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Macbeth (Shakespeare)
Pour les articles homonymes, voir Macbeth.Macbeth Auteur William Shakespeare Genre Tragédie Version originale Titre original Macbeth Langue originale Anglais Pays d'origine Royaume-Uni Version française Macbeth est une tragédie de William Shakespeare, écrite entre 1603 et 1607 au plus tard ; elle est publiée dans le premier in-folio en 1623. Le sujet est inspiré d'un personnage des chroniques - Macbeth, roi d'Écosse - mais la tragédie comporte un grand nombre d'éléments surnaturels qui s'écartent de la biographie historique du roi des Pictes qui régna en Écosse de 1040 à 1057.
Selon une légende américaine, Macbeth porterait malheur. Les acteurs évitent de prononcer son nom, ce qui vouerait sa représentation à l'échec et la désignent par une périphrase, « cette pièce écossaise » (« The Scottish Play ») par exemple.
Lady Macbeth est considérée par beaucoup comme un des rôles féminins les plus difficiles du répertoire occidental. Tenaillée par le remords après le meurtre de Duncan, elle sombre dans la folie et se suicide.
Sommaire
Intrigue
La Norvège et l'Écosse se livrent une bataille où Macbeth, cousin du roi Duncan et chef de son armée, s'illustre par son courage, sa persévérance et sa loyauté. Revenant victorieux, Macbeth, duc de Glamis, rencontre trois sorcières qui l'accueillent en lui donnant trois titres différents : duc de Glamis, duc de Cawdor et futur roi. Quant à Banquo, général et ami de Macbeth qui l'accompagne, elles lui promettent une descendance de roi. Puis, sans donner plus d'explications, elles disparaissent.
Peu de temps après, deux seigneurs envoyés par Duncan ( le roi ) viennent annoncer à Macbeth qu'il le nomme duc de Cawdor pour le récompenser. Macbeth fait part de cette rencontre à son épouse mais elle le pousse quand même à assassiner Duncan.
Le fils de Duncan ( Malcolm ) s'enfuit avec Macduff, de peur de se faire tuer à son tour, laissant le trône à Macbeth. Ce dernier vit dans la crainte de perdre sa couronne et les remords s'emparent de lui à cause de l'acte qu'il a commis.
Il meurt dans un dernier combat l'opposant à Macduff. A la fin de la pièce Malcolm prend le pouvoir en tant qu'héritier légitime du trône d'Ecosse.
Personnages principaux
Macbeth , général de l'armée du roi, va essayer de prendre le pouvoir. Il revient de sa dernière et victorieuse campagne. Il parvient à tuer le roi et à prendre le pouvoir. Afin d'empêcher que la prophétie ne se réalise, il fait exécuter Banquo, son ami. Il est tué par Macduff, ce qui permettra à Fléance de prendre le pouvoir.
Banquo , second général de l'armée du roi et ami de Macbeth. Il est le complice de Macbeth. Une prédiction de trois sorcières dit qu'il engendrera des rois bien que lui-même n'en soit pas un. Il est considéré comme un innocent. Il sera trahi par son ami qui enverra des assassins le tuer. Les assassins parviendront à tuer Banquo, mais le fils de ce dernier, Fléance, parviendra à s'échapper.
Duncan , roi d'Ecosse.
Lady Macbeth , femme de Macbeth.
Malcolm , fils de Duncan, Malcolm finira par régner après la défaite de Macbeth
Macduff , Lenox , Ross , Menteith , Angus et Caithness , nobles.
Lady Macduff , femme de Macduff.
Fleance , fils de Banquo, accompagne la plupart du temps son père. Lors de sa mort, ce dernier lui demandera de prendre la fuite. Il parviendra à fuir en laissant son père être assassiné.
Analyse
L'ambiguïté de Macbeth, trop prompt à sombrer dans le mal, laisse planer le doute : est-il l'homme impuissant face aux forces du mal qui le submergent, ou est-il coupable d'une faute originelle[1] ?
L'approche psychocritique s'appuie sur ces échos, ces réseaux de métaphores pour voir les personnages comme la déformation et l'objectivation de diverses pulsions inconscientes. Comme dans le processus du rêve en psychanalyse, comme dans le miroir qui reflète la lignée impossible de Macbeth, des désirs ambivalents et contradictoires s'expriment inconsciemment et symboliquement.
De nombreux commentaires ont souligné la dualité et la complémentarité des deux personnages principaux : Macbeth et Lady Macbeth, de même que les correspondances, les échos thématiques et métaphoriques entre Lady Macbeth et les sorcières. Lady Macbeth est la figure qui représente le désir féminin (la femme bien sûr, mais aussi la possession de la mère patrie, de la couronne), le would qui s'oppose tragiquement au could (de Macbeth), (vouloir/pouvoir). Son incapacité avouée à agir est ironiquement justifiée par la ressemblance du roi avec le père : « S'il n'eût pas ressemblé à mon père endormi, je m'en serais chargée » (II,2). Une fois l'acte accompli, la culpabilité n'est pas que morale : elle implique une identification au père tué, d'où des pulsions suicidaires.
Les sorcières, nous renvoient aux archétypes et aux pulsions du « ça ».
Dans l'esprit du dramaturge, à l'époque, il est clair que microcosme, macrocosme et société (Body Politic) sont trois niveaux correspondants d'une organisation typique et, au fond, incontournable, fondamentalement humaine : celle du psychisme reproduit, projeté, objectivé, déformé, voire magnifié au niveau métaphysique. Ainsi, ce que la conscience perçoit comme une fatalité surnaturelle n'est que l'émanation de désirs sombres inconscients refoulés et rendus monstrueux par l'instance répressive qu'est le surmoi. Ce mécanisme de projection explique le transfert qui s'opère entre Macbeth et Lady Macbeth : c'est elle qui l'incite au meurtre mais qui voit ses propres mains entachées du sang du « père » : « Il y a toujours là une odeur de sang. the multitudinous seas in incarnadine making the green one red » (V,1), c'est lui qui a besoin d'être « aiguillonné » pour commettre le crime mais qui s'enferre dans une attitude meurtrière fatale.
Le discours des sorcières ne peut de fait qu'être ambivalent, presque antithétique. L'ironie tragique est omniprésente : dès le début, the battle's lost and won (« la bataille est gagnée et perdue ») ; « Horrible est le beau, beau est l'horrible » (I,1) Fair is foul and foul is fair ; « les choses que le mal a commencées se consolident par le mal » (III,2)...
Le thème du régicide-parricide comme celui de l'infanticide trouvent un écho ironique dans les intrigues secondaires : la monstrueuse stérilité de Lady Macbeth, dont le « lait » est devenu « fiel » (I,5), est dramatisée dans l'horreur du carnage chez Lady Macduff. Le sommeil volé symbole de la mort de la conscience de Macbeth sera perdu jusqu'à ce que Macduff, père dépossédé, accomplisse le geste d'obédience purgateur en faisant l'offrande de la tête du criminel au jeune Malcolm.
Filmographie sélective
Parmi les nombreuses adaptations cinématographiques, on pourra citer :
- 1948 : Macbeth de et avec Orson Welles ;
- 1957 : Le Château de l'araignée (Kumo no Sujō) d'Akira Kurosawa avec Toshirō Mifune ;
- 1971 : Macbeth (The Tragedy of Macbeth) de Roman Polanski avec Jon Finch.
Autour de Macbeth
De nombreux textes ont pris Macbeth pour sujet ou pour objet. On peut citer par exemple :
- Xavier Maurel, That Scottish Play, Éditions de l'Amandier, 2008.
Opéra
- Giuseppe Verdi a composé un Macbeth sur un livret de Francesco Maria Piave, dont la première représentation a eu lieu le 14 mars 1847 au Teatro della Pergola à Florence.
- Ernest Bloch a composé un Macbeth sur une traduction française de la pièce de Shakespeare par Edmond Fleg, dont la première représentation a eu lieu en 1910 à l'Opéra-Comique.
- Emile Goué a composé une musique de scène pour Macbeth, dont la première représentation a eu lieu en octobre 1944 à l'Oflag XB de Nienburg an der Weser.
Notes
- ↑ Lire à ce sujet L'inquiétude de Shakespeare, de Yves Bonnefoy
Voir aussi
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