Livre des cinq anneaux

Livre des cinq anneaux
Musashi Miyamoto dans la fleur de l'âge, tenant un bokken dans chaque main.

Le Traité des cinq roues (le caractère rin constituant le titre japonais Go rin no sho 五輪書 signifie aussi bien « anneau » que « roue » ou « cercle ») est un texte de kenjutsu écrit par Musashi Miyamoto vers 1645. Musashi alors âgé de 60 ans se retire dans une grotte et se livre à un exercice d'introspection et de réflexion sur l'art du sabre japonais. Ce livre est généralement considéré comme un classique de stratégie militaire, à la manière du traité sur L'Art de la guerre par Sun Zi (Sun Tsu). Comme ce dernier, le livre des cinq anneaux de Musashi va au-delà d'un simple traité sur l'art du sabre ; les développements philosophiques du livre peuvent aussi être appréciés par un lectorat non pratiquant d'arts martiaux. De par ses éléments sur la guerre dans son ensemble, il est aussi un livre de tactique militaire mais a également dépassé cette dimension pour intéresser les hommes d'affaires dans la résolution de conflits. Le style hyōhō niten ichi-ryū à deux sabres emploie cet ouvrage comme manuel de technique et de philosophie.

Musashi appelle au sens pratique du lecteur : il fait souvent remarquer au long de son œuvre que les ornements techniques sont excessifs, et que s'en inquiéter fait contraste avec le but d'une technique qui est d'abattre son adversaire. Il fait aussi remarquer que les concepts détaillés dans son ouvrage sont importants dans le combat, que ce soit pour un duel ou pour une bataille. Les détails de ses théories sont souvent suivis par un appel à l'élève afin de les examiner minutieusement par la pratique au lieu d'essayer d'apprendre par la simple lecture.

Dans son ouvrage, Musashi décrit et prône un style à deux sabres utilisant un katana dans une main et un wakisashi dans l'autre, ce qui va à contre-courant de la méthode traditionnelle qui consistait à tenir le katana à deux mains. Mais il n'explicite vraiment cette technique que dans une partie traitant de l'affrontement de plusieurs adversaires à la fois. En outre, les témoignages de ses nombreux duels ne laissent pas apparaître que Musashi ait lui-même utilisé deux sabres à la fois, malgré les inexactitudes de la tradition orale. Il a été suggéré que Musashi entendait que l'utilisation des deux sabres ne devait pas être « simultanée » mais plutôt qu'il fallait acquérir la maîtrise du combat à deux sabres en prévision du cas où son utilisation s'imposerait. La voie du guerrier telle que l'entendait Musashi passait par la maîtrise de toutes les armes, Musashi ayant remporté des duels avec bokkens, katanas, wakisashis, les deux ensemble, ou même avec une rame lors de son duel avec Kojirō Sasaki.

Sommaire

Les cinq livres

Le Livre des cinq anneaux est constitué de cinq « livres » (, maki, « volume » ou « chapitre »). Les quatre premiers portant le nom de l'un des quatre éléments et le dernier portant sur l'espace le vide. Cette articulation en cinq parties est une réminiscence des cinq éléments de la tradition japonaise (traditionnellement on parle des éléments : Feu, Terre, Métal/vide, Eau, Bois/vent). Les monuments funéraires bouddhiques stupas sont par exemple constitués de cinq étages au Japon.

Le terme « école Ichi » (一流, ichi-ryū), utilisé plus loin dans la description des livres, fait référence au ni ten ichi-ryū (二天一流, litt. « école des deux cieux en un » ou « deux cieux, un style »), le style de Musashi.

  • Le premier livre, le Chapitre de la terre est une introduction, une discussion métaphorique sur les arts martiaux, la tactique, et sur l'entraînement.
  • Le second livre, le Chapitre de l'eau, décrit le style de Musashi, le ni ten ichi-ryū. Il décrit des techniques de base et quelques principes fondamentaux.
  • Le troisième livre, le Chapitre du feu, traite des tactiques à employer au cours d'un duel et sur le champ de bataille.
  • Le quatrième livre, le Chapitre du vent, est une discussion de ce que Musashi considère comme des failles dans les autres styles de sabre. Le titre du chapitre est également un jeu de mots : le caractère pour vent, prononcé différemment, peut également signifier « méthode » ou « voie » (sous entendu « d'art martial »).
  • Le cinquième et dernier livre, le Chapitre du vide est un court épilogue qui énonce en termes ésotériques l'idéal du samouraï tel que vu par Musashi.

Chapitre de la terre

Le Chapitre de la terre s'ouvre sur une introduction et une présentation des cinq autres chapitres. Le Chapitre de la terre y est explicitement présenté comme étant celui qui traite de la tactique (兵法の道, hyōhō no michi, « la voie de la tactique » ou « la voie de l'art de la guerre ») enseignée par Musashi à l’école Ichi, et sert à distinguer la voie à travers l’escrime. La tactique enseignée dans ce chapitre est principalement pratique et se focalise sur les techniques et astuces en rapport avec la situation : combat en intérieur, en extérieur, à cheval, etc. Musashi explique le titre de ses chapitres et exhorte ses lecteurs à la réflexion et l'expérimentation personnelle :

« Premièrement, le Chapitre de la Terre consigne la voie de la tactique de mon école Ichi. Il est ardu de suivre la vraie voie seulement à travers l'escrime. Connais ce qui est grand comme ce qui est petit, ce qui est superficiel comme ce qui est profond. Comme s'il s'agissait d'une route tracée sur le sol, ce livre porte pour nom Chapitre de la terre. »
Chapitre de la terre - De la présentation des cinq chapitres de ce livre de tactique
« Tout ceci ne peut être expliqué de façon exhaustive. D’une chose, apprends-en dix mille autres : lorsque tu as fini par évoluer sur la voie de la tactique, il n’est pas la moindre chose que tu ne puisses voir. Tu devrais examiner tout ceci très minutieusement. »
Chapitre de la terre - Du nom Niten ichi-ryū

Musashi déclare vers la fin du Chapitre de la terre que celui qui a maîtrisé la voie de la tactique et la synchronisation, hyōshi, « rythme » ou « tempo ») ne perdra pas même contre dix ou vingt adversaires, que celui qui étudie la voie peut vaincre grâce à son œil, et que celui qui entraîne son corps pourra battre dix hommes avec son cœur. Il conclut sur cette question :

« Si tu as étudié la voie de la tactique jusqu’à ce niveau, est-il seulement possible que tu puisses être battu ? »
Chapitre de la terre - De la synchronisation de la tactique

Les tactiques du Chapitre de la terre sont décrites au cas par cas en fonction des situations et des armes. Selon Musashi, l’usage des naginata ou lances de type hallebarde sont à réserver aux combats d’extérieur tandis que les épées longues et courtes peuvent être utilisées dans la plupart des cadres, y compris à cheval ou dans une bataille acharnée.

Musashi parle également des armes à feu qui selon lui sont l’arme ultime du champ de bataille jusqu’à ce que les épées s’entrechoquent, moment où elles deviennent inutiles. Il fait également remarquer que les armes à feu sont quelque peu inférieures à l’arc, ce qui pouvait être vrai à cette époque où elles manquaient encore de précision.

Musashi indique également que lors d’une bataille, le recours trop systématique à une seule et même arme est tout aussi mauvais que d’utiliser une arme qu’on ne maîtrise pas, car il est alors plus facile à l’adversaire de trouver une faille dans le style après avoir paré plusieurs coups. Le niten ichi-ryū prône justement la maîtrise de plusieurs armes.

Mais le principe maître de la voie de la tactique est pour Musashi le minutage, la synchronisation (拍子, hyōshi, « pulsation », « tempo » ou « rythme »). Selon le Chapitre de la terre, il faut être capable d’adapter sa tactique de façon à la synchroniser avec propres aptitudes afin de savoir quand il faut et quand il ne faut pas attaquer. Musashi avait remarqué qu'il existe dans toutes choses trois "moments": avant, pendant et après. Selon les principes du Gorin No Sho il n'existe que trois façons de prendre l'initiative: soit en reculant , soit en restant sur place, soit en avançant. En Kenjutsu on parle alors de Go no sen (en reculant), Tai no sen (sur place) et Sen no sen (en avançant). Tout ceci implique une nette maîtrise du Ma Aï (litéralement union de la distance?), le timing en quelque sorte. C'est ce qui permet de passer judicieusement et donc à son avantage d'une distance de combat à une autre. C'est trois distances de combat sont: To ma (grande distance), Ma (distance d'un demi pas), Chika ma (distance courte).

« C’est la synchronisation qui permet au danseur ou au ménestrel d’être en rythme. La synchronisation et le rythme apparaissent dans les arts martiaux, le tir à l’arc, les armes à feu et l’équitation. En tout art et en toute capacité, il y a la synchronisation. Même dans le vide il y a la synchronisation. Tout au long de la vie du guerrier, dans sa prospérité comme son déclin, dans son harmonie comme dans ses désaccords il y a la synchronisation. Il y a également la synchronisation dans la voie du marchand, dans la croissance et le déclin de sa fortune. Toute chose vit une synchronisation montante et descendante. Connais d’abord les synchronisations que tu peux appliquer et celles que tu ne peux pas, et des grandes choses et des petites, des synchronisations rapides et lentes, trouve la synchronisation pertinente : c’est là la chose la plus importante à la voie de la stratégie. Il est prioritaire de connaître la synchronisation du contexte, ou ta tactique deviendra incertaine. »
Chapitre de la terre - De la synchronisation de la tactique

Chapitre de l'eau

Le Chapitre de l'eau traite de tactique mais englobe des éléments qu'un guerrier lisant le livre devrait prendre en considération, comme la spiritualité, la religion et la conception de la vie. Le chapitre de l'eau est notable par le fait que Musashi sous entend très clairement qu'il est important de savoir mettre en pratique les principes fondamentaux et que ce sont sur eux que se fondent les méthodes et les techniques et pas l'inverse.

« Deuxièmement, le Chapitre de l'eau. Avec l'eau comme base, le cœur se fait eau. L'eau prend la forme de son récipient, elle est un mince filet ou devient un gigantesque océan. L'eau est d'une couleur azurée claire, et c'est par la clarté que l'école Ichi est représentée dans ce chapitre. Si par la maîtrise de l'escrime tu bas un homme, tu peux battre n'importe quel homme en ce monde. Le cœur nécessaire pour battre un homme est le même que pour dix mille hommes. La tactique rend grandes les choses petites, comme de construire un grand Bouddha avec une mesure d'or. Il m'est impossible d'expliquer en détail comment y parvenir. Le principe de la tactque est d'avoir une chose, et d'en connaître dix mille autres. Ce qui a trait à l'école Ichi est consigné dans ce Chapitre de l'eau. »
Chapitre de la terre - De la présentation des cinq chapitres de ce livre de stratégie

Après l'introduction, Musashi poursuit le Chapitre de l'eau sur le « rapport spirituel » (心持, shinji) qui concerne le tempérament et la spiritualité tandis que l'on est au milieu d'une bataille ou pendant son élaboration. En tant que bouddhiste, la plupart de ce que Musashi écrit concernant la spiritualité se réfère aux principes de calme, tranquillité et équilibre (à débattre car Musashi déclare très clairement ne s'inspirer d'aucun principe religieux ni d'aucun système de croyance...Il déclare d'ailleurs qu'il faut respecter les Dieux, mais ne rien attendre d'eux!).

« Dans la voie de la stratégie, ton rapport spirituel ne doit pas être différent de la normale. Que ce soit en combat ou dans la vie de tous les jours, c'est à travers le calme que tu dois être résolu. »
Chapitre de l'eau - Des rapports spirituels dans la voie de la tactique

L'équilibre peut faire référence au yin et au yang : faire trop connaissance ou usage de l'un ou de l'autre n'est pas recommandé par Musashi, car cela reviendrait à révéler à l'ennemi la nature de sa spiritualité, et donc sa fougue ou son excès de calme. L'idée d'un être parfaitement équilibré spirituellement correspond à celle d'un physique parfaitement équilibré, qui ne crée pas de faiblesse et qui n'en expose pas à l'adversaire.

Musashi fait remarquer que l'équilibre et la spiritualité sont des éléments dont il faut tirer parti lors d'un combat. Comme les êtres ordinaires connaissent la spiritualité des grands, ils peuvent se rendre compte des différences et des faiblesses entre eux. Mais bien que cela paraisse simple, sur le champ de bataille il est particulièrement difficile de le mettre en application car il faut ajuster son équilibre spirituel par rapport à ce qui nous entoure, tout en cherchant à distinguer l'équilibre de ceux qui nous entourent.

Musashi écrit ensuite un passage sur la posture : de même que l'esprit doit être équilibré, les techniques doivent être affinées de façon à présenter une allure parfaitement équilibrée. Musashi fait observer que la posture est une part importante de la tactique et de la bataille. Il recommande d'adopter une posture la tête redressée, ni pendue, ni levée, ni tordue, ce que Musashi appelle « se caler » (, kusabi).

Musashi poursuit sur l'importance du regard dans la tactique, il fait remarquer qu'il faut être capable de distinguer tout ce qui est autour de soi sans bouger ses globes oculaires de façon visible, et de pouvoir observer son adversaire sans pour autant être distrait par les mouvements insignifiants de son épée. Il s'agit d'un talent qui est selon lui nécessaire, et qui prend beaucoup de temps à être maîtrisé. L'un des éléments les plus cruciaux de la tactique est en effet de pouvoir observer ce qui est proche comme ce qui est loin, que ce soit la technique d'un adversaire ou les troupes qui s'amènent au loin, afin de déclencher l'action qui s'impose. Dans les Arts martiaux ont nomme cette manière d'utiliser sa capacité visuelle "la vision de l'aigle" (utiliser son champs de vision périphérique).

Musashi traite ensuite du maintien du sabre long et des mouvements et positionnements des pieds avant de s'intéresser à ce qu'il appelle les « cinq attitudes » ou « cinq méthodes » (五方, gohō ou go kata) : haute, médiane, basse, droite et gauche, dont le but est de pouvoir trancher l'adversaire. Il s'agit de cinq zones d'attaque pour lesquelles Musashi note les avantages. Musashi démontre surtout la nécessite de toujours être en capacité de pourfendre son adversaire au travers de ces 5 différentes forme de "garde". Selon K Tokitsu, l'idée maîtresse de ce chapitre est la disponibilité du corps: je dois pouvoir pourfendre à tout moment, sans devoir ni armer, ni même changer de position.

« Ton attitude doit être large ou petite en fonction de la situation. Les méthodes haute, basse et médiane sont décisives. Les méthodes gauche et droite sont fluides et ne doivent être utilisées que s'il y a un obstacle au-dessus de la tête ou sur le côté. Décider de la gauche ou de la droite dépendra du terrain. »
Chapitre de l'eau - Des cinq méthodes

Chapitre du feu

Le Livre du feu s’intéresse au combat en lui -même. Il va plus en détails que le livre de l'eauen termes d'astuces pour évaluer une situation, ainsi que d'autres instructions concernant des situations spécifiques.

Il note les avantages évidents de l'armure, ainsi que de la préparation avant un duel ou une bataille. Cela ne s'applique pas juste à un homme, mais à un groupe d'hommes :

De même qu'un homme peut en vaincre dix, mille hommes peuvent en vaincre dix mille. Cependant, on peut devenir un maître stratège en s’entraînant tout seul avec son épée, de manière à apprendre les stratagèmes de l'ennemi, sa force et ses ressources, et arriver à comprendre la stratégie pour battre dix mille ennemis.

L'emplacement selon le Go Rin No Sho est crucial. Il faut être à un endroit où les constructions humaines (bâtiments, tours, châteaux...) n'obstruent pas la vue, ainsi qu’être sur ou face à une position où le soleil ou la lune n'affectent pas la vision. Cela pour que la vision reste concentrée uniquement sur l'ennemi, et ainsi favoriser la concentration sur les stratagèmes ennemis. De même Musashi parle de l'ancienne tactique d’être en hauteur:

Vous devez regarder votre ennemi de haut, et prendre position sur des lieux un peu en hauteur.

D'autres tactiques abordées par Musashi concernent le fait de s'assurer que l'ennemi est à son désavantage ; aller vers le mauvais côté d'un fantassin, le côté gauche étant plus vulnérable chez un droitier. D'autres désavantages, comme forcer l'ennemi à aller sur des points d'ancrage, des marais, des fosses ou autres formes de terrains difficiles qui empêchent l'ennemi d’être sûr de la situation.

Ces choses ne peuvent être clairement exprimées par des mots. Il faut d'abord chercher ce qui est écrit ici. Dans ces trois manières de devancer l'ennemi, on doit d'abord juger la situation. Cela ne signifie pas devoir toujours attaquer le premier ; mais si l'ennemi attaque le premier il faut le devancer. En tactique, la victoire est effective quand on a devancé l'ennemi, il faut donc s’entraîner pour y arriver.

Ken No Sen, ou l'attaque, est la plus évidente manière de devancer un ennemi.

Comme son nom le suggère, Tai No Sen (attendre l'initiative) s'utilise dans des batailles opportunistes et d'issue certaine. L’idée principale étant de feindre la faiblesse, pour ouvrir un point faible (un talon d'Achille) dans les forces ennemies, et se regrouper ensuite pour exploiter ce point faible en attaquant en profondeur l’armée ennemie. Bien que non mentionné, cela pourrait être tuer l'officier de plus haut rang et priver ainsi de centre tactique les soldats ; une méthode particulièrement utile pour Musashi est d'attaquer directement le général, ce qui à sa défaite (mort...) mettrait fin à la bataille.

Seule une petite partie du texte s’intéresse à Tai No Sen (accompagner et devancer). Bien que confus, l’idée est de contourner une embuscade ou une attaque rapide de l'ennemi en prenant l'initiative, et d'attaquer avec toutes ses forces. Musashi admet que c'est difficile à expliquer.

Bien qu'il y ait d'autres méthodes, elles sont majoritairement des techniques de situation, liées à la traversée et bataille sur terrain difficile. Bien qu'il s’étende sur plus de deux paragraphes, la majorité de l'information est du bon sens, à propos du danger et de l’évitement de telles situations.

L’idée de timing (minutage), comme pour les duels, est le deuxième facteur principal après l'aptitude des participants. Cependant, le type de timing dans ce cas est différent du timing décrit dans le Livre de la terre, puisqu'il inclut le fait de regarder différents facteurs physiques qui affectent un ennemi dans une bataille, comme déterminer si un groupe de fantassins s’épuise ou au contraire s'enhardit.


L’idée de fouler aux pieds l’épée est assez simple : elle consiste à annuler une attaque ennemie avant son début en chargeant, puis en attaquant sous un rideau de fumée de poudre noire et de flèches enflammées.

Comme le mentionne Musashi dans son style philosophique, il y a une causalité de la chute ; la chute des maisons, empires... Comme il y a de la chute à l’intérieur d'un ennemi, telle que la réduction de son effectif, Musashi note qu'il faut observer ces événements et les utiliser à son avantage.

Il note qu'une formation ennemie peut perdre si elle perd son rythme. Il était connu que dans ces batailles, les tambours donnaient le rythme aux soldats, la perte du rythme entraînant "la chute quand leur rythme est dérangé."

Chapitre du vent

Alors que la majorité de l'information du livre précédent est toujours applicable de nos jours, ce livre concerne principalement des détails spécifiques aux autres tactiques existantes à l’époque. La leçon de ce livre est qu'une part importante de la compréhension de sa propre voie passe par la compréhension de la voie de votre adversaire, d'une manière aussi précise que possible.

Musashi note que bien que la majorité des écoles ait des tactiques et des secrets anciens, la plupart dérivent d'autres formes d'arts martiaux. Leurs similitudes et différences ont évolué à cause de facteurs de situation, comme le duel en intérieur ou extérieur, le style s'adaptant à l’école. Il indique que son évaluation est subjective, puisque la seule école qui l’intéressait était la sienne, et que d'une certaine manière il ne voit pas de parallèles avec son propre travail. Cependant, il admet quand même que sans une compréhension basique de ces techniques alternatives, il n'est pas possible d'apprendre le Ni Ten Ichi Ryu, probablement parce qu'il faut trouver les erreurs des autres techniques et les adresser soi-même dans le style Ni Ten Ichi Ryu.

La différence principale que Musashi note entre l’école d'Ichi et les autres tactiques et écoles est que les autres écoles n'enseignent pas le sens "large" de la tactique, au-delà de l'escrime ; "Certains stratèges de ce monde ne s’intéressent qu'à l'escrime, et limitent leur entraînement à parfaire le maintien du corps et de l’épée". Le livre contient beaucoup de paragraphes concernant les techniques d'autres écoles, et beaucoup du texte liste les manières dont les autres écoles manquent à se conformer aux idéaux que lui-même exprime dans le Livre des 5 Anneaux, comme sur-confiance en soi, ou familiarité exagérée avec une arme, ainsi que le jeu de jambes, la vue, et d'autres méthodes décrites dans des disciplines plus anciennes.

Chapitre du vide

Bien que court, le livre du vide liste, de manière philosophique, la nature du savoir humain et autres. Il traite spécifiquement de ce "Qui n'est pas visible";

"Par la connaissance de l'existant, on peut appréhender l'inexistant"

Le Livre du rien, selon Musashi, est le sens véritable de la tactque du Ni Ten Ichi Ryu ; il semble assez ésotérique de par sa nature, en ce qu'il semble indiquer que l'on doit apprendre à percevoir ce qu'on ne peut comprendre ni expliquer. Il note que dans ce vide, ce qui peut être compris est ce qu'on voit et fait, comme la voie du guerrier, les arts martiaux et le Ni Ten Ichi Ryu. En parallèle, dans le vide, certaines choses qu'on ne fait ni ne voit (ce qu'il appelle Esprit) font partie de l'information que l'on perçoit à un niveau conscient, mais avec lesquelles on n'a pas de lien physique. La question de savoir si Musashi se réfère à la spiritualité religieuse ou s'il explique une manière de vivre sa vie et d'organiser ses pensées est discutable.

"Dans le vide est la vertu, et non le mal. La sagesse a une existence, le principe a une existence, la Voie a une existence, l'esprit est le néant."

Dans cette citation Musashi parle de vertu, et d'absence de mal. Cela signifie "bonté et bannissement du mal", ou "but et non-existence du bien et du mal", dont le sens exact reste ouvert au débat.

Notes et références

Liens externes


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