- Maine de Biran
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Maine de Biran Philosophe français XVIIIe} - XIXe siècles Naissance 29 novembre 1766 à Bergerac Décès 20 juillet 1824 à Paris École/tradition spiritualisme Principaux intérêts métaphysique, épistémologie Influencé par Rousseau, Condillac, Buffon, Destutt de Tracy, Locke, Bacon, Pascal, Hume, Kant, Leibniz, Lucrèce, Marc-Aurèle, Ancillon A influencé Félix Ravaisson, Bergson, Maurice Merleau-Ponty modifier Pierre Maine de Biran, de son vrai nom Marie François Pierre Gontier de Biran (29 novembre 1766 à Bergerac - 20 juillet 1824 à Paris) est un philosophe français.
Sommaire
Préambule
Homme du XVIIIe siècle français par la date de sa naissance et le milieu culturel de sa formation, Maine de Biran se détache peu à peu d'un sensualisme inspiré de Condillac pour élaborer une psychologie de subjectivité. D'un agnosticisme discrètement teinté de religiosité sous l'influence de Rousseau, il aboutit à une métaphysique fondée sur l'expérience religieuse, selon une acception moderne. Maine de Biran entend rester le plus possible près des faits : ils lui sont donnés par les sciences de la vie et l'observation de soi. À sa virtuosité introspective, nous devons le premier journal philosophique[1].
C'est pour lui autour de l'effort et de sa répétition que se construisent la pensée et personnalité humaines[2]. Merleau-Ponty distingue dans ses travaux un germe de ce qu'on nommera plus tard la phénoménologie.
Biographie
Il nait le 29 novembre 1766 à Bergerac, première sous-préfecture de Dordogne. Son père est médecin, son grand-père et son arrière-grand-père ont été maires de Bergerac. Son nom d'origine est : Marie François Pierre Gontier de Biran mais, depuis 1787, il signait Maine de Biran du nom d'une terre de son père[3].
Maine de Biran poursuit ses études secondaires au collège de Bergerac, d'où il sort bachelier, avant de s'inscrire à l’université de Poitiers. C'est là qu'il obtient sa licence en droit civil et canon. À dix-huit ans, il est admis dans les gardes du corps et, en octobre 1789, participe à la défense du château de Versailles ; à la fin de de 1792, il juge prudent de se retirer dans ses terres de Grateloup (commune de Saint-Sauveur-de-Bergerac où il repose près de l'église au centre du village), près de Bergerac.
Avec le départ pour la Hollande et un séjour militaire auprès de Maurice de Nassau, prince d'Orange, il fait une ultime concession au siècle en inventant la citation « les philosophes n'ont pas connu l'homme ».[réf. nécessaire]
Commence alors une période de méditation, entièrement tournée vers la compréhension du monde. Il ne se cloitre pas pour autant : féru de sciences, curieux des lois de la physique, de l'optique, il ne cesse de voyager, de se déplacer dans toute l'Europe du Nord, mais dans la solitude et la discrétion. Résistant aux curieux, étranger aux tentations des cours qui pourtant le sollicitent, il arpente l'Europe en voyageur insatiable, toujours attentif à soumettre à l'épreuve de l’expérience les intuitions qui nourrissent sa pensée. De cette confrontation nait une réflexion rigoureuse, méthodique, qui reste un modèle philosophique universel.[réf. nécessaire]
Ses fonctions en tant qu'administrateur du département de la Dordogne après la chute de Robespierre, sa création de la Société médicale de Bergerac sous l'Empire, sa participation à la commission des cinq[réf. nécessaire], font déjà de Maine de Biran un personnage de l'histoire locale.
Œuvre
- Influence de l'habitude sur la faculté de penser. Ouvrage qui a remporté le prix sur cette question, proposée par la classe des sciences morales et politiques de l'institut national : Déterminer quelle est l'influence de l'habitude sur la faculté de penser ; ou, en d'autres termes, faire voir l'effet, Henrichs, Paris, An XI.
- Essai sur les fondements de la psychologie et sur ses rapports avec l'étude de la nature, 1812.
- Exposition de la doctrine philosophique de Leibnitz, Michaud, Paris, 1819.
- Nouvelles Considérations sur les Rapports du Physique et du Moral de L'Homme. Ouvrage posthume publié par M. Cousin, Paris, Ladrange, 1834.
- Œuvres philosophiques de Maine de Biran, librairie de Ladrange, édition de Victor Cousin, 1841 (4 vol.).
- Œuvres inédites, publiées par Ernest Naville, avec la collaboration de Marc Debrit, Dezobry, E. Magdeleine et Cie., Paris, 1859 (3 vol., ainsi qu'une Introduction aux œuvres inédites).
- Les Discours philosophiques de Bergerac, Félix Alcan, Paris, 1925.
- Journal intime (1792-1824), avec un avant-propos, une trad. et des notes par A. de La Valette-Monbrun, Plon, 1927 (2 vol.)
- Journal. Édition intégrale publiée par H. Gouhier, Éd. de la Baconnière, 1954/55.
- La Vie intérieure, présenté par Bruce Bégout, Payot, 1995.
Bibliographie
- Ernest Naville, Notice Historique et Bibliographique sur les travaux de Maine de Biran, contenant : 1. L'histoire des Manuscrits inédits de ce philosophe. 2. Le catalogue raisonné de ses ouvrages tant inédits que publiés. 3. Le catalogue des écrits relatifs à sa vie et à ses doctrines, Paris, 1851.
- Auguste Nicolas, Étude sur Maine de Biran d'après le Journal intime de ses pensées, publiée par Ernest Naville, A. Vaton, Paris, 1858.
- J.Gérard, La Philosophie de Maine de Biran - Essai suivi de fragments inédits, Germer Bailliere, Paris, 1876.
- Jean-Amable de La Valette Monbrun, Essai de biographie historique et psychologique : Maine de Biran (1766-1824), d'après de nombreux documents inédits, Fontemoing, Paris, 1914.
- Victor Giraud, Moralistes français, Hachette, 1923.
- Geneviève Barbillon, De l'Idée de Dieu dans la philosophie de Maine de Biran, 1927.
- Gaston Fessard, La méthode de réflexion chez Maine de Biran, Cahier de la Nouvelle Journée, n° 39, Bloud & Gay, 1938 [ rédigé en 1923 ].
- Michel Henry, Philosophie et phénoménologie du corps. Essai sur l'ontologie biranienne, PUF, coll. "Epiméthée", 1965
- Su-Young Hwang, L'Habitude dans le spiritualisme français : Maine de Biran, Ravaisson, Bergson, Lille, 1996.
- Philosophie et religion chez Maine de Biran, Lille, 1998.
Portraits
- Portrait dessiné en 1798 par Jean Bernard Duvivier (Bruges 1762-Paris 1837) et publié par de La Valette Monbrun, 1914
Notes et références
- Encyclopædia Universalis
- Mémoire sur la décomposition de la pensée, p. 157
- Encyclopædia Universalis- de 1995- et Robert des noms propres-de 1974
Lien externe
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