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André Maurin
André Maurin est un philosophe français, né à Toulouse le 29 février 1908.
Sommaire
Biographie
Après des études secondaires commencées à l’Abbaye-École de Sorèze et terminées au lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse, André Maurin devient élève de l'École normale supérieure, à la même époque que Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Maurice Merleau-Ponty et Maurice de Gandillac, et est reçu à l'agrégation de philosophie en 1930.
Il enseigne à Castres (1931-1933), puis à Albi (1934-1935), avant de devenir répétiteur à l'École normale supérieure (1935-1939). Mobilisé dans l’artillerie entre 1939 et 1940, il rejoint la France libre à Londres en juillet 1940 d’où il entreprend plusieurs voyages vers les États-Unis et l’Afrique du Nord, ainsi que des missions auprès des réseaux de Résistance de Toulouse, où il rencontre Raymond Badiou, futur maire de la ville. Après la Libération, il revient enseigner à Albi (1945-1948) puis en première supérieure au lycée Pierre-de-Fermat (1948-1951) où Raymond Badiou enseignera d'ailleurs lui aussi. Il devient ensuite professeur de philosophie à l'université de Toulouse (de 1951 à 1968), où il fonde les Presses Universitaires de Toulouse.
À part ses deux passages à l'École normale supérieure, Maurin passera toute sa vie dans la région de Toulouse où il vit encore.
Londres et la Résistance
C’est à Londres que Maurin fait ses premières rencontres politiques. Avec Charles de Gaulle, d’abord, qu’il ne côtoiera que très peu, puis surtout, en 1944, avec François Mitterrand.
C’est aussi durant cette période que Maurin vit physiquement son engagement aux côtés des réseaux de la Résistance de Toulouse, plus particulièrement du groupe de résistance 35e brigade MOI-FTP dont il assure les liaisons dangereuses avec Londres, avec le groupe Bertaux avec lequel il organise des parachutages de matériel de sabotage dans la Zone sud, et avec le réseau Brutus-Boyer, où il se lie d’amitié avec Gaston Defferre (connu dans le réseau sous le pseudonyme « lieutenant-colonel Danver »). Il est à Toulouse le 19 août 1944, jour de la libération de la ville.
Philosophie
Maurin est sans doute, avec Maurice Merleau-Ponty et Paul Ricœur, un des philosophes de sa génération qui s'est le plus inspiré d'Edmund Husserl. Ontologie du combat peut en effet être compris par des esprits formés à cette pensée particulière comme une lecture husserlienne de la Résistance et plus généralement de l'engagement politique et armé.
Les relations avec la politique
La nature de la relation de Maurin avec la politique et avec les hommes politiques de la IVe République est dictée par les deux fidélités auxquelles il n’aura jamais failli : Toulouse et la philosophie. Ainsi en est-il de François Mitterrand, qui lui rendra souvent visite avant de devenir président de la République (il n’existe aucune trace de rencontre durant les deux septennats), mais dont Maurin ne voudra jamais se rapprocher formellement. Il en est différemment de Gaston Defferre, avec qui il partage l’appartenance au protestantisme et l’adhésion aux valeurs de Pierre Mendès France. Deferre tentera sans relâche de rapprocher Maurin de Mitterrand, très probablement à la demande de ce dernier. Maurin restera toujours méfiant vis-à-vis de ce monde politique parisien qu'il ne daignait considérer que par l’intermédiaire de Deferre.
Bibliographie
- Maurin, Ontologie du combat, Presses Universitaires de Toulouse, 1952
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