Louise Chardon

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Louise Chardon, prostituée et écrivaine française née vers 1876, fut condamnée le 8 septembre 1901 par la Cour d'assises de la Loire à la peine capitale pour complicité dans l’assassinat de son oncle M. Joly. Sa peine sera commuée en travaux forcés à perpétuité sur grâce du président de la république, Émile Loubet.

C'est depuis la prison de St Joseph à Lyon qu'elle écrit son autobiographie, Vie D'une Femme Galante. Elle a 25 ans et revient sur les événements qui l'ont conduite à participer à l'assassinat de son oncle.

Son autobiographie

Louise a 11 ans quand elle quitte l'école pour devenir apprentie chez une échantillonneuse. Abusée sexuellement par un parent de sa patronne, sa vie prend un chemin chaotique : elle est arrêtée plusieurs fois pour vagabondage et est placée dans différente maison de refuge. Finalement, elle est recueillie par son oncle et sa femme M. et Mme Joly qui vivent à Saint-Étienne. Louise devient malgré elle la maîtresse de son oncle et préfère s’enfuir de la maison. Elle se prostitue pour vivre, rencontre un employé de chemin de fer qu’elle épouse mais qu’elle quitte très vite pour partir vivre à Paris. Elle prend le nom de Louise de Marsay et continue de se prostituer. Le 9 juillet 1901, à court d'argent Louise revient à Saint-Étienne accompagnée de son amant Jean Lejour. Elle retourne chez son oncle, la rencontre se passe mal : Jean Lejour poignarde à 27 reprises le vieil homme. La police alerté par les voisins qui ont entendu des cris arrive au domicile de l’oncle et le découvre mort. Louise et Jean paniqués n’ont pas eu le temps de s’enfuir. Ils seront arrêtés sur le champ.

Comment et pourquoi Louise écrit

Pierre Tavernier, codétenu de son ancien amant Jean Lejour, entend beaucoup parler de Louise. Passionné par la jeune fille qu’il a croisé une fois à l’occasion d’une visite au palais de justice, il lui consacre ses pensées, s’imagine même l’épouser un jour et lui écrit régulièrement. Pierre tavernier rencontre un célèbre criminologue Alexandre Lacassagne. Professeur de médecine légale à Lyon, il collecte les récits des détenus pour valider ces thèses criminologiques. Il demande à Pierre Tavernier de consigner par écrits ses impressions. Pierre écrira sur son crime, sa vie en prison et sur son amour pour Louise. C’est sûrement ce qui motive Alexandre Lacassagne à rendre visite à Louise et à lui proposer d’écrire. Son manuscrit « Vie D’une Femme Galante » n’a jamais été éditée mais sera conservé à la bibliothèque municipale de Lyon.

Source

L’excellent article de Philippe Artières « l’Impossible Demoiselle » Clio, numéro 11/2000, "Parler, chanter, lire, écrire", mis en ligne le 24 mai 2006. URL : http://clio.revues.org/document217.html.

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