- Les Décombres
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Les Décombres Auteur Lucien Rebatet Genre pamphlet Pays d'origine France Éditeur Denoël Date de parution 1942 Nombre de pages 670 Les Décombres, écrit de juillet 1940 à mai 1942 entre Moras-en-Valloire, Vichy et Neuilly-sur-Seine, est un pamphlet de l'écrivain et critique de cinéma Lucien Rebatet publié à l'été 1942 aux éditions Denoël.
Il y expose sa critique du maurrassisme et son soutien au national-socialisme allemand ; il vilipende les juifs ; Bergson, Heine, Benda, Soutine, Darius Milhaud « ces bêtes malfaisantes, impures, portant sur elles les germes de tous les fléaux »[1] et les politiciens de la Troisième République qu'il désigne comme les responsables de la ruine de la France.
Ce livre fut un livre à succès durant l'Occupation : tiré à environ 65 000 exemplaires, la commande atteignait en réalité le chiffre de 200 000, mais ne put être satisfaite à cause de la pénurie de papier[2]. Il a été réédité (expurgé de 125 de ses pages les plus antisémites) par Jean-Jacques Pauvert en 1976 sous le titre Mémoires d'un fasciste (deux tomes : le tome 1 reprend Les Décombres, le tome 2 en est la suite), puis en 2005 par les Éditions de La Reconquête, et en 2006 par les Éditions de l'Homme libre.
Les Décombres se distingue par son ton particulièrement polémique. Rebatet y attaque ainsi violemment l'Action française, rebaptisée « Inaction française[3] », et notamment son chef, Charles Maurras, qu'il qualifie de « faux fasciste[réf. nécessaire] ». L'historien Jacques Bainville est de même écorné au passage pour ses positions antihitlériennes[4] ; Rebatet rappelle par ailleurs que le livre de Bainville Les Dictateurs a été aux trois-quarts écrit par des nègres, dont sans doute Robert Brasillach pour la partie consacrée à l'Italie et l'Espagne et lui-même pour les Soviets et le Portugal[4]. Il attaque également avec violence le Régime de Vichy dont il constate, alors qu'il y travaille, que RadioVichy se révèle souvent antigermaniste, voire largement pro-gaulliste, au point par exemple de se voir interdire le qualificatif de « général félon » pour désigner Charles de Gaulle ou de se voir reprocher de trop parler des victoires allemandes et trop peu des succès de la Résistance. C'est ce dégoût qui l'aurait incité à démissionner pour gagner, peu après son ami Alain Laubreaux, la France occupée.
Malgré sa violence, ce livre constitue un témoignage historique sur la Collaboration et le fascisme en France.
Le livre est dédicacé:« A ma mère. Aux amis qui me restent »
Notes et références
- Dominique Fernandez, La question juive, Nouvelle édition Le livre de poche (2010), page 654 et 655 Ramon de
- L'Histoire n°148, octobre 1991, p. 43 « Les Décombres : un best-seller sous l'occupation » par Robert Belot,
- Lucien Rebatet, Les Décombres, Éditions Denoël, 1942, p. 111.
- « Plus la France bêtifiait, s'avachissait, et plus nous nous sentions lucides. L'arithmétique de Maurras, “Hitler ennemi N° 1”, nous portait sur les nerfs [...] Jacques Bainville, l'homme le plus averti de l'Allemagne dans l'Action Française, avait couvert de son nom des phrases comme celles-ci : “Hitler parle toujours des Juifs avec une haine profonde et une absence complète d'esprit critique… Les idées que semble se faire l'auteur de Mein Kampf sur le développement de la « nation juive » à travers le monde sont si grossières qu'on se demande s'il ne s'agit pas d'images frappantes destinées à la foule, aux troupes, aux sections d'assaut, de mythes créateurs d'énergie beaucoup plus que de raisonnements sincères.” » (Les Décombres, p. 53).
Catégories :- Pamphlet
- Antisémitisme en France
- Publication antisémite
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