nommés Mandaiuta en mandéen, et en arabe Mandā'iyya مندائية ou parfois Sabiens صابئة[1].
Sommaire
Histoire
Le mandéisme est une religion dualiste née aux premiers siècles de notre ère. Il aurait pris sa forme définitive dès le Ve siècle après J.-C.. Aujourd’hui encore, il existe quelques groupes éparpillés en basse Mésopotamie. Les communautés mandéennes souffrent de délocalisations, et il n’est pas exclu que leur fin approche. On estime qu'il reste environ 50 000 à 60 000 mandéens dans le monde, et jusqu'à la guerre américaine en Irak, la plupart vivaient dans ce pays. Cette guerre a largement contribué à accélérer la disparition de la communauté et il ne restait qu'environ 5 000 mandéens en Irak en 2007[2].
Croyances
Le mandéisme est connu par les baptêmes que ses membres pratiquent dans le fleuve (aujourd'hui l'Euphrate et le Tigre, mais aussi le Jourdain). Cette cérémonie est inchangée depuis des millénaires, c'est la même qu'a reçue Jésus de Jean-Baptiste.
Le mandéisme privilégie Jean-Baptiste au détriment de Jésus, considéré comme un faux prophète, au même titre qu'Abraham, Moïse ou Mahomet.
Les mandéens opposent un monde d'en haut à un monde d'en bas. Au-dessus du monde d’en haut, règne un dieu inconnu, le dieu de la Lumière. Il porte différents noms, tels « Vie » ou « Seigneur de la grandeur ». Le monde d’en haut est en réalité multiple, de nombreuses entités y séjournent, appelées « richesses ». Le monde d'en bas, ou monde des ténèbres, est issu du « chaos » originel à l’instar du monde de la Lumière.
Le mandéisme repose davantage sur un patrimoine commun que sur un ensemble codifié de croyances et de doctrines religieuses. Il n'existe pas de guide de base de la théologie mandéenne.
Toutefois, de nombreux textes mandéens ont été découverts au cours des siècles, et il existe des informations concernant cette croyance, à l’inverse des gnostiques des premiers siècles. L’œuvre majeure est le Ginza ou Genzā Rabbā (le « Trésor »), écrit aux environs des VIIe ‑ VIIIe siècles. Le Genzā Rabbā est divisé en deux parties - la Genzā Smālā ou "Ginza de gauche" et le Genzā Yeminā ou "Ginza de droite". En consultant les manuscrits du Ginza de gauche, Jorunn J. Buckley a identifié une chaîne ininterrompue de copistes de la fin du IIe ou au début IIIe siècle après J.-C.. Ces manuscrits témoignent de l'existence des Mandéens sous l'empire Parthe, un fait corroboré par la légende Harrān Gāweta selon laquelle les Mandéens auraient quitté la Palestine après la destruction de Jérusalem (135) au début du IIe siècle et se seraient installés dans l'empire Parthe. Bien que le Ginza ait continué d'évoluer sous les empires Sassanides et sous l'empire islamique, peu de textes de traditions peuvent prétendre à une telle continuité.
Comme on l'a noté plus haut, la théologie mandéenne n'est pas systématique. Il n'y a pas une seule version à l'origine de la création du cosmos, mais plusieurs. Certains chercheurs, comme Edmondo Lupieri, soutiennent que la comparaison de ces différentes versions peut révéler les diverses influences religieuses sur lesquelles les mandéens se sont basés, et la façon dont la religion mandéenne a évolué au fil du temps. En revanche, les mystiques modernes tels que Steve Wilson ont suggéré que ces versions sont plus des manuels de méditation tels que Merkabah et Heikhalot, textes du premier millénaire du mysticisme juif, que des textes explicatifs pour l'ensemble de la foi.
Contrairement aux textes religieux des sectes Gnostiques préalablement trouvées en Syrie et en Égypte, les textes mandéens originaux suggèrent une théologie plus dualiste, typique d'autres religions iraniennes comme le Zoroastrisme, le Manichéisme et les enseignements de Mazdak. Dans ces textes, il y a une séparation nette en la lumière et les ténèbres. Le prince des ténèbres est appelée Ptahil, et l'auteur de la lumière (c'est-à-dire Dieu) est seulement connu sous le nom de « la Grande première vie du monde de la lumière, la sublime qui s'élève au-dessus de tous les travaux ». Lorsque cet être est apparu, les autres être spirituels ont été corrompus et, avec leur guide Ptahil, créèrent notre monde. Il faut noter la similitude entre le nom Ptahil et l'égyptien Ptah, suivi du suffixe -il ajouté pour « spiritualiser » le mot. Les Mandéens ont peut-être résidé en Égypte pendant un certain temps [réf. nécessaire]. La question est encore compliquée par le fait que Ptahil seul ne constitue pas le démiurge, mais seulement qu'il remplit ce rôle dans la mesure où il est le créateur de notre monde. Plutôt, Ptahil est le moins élevé d'un groupe de trois êtres démiurges, les deux autres étant Yushamin (alias Joshamin) et Abathur. Le rôle démiurgique d'Abathur consiste à juger les âmes des mortels. Le rôle de Yushamin, le plus élevé, est plus obscur : pour avoir voulu créer son propre monde, il a été sévèrement puni pour s'être opposé au Roi de la Lumière.
Langue liturgique
- Le mandéen classique.
Articles connexes
- Alphabet mandéen
- Mandéen (langue)
- Mandéens (groupe ethnique)
- Gnosticisme
Références
- Sabéens du Yemen. Terme englobant un certain nombre de croyants de religions considérées comme non idolâtriques, et non seulement les
- "Save the Gnostics" par Nathaniel Deutsch, 6 Octobre 2007, New York Times.
Liens externes
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