- Les Confessions (Augustin)
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Les Confessions de saint Augustin
Pour les articles homonymes, voir Les Confessions.Les Confessions est une œuvre autobiographique d'Augustin d'Hippone, où il raconte sa quête de Dieu. Il a donc un double but : avouer ses péchés et ses fautes directement à Dieu (confession au sens chrétien) mais aussi proclamer la gloire de Dieu. L'œuvre est composée de treize livres. « Les treize livres de mes Confessions louent le Dieu juste et bon de mes maux et de mes biens, ils élèvent vers Dieu l'intelligence et le cœur de l'Homme. » C'est un ouvrage fondamental, tant par la profondeur des analyses qui y sont faites que par la qualité du style de l'écriture.
Sommaire
Contexte historique et littéraire
Contexte historique
Avant Théodose, deux empereurs partagent le pouvoir : Dioclétien, puis Constantin. Ils organisent l'Empire romain contre les révolutions et les invasions. La personne de l'empereur est considérée comme sacrée et ils lui confèrent un absolutisme total. L'Empire romain est divisé en deux parties : l'Occident et l'Orient. Chacune est dirigée par un empereur et par un dirigeant. On parle alors de tétrarchie (deux Auguste et deux César). Il y a aussi deux capitales (Constantinople et Ravenne, puis Milan). On assiste à cette époque à une débauche de luxes et de raffinements orientaux autour de l'empereur. Rome reste un symbole, une référence.
À la mort de Théodose, en 395 après JC, un malaise s'installe dans l'Empire, par crainte des invasions.
- En 410, Alaric le Wisigoth dévaste Rome.
- En 456, Genséric le Vandale dévaste lui aussi Rome.
- En 476, Odoacre prend Rome, on arrive alors à la chute de Rome, à la fin de l'Empire.
Il y avait eu dans le passé de Rome bien d'autres « sacs », mais dont celle-ci s'était toujours relevée.
Contexte littéraire
Au IVe siècle, on assiste à un retour au goût du classique, les auteurs prenant par exemple Cicéron pour modèle.
On peut citer quelques auteurs de l'époque :
- Historiens : Ammien Marcellin
- Poètes : Ausone et Prudence
- Auteurs chrétiens : saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin
Élaboration de l'œuvre
Cette œuvre a été écrite en trois années. Augustin a alors 45 ans, il est baptisé depuis dix ans et est évêque d'Hippone depuis deux ans.
En 394, il comprend que l'être humain est incapable de se tourner vers le bien sans la grâce divine, après une relecture du verset de saint Paul : « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu ? ».
Les treize livres
Dans les livres I à I X, Augustin raconte de façon chronologique sa vie de sa naissance à la mort de sa mère. Les livres X à XIII, eux, contiennent une méditation, une célébration de Dieu.
- I - Enfance : Augustin y évoque ses premières années, ses premiers pêchés, son rejet de l'école, et son goût pour le jeu.
- II - Seizième année : L'auteur parle de ses désordres et débauches à cet âge-là, ainsi que du vol des poires.
- III - Égarements du cœur et de l'esprit : On y lit les amours impures d'Augustin, sa découverte de la philosophie manichéenne, les prières de sa mère ainsi que les paroles prophétiques d'un évêque.
- IV - Génie et cœur d'Augustin : Augustin parle de ses neufs années d'erreur (philosophie manichéenne de 15 à 24 ans), de son goût pour l'astrologie, de la mort de son ami qui l'a fait souffrir, et de son intelligence.
- V – 29e année : L'autobiographe nous raconte son dégoût nouveau pour les manichéens, son voyage vers Rome puis vers Milan, et enfin sa conversation avec Ambroise, qui l'éloigne encore plus des manichéens.
- VI – 30e année :
- VII – 31e année : Découverte du néoplatonisme (tout émane du principe unique qu'est le bien)
- VIII - La conversion :
- IX - La mort de sa mère : tristesse
- X - La quête de Dieu :
- XI - La création et le temps :
- XII - Le ciel et la terre :
- XIII - Sens mystique de la création :
L'une des premières œuvres autobiographiques
Cette œuvre est considérée comme une œuvre autobiographique et non pas comme une autobiographie. En effet, elle ne répond pas aux caractéristiques de l'"autobiographie" définies par le critique littéraire Philippe Lejeune en 1878, et validées par l'Académie française:
« récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité ».
En réalité, ce sont les Confessions de Rousseau qui sont considérées comme la première autobiographie.
Il est vrai cependant que Rousseau prit Augustin pour modèle, lors de la rédaction de ses propres Confessions.
Beaucoup d'auteurs reprirent par la suite des thèmes abordés par Augustin, notamment :
- l'importance de l'enfance dans la constitution de la personnalité ;
- l'adolescence comme une période de troubles ;
- l'amitié et les amours ;
- l'emprise du passé sur le présent ;
- l'inquiétude de l'homme comme un élément constitutif de celui-ci ;
- le sentiment de ses fautes et le caractère coupable du cœur de l'homme ;
- la mémoire et le temps qui passent.
Caractéristiques de l'écriture
On peut distinguer les caractéristiques suivantes dans l'œuvre d'Augustin :
- Une analyse psychologique profonde ;
- L'introspection ;
- Les défaillances et le progrès ;
- L'influence des lectures bibliques, notamment à travers :
Extraits notables
Le vol des poires
Ce passage se situe au livre II, chapitre IV : Augustin s'y accuse d'avoir, à seize ans, volé des poires en compagnie d'une bande de mauvais garçons. Mais il s'inquiète moins du larcin lui-même que de ses causes : il n'a pas agi par nécessité, ni même par envie de ces fruits, mais par « plénitude d'iniquité » : « Et ce n'est pas de l'objet convoité par mon larcin, mais du larcin même et du péché que je voulais jouir. » En effet, dans ce passage des Confessions, Saint Augustin raconte un vol qu'il a commis : tout d'abord il parle directement à Dieu, montrant bien qu'il n'a pas volé car il en avait besoin mais bien parce qu'il avait envie de jouir de l'acte défendu : « j'ai volé ce que je possédais » Dans le paragraphe qui suit, St Augustin raconte son histoire : « une bande de mauvais garçons », « la nuit », « dans le voisinage » qui s'en vont pour voler des poires pour ensuite les jeter aux cochons, leur seul plaisir étant de jouir d'avoir volé quelque chose... Enfin, dans le dernier paragraphe du passage, Saint Augustin montre à Dieu (auquel il parle directement) : « Voila mon cœur, ô Dieu », qu'il a aimé voler, et que, s'il est tombé dans « l'infamie », c'est pour pouvoir avoir le plaisir d'avoir commis un acte défendu. Il finit par une phrase à portée morale pour tous les hommes : l'homme peut faire le mal seulement pour jouir de faire le mal : « Oh laideur de l'âme qui abandonnait votre (Dieu) soutient pour sa ruine, et ne convoitait dans l'infamie que l'infamie elle-même » Dans ce passage, l'expression d'un « je » est très présente, cela revèle une véritable expérience personnelle et l'expression de sentiments personnels.
Voir aussi
Notes
Autres œuvres
Liens externes
- (la) Texte intégral de l'œuvre en latin.
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