- Lydia Flem
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Lydia Flem, née le 15 juillet 1952 à Bruxelles, est écrivain, essayiste et romancière. Psychanalyste, elle est également photographe plasticienne.
Auteur de romans, biographies et autofictions, ses livres sont traduits en plus de quinze langues.
Membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique depuis le 9 mai 2009, elle vit à Paris et à Bruxelles.
Sommaire
Biographie
Après des études de sciences politiques et de sociologie (Université libre de Bruxelles) elle obtient une licence en psychologie (Nice). Elle est l’assistante de Menie Grégoire à RTL en 1974 et 1975 pour son émission La Responsabilité sexuelle. Entre 1977 et 1980, elle travaille et se forme à la psychanalyse d'enfants dans un centre de guidance, supervisé par Françoise Dolto.
Invitée par Bernard Pivot à Apostrophes en 1986, pour son livre La vie quotidienne de Freud et de ses patients, elle connaît un premier grand succès public.
Le magazine suisse Payot-L'Hebdo du mois de février 2011 présente Lydia Flem comme « une voix unique dans la littérature francophone » et ajoute que « Personne mieux qu’elle ne met des mots sur les saisons et orages de la vie, n’incarne avec autant d’intelligence, de grâce et d’humour ces moments de l’existence où l’on souffre sans savoir que faire de cette douleur. Sa trilogie familiale − Comment j’ai vidé la maison de mes parents, Lettres d’amour en héritage, Comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils − a séduit un large public international en évoquant les liens entre parents et enfants, la séparation de sa fille ou la vente de la maison de ses parents »[1].
Qu’il s’agisse de Freud, de Casanova, des voix de l’amour à l’opéra, de fiction (Panique) ou de ses propres expériences, elle tente toujours de s’approcher, au plus près, du quotidien, du sensible, du singulier, pour rejoindre l’universel. Sa trilogie familiale, saluée comme un haut lieu de l'autofiction raconte « l’orage émotionnel » que chacun peut ressentir au moment de perdre ses parents ou de voir ses enfants quitter la maison. Dans un style limpide et pudique, par petites touches successives, à la manière des peintres impressionnistes, Lydia Flem cherche à exprimer la complexité des sentiments humains.
La Reine Alice publié aux Éditions du Seuil en 2011 a été salué par une critique très élogieuse, du Monde à la Croix, du Soir et de La Libre Belgique à L'Humanité et à L'Express qui titre sous la plume de Christine Ferniot « Un texte salvateur ». Dans son émission littéraire sur France 5, La Grande Librairie du 10 février 2011, François Busnel évoque "un chef-d'œuvre" à propos de ce roman qui, tel un trajet initiatique, raconte le passage d'Alice « De l'autre côté du miroir » vers la quintessence de soi. En s'inspirant de Lewis Carroll, Lydia Flem donne la forme d'un conte au récit de la traversée de la reine des maladies, de la chimio 1 à la chimio 6 et des mains de Lady Cobalt à La Forêt du Pas à Pas de la Convalescence. Alice rencontre de merveilleux personnages, le Blanc Lapin, Cherubino Balbozar, le Ver à Soie, le Troll qui lui prodiguent de précieux encouragements : « vos ressources sont immenses, mais vous le savez pas encore ». La Licorne lui offre l'Attrape-lumière qui lui permet de « voler une parcelle d'éternité à la course des nuages ». Peu à peu elle parviendra à « Puiser dans le dénuement, l'impuissance, la souffrance et la peur, une nouvelle liberté » et à découvrir que « le temps de la maladie n'était pas un temps perdu, seulement une mise entre parenthèses, loin du monde, proche de soi ». Alice avait compris qu'elle devait accepter l'épreuve, lui « donner son consentement », ne pas se révolter, « Dire oui. Oui, dans les larmes et dans les rires. Il en naîtrait peut-être des arcs-en-ciel. » De l'épreuve est né un arc-en-ciel et un viatique sous la forme d'une « petite philosophie de poche » : « Le seul vrai bonheur est celui que l'on partage », « Si rien ne m'est dû, alors tout sera cadeau », « Il faut saisir les belles choses au moment où elles se présentent. Il faut les cueillir comme une bénédiction parce qu'elles sont mortelles. » « L'instant, c'est le cadeau d'Alice. Inouï, ce travail d'écriture, qui fait d'un livre sur le cancer un charme ! »"[2].
Dans les propos recueillis par Isabelle Falconnier pour le magazine Payot-L'Hebdo du mois de février 2011, Lydia Flem fait le lien entre La Reine Alice et sa trilogie familiale : « Le monde d’Alice au pays des merveilles m’avait déjà donné un fil rouge pour mon livre précédent, comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils. Chacun des chapitres commençait avec une citation de cette histoire parce que le personnage de Lewis Carroll est une petite fille qui se pose des questions sur son identité. Le monde autour d’elle est effrayant, mystérieux, incompréhensible, souvent absurde et pour y faire face, elle devient hardie, fonceuse, tient tête, relève les défis. Lewis Carroll a d’abord imaginé une étrange partie de cartes, ensuite dans Derrière le miroir, il invente une folle partie d’échecs. De pion, Alice finit par devenir, tout à la fin, une reine. Cette métaphore m’a plu. Toute personne qui doit surmonter des épreuves devient une altesse. Ainsi Alice est-elle devenue la reine Alice. » Lydia Flem explique dans cet entretien sa démarche littéraire et révèle la cohérence de son œuvre : « Dans mes livres, il y a toujours la quête impossible de cueillir la rosée du matin avant qu’elle ne s’évapore, de décrire ce qui nous agite, nous tourmente, nous emporte, nous dessaisit de nous-mêmes, ce qui nous fait peur ou honte. Ces orages émotionnels − titre du premier chapitre de Comment j’ai vidé la maison de mes parents − j’essaie de les raconter pour les offrir en partage à mes lecteurs. Le plus singulier, le plus intime, rejoint souvent l’universel. Au-delà de nos différences, nous partageons des émotions, des expériences qu’on dissimule par pudeur, par culpabilité. En découvrant qu’ils n’étaient pas seuls au monde à vivre ces orages émotionnels, les lecteurs m’ont confié s’être sentis autorisés à éprouver ce qu’ils ressentaient secrètement, apaisés, consolés, d’être reliés à d’autres êtres humains qui partageaient avec eux la même danse fragile de l’existence. Je suis très émue par cette réception si intense de mes livres. J’écris parce que j’ai toujours rêvé d’écrire, mais j’ai dans la tête un lecteur imaginaire, comme une présence muette à qui je m’adresse, à qui je destine le livre à venir. »
Alain Veinstein a reçu Lydia Flem le 2 mars 2011 pour un entretien qui peut être écouté sur le site de France Culture[3].
Lydia Flem a donné une lecture intégrale de son roman, La Reine Alice, en janvier 2011 à l’Institut français Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC)et sa performance a été enregistrée et filmée par Alain Fleischer. Des extraits de cette lecture sont à découvrir sur le site du Forum contemporain[4].
Livres
- Le racisme, Paris, MA éditions, coll. « Le monde de », 1985
Épuisé ;
- La Vie quotidienne de Freud et de ses patients, Paris, Hachette, 1986
Paru en livre de poche sous le titre Freud et ses patients, biblio-essais n° , 1987. Traduit en italien (Rizzoli, Milan, 1987), en portugais (L&PM éd., Brésil, 1988), en espagnol (Ariel, Mexique, 1996), en russe (Palimpsestes, Moscou, 2003), en chinois (Whysbooks, 2009) ;
- L’homme Freud, 1991
Traduit en espagnol (NuevaVision, Argentine, 1992), en allemand (Campus, Francfort-sur-le-Main, 1993), en portugais (Campus, Brésil, 1993), en grec (Psichogios, Athènes, 2001), en anglais (Other Press, États-Unis, 2003) ;
- Casanova ou l’exercice du bonheur, 1995
Traduit en anglais (Farrar, Straus and Giroux, USA, 1997 et Penguin Books, Londres, 1998), en allemand (Europäische Verlagsanstalt, Hambourg, 1998 ; repris en poche par Piper Verlag, Munich, 2000), en espagnol (Ediciones de la Flor, Argentine, 1998), en suédois ( Bokförlaget Korpen, Göteborg, 1999), en chinois (Locus, Taipei, 2000), en chinois simplifié (Unity Press, 2002), en italien (Fazi, 2006) ;
- La Voix des amants, 2002 ;
- Comment j’ai vidé la maison de mes parents, 2004
Traduit en allemand (SchirmerGraf, Munich, 2004), en anglais (Souvenir Press, Londres, 2005), en italien (Rosellina Archinto Editore, Milan, 2005), en basque (Alberdania, 2005), en polonais (Pax, Varsovie, 2005), en néerlandais (De Arbeiderspers, Amsterdam, 2005), en espagnol (catalan) (Nueva Vision, Buenos Aires, 2005), en castillan (Alga Miradas, 2006), en grec (Melani,Athènes, 2006), en japonais (Villagebooks, 2007), en hébreu, (Resling, Tel Aviv, 2007), prévu en coréen ;
- Panique, 2005
Prix de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 2006. Traduit en italien (Archinto Editore, Milan, 2006), en néerlandais (De Arbeiderspers, Amsterdam, 2007), en espagnol (Alga miradas, 2006), en basque (Alberdania, 2006) ;
- Lettres d’amour en héritage, 2006
Traduit en espagnol (2007), en basque (Alberdania, 2007), en italien (Archinto, 2008), en japonais (Villagebooks, 2008), prévu en néerlandais, hébreu ;
- Comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils, 2009
Traduit en castillan (Alberdania, 2009), en catalan (Alberdania, 2009), en basque (Alberdania, 2009) ;
- La Reine Alice, 2011 ;
- Discours de réception de Lydia Flem à l'Académie royale de Belgique accueillie par Jacques De Decker secrétaire perpétuel, Seuil, La Librairie du XXIe siècle, 2011.
Catalogues
- La Passion à l'œuvre. Rodin et Freud collectionneurs, Freud/Rodin, créateurs/collectionneurs, Musée Rodin, Paris, 2008 ;
- Casanova for ever , « Le mal entendu Casanova », Éd. Dilecta, FRAC Languedoc-Roussillon, 2010.
Lecture-performance
Lecture-performance intégrale de son roman La Reine Alice par Lydia Flem les 27, 28 et 29 janvier 2011 à l'IMEC, Caen, Abbaye d'Ardenne, filmée par Alain Fleischer.
Exposition de photographies
"Lady Cobalt", 25 still life et autoportraits, à l'IMEC, Caen, du 29 janvier au 27 février 2011.
Ouvrages collectifs
- Bruxelles-Transit, Samy Szlingerbaum, (A.Nysenholc éd.), Bruxelles-Transit, Bruxelles-Transfert, Bruxelles, Complexe, 1989, p.93-97 ;
- L'art est-il une connaissance?, (R.P.Droit éd.), Et il est bien permis de pousser un soupir. Freud et l'énigme de la création, Le Monde éd.,1993 ;
- La curiosité, (Nicole Czechowski éd.) Freud et Casanova : scènes d'enfance et de curiosité, Autrement éd., 1993 ;
- La violence des familles, D'Œdipe à Figaro : une mise en scène de l'inceste, Autrement éd., 1997 ;
- Lettres à l'amant, (dix-sept lettres d'écrivain au féminin), Lettre à Paul Celan, Colophon Imprimeur, Grignan, 1997 ;
- Construire l'histoire, Monographies de la Revue française de psychanalyse, Archives de l'inconscient ou fiction théorique ? PUF, 1998 ;
- En substances, textes pour Françoise Héritier, Fayard, 2000, Cherubino d’amore, p.555-560. Traduit en espagnol dans la revue Microfisuras, n°10, 2000 ;
- Séduction et sociétés, Approches historiques sous la dir.Cécile Dauphin et Arlette Farge, , Seuil, 2001, « Opéra : délices de l’oreille, voix de la séduction », p330-346 ;
- Rooms, récits, sous la dir. Olivier Rolin, Seuil, La librairie du XXIe siècle , 2006, Chambre 258, hôtel Waldhaus, Sils-Maria, p.104-110 ;
- Festival d’Aix-en-Provence, texte pour le programme de l’opéra « Julie » d’après Strinberg, musique de Boesmans ;
- Compartiment auteurs, 2007, offert aux voyageurs par la SNCB à l’occasion de la Foire du Livre de Bruxelles du 28 février au 4 mars 2007, Au fond de l’impasse, nouvelle, p.55-60 ;
- Les Madeleines de nos auteurs, sous la dir. Apolline Elter, Soupe aux lentilles et crumble aux pommes, Racine, 2008, p. 93-101.
Préface
- Passepoil, piqûres et paillettes. Dictionnaire de fil, d’aiguilles et d’étoffes, de Maggy Baum et Chantal Boyeldieu-Duyck, Seuil, 2008.
Traduction
- La mégalomanie de Freud, Israël Rosenfield, Seuil, 2000. (de l'américain)
Notes et références
- Magazine Payot-l'Hebdo, prologue d'Isabelle Falconnier à son entretien avec Lydia Flem
- Bruno Frappat, La Croix, 23 février 2011
- Entretien d'Alain Veinstein avec Lydia Flem
- Site du Forum contemporain
Liens externes
- (fr) Blog de Lydia Flem ;
- (fr) Comment j’ai vidé la maison de mes parents sur Dailymotion ;
- (fr) Lettres d'amour en héritage sur le site de l'INA ;
- (fr) Comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils sur youtube ;
- (fr) La Reine Alice sur youtube ;
- (fr) Mille feuilles - Foire du livre sur le site de la RTBF ;
- (fr) Le magazine littéraire ;
- (fr) Dans quelle étagère La Reine Alice France 2 ;
- (fr) La Reine Alice sur France Inter.
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