Liberté religieuse en Arabie saoudite selon le département d'État des États-Unis

Liberté religieuse en Arabie saoudite selon le département d'État des États-Unis

Religion en Arabie saoudite

La religion d'État en Arabie saoudite est l'islam sunnite, tous les citoyens sont censés être musulmans. Le 85% de la population serait sunnite et le reste surtout chiite ou chrétiens (travailleurs philippins entre autres).

Sommaire

Applications pratiques de l'islam en tant que religion d'État

Le statut de l'islam comme religion d'État du royaume à une incidence quotidienne sur la vie des saoudiens (et sur celle des ressortissants étrangers non-musulmans), et ceci dans tous les domaines de vie sociale.

Accès aux villes saintes

Les villes de La Mecque et Médine qui des "Territoires sacrés" (al-balad al-harām est totalement interdit au non-musulmans. Enfreindre cette interdiction peut encourir, selon les lois saoudiennes : l'emprisonnement, voir la peine de mort[1]. Afin de garantir celle-ci, des postes de contrôle sur les routes surveillent l'accès à la ville. De plus, les autorités saoudiennes exigent désormais la présentation d'un "certificat de conversion à l'islam" pour toutes personnes converties qui souhaitent pénétrer dans le "périmètre sacré". Ce document est normalement délivré dans n'importe quelle mosquée, après entretien et contrôle des connaissances[2], mais n'est pas nécessaire lorsqu'on possède un nom et un prénom musulman.

Régime alimentaire

L'importation, la vente et la consommation de viande de porc et tout produit dérivés, ainsi que de toute nourriture non-halal et des boissons alcoolisées sont officiellement prohibées sur le territoire.

L'observation du jeûne du Ramadan est étroiement surveillé par les autorités : il est naturellement interdit de manger en public pendant cette période, y compris pour les non-musulmans.

Tabac et Drogue

Des lois restreignent fortement la consommation de tabac, notamment aux abords ou dans les lieux publics ou des mosquées. Le trafic de drogue est lui très sévèrement puni puisqu'il est passible de peine de mort.

Prières quotidiennes

Les commerces et les administrations doivent fermer pour l'heure des prières (et notamment pour la prière du vendredi).

Mode vestimentaires

En ce qui concerne la tenue vestimentaire, la musulmane doit obligatoirement porter le hijab. La non-musulmane doit couvrir également son corps sans qu'elle soit obligée de se recouvrir les cheveux. Pour les hommes, le port du short n'allant pas jusqu'aux genoux ou d'habits ne couvrant pas bas-ventre et nombril sont interdits. De plus, les modifications corporelles (comme le tatouage ou le piercing) ne sont pas autorisées, à l'exception des boucles du lobe des oreilles pour les femmes. Les coupes de cheveux fantaisistes (notamment par une forte utilisation de gel coiffant) ne sont pas tolérées.

Détention d'animaux domestiques

On ne peut posséder un chien autre que pour des motifs de chasse ou de surveillance.

Jeux d'argent

Les jeux de hasard et d'argent, ainsi que les intérêts bancaires sont interdits.

Statut de la femme

Une politique de ségrégation sexuelle est mise en place, notamment par l'interdiction de se fréquenter entre femmes et hommes, sauf si des liens familiaux existent (époux, épouse, frère, soeur, père, mère, grand-père, grand-mère, tante, oncle, neveu, nièce). Celle-ci est très respectée, notamment dans les lieux publics ou la police saoudienne sanctionne sévèrement les contrevenants.

Les droits de la femme saoudienne en matière de déplacement est aussi fortement restreint par le fait qu'elle n'a pas le droit de conduire sur le territoire.

Vie sexuelle

Pour avoir des relations sexuelles, il faut, selon la loi, obligatoirement être marié. La fornication est un crime passible de coups de fouets, et, à plus forte raison, les crime d'adultères peuvent aboutir à la peine de mort, généralement par lapidation. Les personnes reconnus couplables de relations homosexuelles peuvent encourir également la peine capitale. Tout acte de sodomie commis par un non-musulman avec un musulman est passible de la lapidation[3],[4].

Châtiments corporelles

Outre le fouet et la lapidation, les lois pénales saoudiennes dispose d'autres peines corporelles qu'elles infligent aux contrevenants suivant la nature du délit ou du crime, comme par exemple l'amputation de la main gauche du voleur (ainsi que du pied gauche pour le brigand) ou la décapitation au sabre du meurtrier. L'application de ces châtiments corporelles, y compris la peine de mort, se déroule toujours en place publique.

Liberté des religions autres que la religion d'État

Selon le rapport annuel 2008 réalisé par les États-Unis sur la liberté de religion dans le monde[5] la liberté de religion en Arabie saoudite est, en pratique, très restreinte bien que le gouvernement ait confirmé qu'il garantissait et protégeait le droit des individus de pratiquer leur religion en privé, y compris des non-musulmans qui se rencontrent chez des particuliers.
Cependant, les organisations non-musulmanes ont fait valoir qu'il n'y avait pas de lignes directrices explicite permettant la distinction entre : la sphère publique et privée, le culte, comme le nombre de personnes autorisées à y assister et les types de lieux où ils sont tolérés. Ce manque de clarté, ainsi que les cas d'exécution arbitraire par les autorités, oblige la plupart des non-musulmans à pratiquer leur culte de façon quasi clandestine.

Le gouvernement saoudien ne permet pas aux membres du clergé non-musulman d'entrer dans le pays, afin d'y mener leur ministères, même si certains viennent en bénéficiant d'une « couverture », ceux-ci sont contraint d'exercer leurs fonctions religieuses en secret. Ces restrictions font qu'il est très difficile pour la plupart des non-musulmans de maintenir le contact avec les membres du clergé et d'assister aux services. Les catholiques et les orthodoxes, qui ont besoin d'un prêtre de façon régulière afin de recevoir les sacrements requis par leur foi, sont particulièrement touchés par ces restrictions.
En Arabie saoudite, le prosélytisme par des non-musulmans, y compris la distribution d'objet en rapport avec autres religion, tel des bibles, est illégal (les fonctionnaires des douanes sont habilités à ouvrir régulièrement la correspondance, y compris celles des non-musulmans, pour la recherche de produit de contrebande lié à la religion), tous comme le fait pour les musulmans ou non-musulmans de porter des symboles religieux d'aucune sorte en public.
Sous les auspices du ministère des Affaires islamiques, l'État saoudien incite les étrangers vivant dans le pays à se convertir à l'islam par le biais de 50 centres employant environ 500 personnes.
Le gouvernement exige également que les résidents étrangers soient en possession d'un un titre de séjour (iqama), sur lequel des informations sur l'appartenance ou non à la religion musulmane est inscrite.

Les membres de la minorité musulmane chiite sont officiellement sanctionnés par une discrimination dans les emplois publics, en particulier en ce qui concerne les postes qui ont trait à la sécurité nationale, comme dans l'armée ou au sein du ministère de l'Intérieur. Le gouvernement restreint également l'emploi des chiites dans le secteur du pétrole et la pétrochimie, ainsi que dans l'enseignement supérieur par le biais de restrictions non officiel sur le nombre de chiites admis dans les universités.
Les autorités tolère la célébration de la fête de l'Achoura dans la province orientale, et notamment dans la ville de Qatif, à condition que les célébrants ne soient pas groupé, qui ne livrent pas à des marches publiques ou à l’autoflagellation (une pratique traditionnelle chiite).

Organisation

En Arabie saoudite, le ministère des Affaires religieuses supervise et finance tant la construction que l'entretien de la quasi-totalité des mosquées dans le pays, bien que plus de 30% de toutes les mosquées soient construites et dotées par des personnes privées. Le Ministère paie égalament les salaires des imams et autres personne qui y travaillent.

Une entité gouvernementale, le Comité pour la promotion de la vertu et de prévention du vice, veille à l'application des préceptes de l'islam et de charia dans tous les domaines de la société. Son président a le statut ministre.

Le comité dispose d'une force de 3 500 agents (plus quelques milliers de volontaires) constituant une « police religieuse », la Muttawa qui, lors de ses interventions est régulièrement appuyée par d'autres forces de police.

Celle-ci a le pouvoir :

  • d'arrêter sans préavis toute personne se livrant à un comportement homosexuel ou à la prostitution ;
  • de faire appliquer des codes vestimentaire islamique ;
  • de veiller à l'application des heures de fermetures de magasins durant les temps de prière ;
  • de faire appliquer les prescriptions alimentaires (notamment d'interdire la consommation ou la vente de boissons alcoolisées ou de la viande le porc) ;
  • de saisir les produits de consommation et les médias interdits car considérés comme anti-islamique (tels que les CD / DVD de divers groupes de musique occidentale, des émissions de télévision et de film).

En vertu des dispositions de la charia, telle qu'elle est pratiquée dans le pays, les juges ne sont pas tenus d'enregistrer le témoignage de personnes qui ne sont pas musulmans pratiquants, ou qui ne respectent pas l'interprétation officielle de l'islam.
Ainsi, les sources juridiques que sont les témoignages rendus par musulmans chiites est réputée avoir moins de poids que le témoignage de musulmans sunnites devant les tribunaux, quand ceux-ci ne sont tous simplement souvent ignorés. Par exemple, en mai 2001, un juge dans la province orientale, a jugé que le témoignage de deux témoins de chiites d'un accident d'automobile est irrecevable.
Bien que les lois et règlements prévoient que les accusés doivient être traités de manière égale, la détermination de la peine dans le cadre du système juridique n'est donc pas uniforme mais, en vertu de la charia, telle qu'elle est interprétée et appliquée dans le pays. Ainsi, lorsque des crimes sont commis contre des musulmans, les peines encourues sont plus sévères que lorsques contre les non-musulmans sont victimes.

L'enseignement religieux conforme à la version officielle de l'islam est obligatoire dans les écoles publiques à tous les niveaux. Seul les étudiants non-musulmans des écoles privées ne sont pas tenus de suivre cet enseignement religieux. Les écoles religieuses privées sont autorisées si elles adhèrent à l'interprétation officielle de l'islam.

Notes et références

  1. Site francophone sur l'Arabie Saoudite
  2. Certificat de conversion à l'Islam (dernier point du paragraphe "Documents à fournir pour obtenir un visa pour le Hadj")
  3. Anne Chemin, « Mobilisation mondiale contre la pénalisation de l’homosexualité », 17 mai 2009, Le Monde. Mis en ligne le 17 mai 2009, consulté le 27 juin 2009
  4. (en)[pdf]Daniel Ottosson, « State-sponsored Homophobia », mai 2008, International Lesbian and Gay Association (ILGA), p. 33. Consulté le 27 juin 2009
  5. Résumé général du Rapport de 2008 sur la liberté religieuse dans le monde
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