- Le voyage du père
-
Le Voyage du père
Le Voyage du père est un film français sorti en 1966 de Denys de La Patellière.
Avant d'être un film, Le Voyage du père est un roman de l'écrivain Bernard Clavel, paru aux Éditions Robert Laffont en 1965. Bernard Clavel ne goûta pas spécialement les modifications apportées par les scénaristes à son livre et devait par la suite se tourner vers la télévision pour les adaptations de ses œuvres. Le voyage du père fut un roman de ce qu’on peut appeler sa première période, celle qui se situe avant le prix Goncourt qui clôt le cycle de La grande patience en 1968.Sommaire
Le roman : Présentation et contenu
« A Hans Balzer, frère miraculeusement retrouvé, en souvenir de Carcassonne 1942 et Weimar 1965.»
Pour comprendre cette dédicace qui débute ce roman, il faut lire son livre de souvenirs Écrit sur la neige où il nous en livre la clef : Lors d’un congrès en 1965, il rencontre cet Allemand avec qui il sympathise et qui s’avère être un des soldats allemands qui gardaient la prison de Carcassonne en 1942 où Bernard Clavel se trouvait également au temps où il était Celui qui veut voir la mer et parcourait la France avant d’entrer dans un réseau de Résistance dans le Jura. Ils se rendirent ensuite tous deux à Buchenwald puis non loin de là à Weimar où bien sûr ils évoquèrent Goethe, l’enfant du pays. Ils restèrent en contact mais malheureusement Hans Balzer disparut quelques années après leurs retrouvailles.Ce roman nous entraîne sur les terres de mémoire de Bernard Clavel, deux lieux privilégiés de sa 'géographie sentimentale', son pays natal le Jura et plus précisément vers Lons-le-Saunier où se déroule plusieurs de ses romans (Le silence des armes par exemple)[1] et la vallée du Rhône, plus spécialement la ville de Lyon, décor d’autres romans comme La Révolte à deux sous ou L'homme du Labrador. [2]
C’est le mythe de la ville qui transparaît à travers les tribulations de Quantin dans les rues de Lyon, la foule et les rues illuminées pour Noël, ces lumières qui attirent les jeunes comme des lucioles pour mieux briser leurs illusions.
Le roman : contenu et résumé
Pour Quintin, le voyage à Lyon revient à changer d’univers. Certes, il est déjà venu dans la grande ville mais ça fait bien longtemps. En fait, il s’était décidé sur l’insistance de sa femme Isabelle qui se fait beaucoup de soucis pour sa fille Marie-Louise partie gagner sa vie à Lyon. « Coiffeuse », disait-elle dans les quelques lettres adressées à sa famille. Isabelle et sa fille cadette Denise sont restées dans la ferme située sur les hauteurs de Lons-le-Saunier dans le Jura. Elles doivent se sentirent bien seules ce 22 décembre, calfeutrées dans une maison isolée par la neige abondante tombée les jours précédents. Pourquoi Marie-Louise ne vient-elle pas passer comme d’habitude les fêtes de Noël en famille ?
Quintin a sillonné le centre de Lyon, cognant à la porte de sa fille rue de l’Arbre sec, allant dans les boutiques où elle avait travaillé, rue des Archers, vers la place Bellecour, qu’il appelle 'la place des Angoisses', entre la rue de la République et la rue de l’Hôtel de ville : personne, Marie-Louise n’est pas rentrée … Elle a quitté le salon Roberti puis un autre salon et maintenant elle travaille seule, coiffeuse, manucure, Quintin ne sait mais il doit bien y avoir une explication à tout cela. Effondré, ne sachant que faire, Quantin traîne dans la gare de Perrache, allant jusqu’à l’esplanade puis revenant dans la salle des pas perdus et finit par regagner l’immeuble de sa fille où il rencontre une voisine.
Maintenant, il ne peut plus se bercer d’illusions ; il sait. Et n’a plus aucun moyen de retrouver Marie-Louise. Le temps du retour est arrivé. Les silences partagés avec l’instituteur amoureux de Marie-Louise sont bien loin. « Était-il donc possible d’aimer aussi vite et avec tant de passion ». Tout le monde était malheureux de cette Arlésienne qu’était devenue Marie-Louise et lui le premier. Quantin se sentait impuissant. Il gravissait péniblement dans une neige épaisse, le chemin qui menait à sa ferme. « Quand il neige de bise, il neige à sa guise » dit-il ici dans le Jura. « Toutes les traces ont disparu. Celles de l’instituteur, celles… de Quantin, » comme dans cet autre récit de Bernard Clavel, un livre de souvenirs « Écrit sur la neige »où les mots aussi sont condamnés à faire effacés. Lui qui n’a jamais su mentir, il va devoir leur cacher la vérité à Isabelle et à Denise, inventer une belle histoire pour les protéger, leur éviter l’insupportable. Toute vérité n’est pas bonne à dire.
Jamais chez les Quantin, on ne pourra respecter la coutume locale, ce rituel ancestral lié au vin jaune produit dans la région : lors d’une naissance, conserver dix bouteilles de l’année et les boire pour le mariage de l’enfant. Marie-Louise allait désormais vivre à Paris, loin d’eux, satisfaire cette ambition qu’elle avait toujours eue, « Marie-Louise, une fille pas comme les autres… »
Synopsis du film
Dans un petit village du Jura, vit un couple de paysans - Monsieur Quantin et sa femme Isabelle - avec leur fille cadette. L'aînée vit à Lyon et travaille dans un salon de coiffure. Pour son anniversaire, cette dernière devait rendre une visite à ses parents mais elle envoie un télégramme signalant qu'elle ne peut pas venir. Après avoir tenté d'apaiser la colère de sa femme, le père décide d'aller chercher Marie-Louise avec son fiancé : il entreprend un long voyage qui prend très vite l'allure d'une quête : au salon de coiffure, il apprend que sa fille a démissionné depuis deux ans pour travailler au salon Trianon où elle se prostitue. Là, il s'avère qu'elle est déjà partie. Le père se rend à son domicile où un client attend Marie-Louise. Mais ses efforts sont vains, il ne la trouve pas.Il rentrera chez lui en conservant son lourd secret. Sa femme sera contente car elle croit que sa fille a réussi à la ville en réalisant ses désirs secrets. Sa petite sœur se rassurera avec un cadeau que le père a apporté lui faisant croire que c'était de la part de sa grande sœur.
Fiche technique
- Titre : Le Voyage du père
- Réalisation : Denys de La Patellière
- Scénario : D'après le roman de Bernard Clavel
- Adaptation : Denys de La Patellière, Pascal Jardin
- Dialogue : Pascal Jardin
- Assistant réalisateur : Maurice Delbez
- Images : Jean Tournier
- Son : Jean Rieul
- Montage : Claude Durand
- Décors : Paul-Louis Boutié
- Musique : Georges Garvarentz
- Production : Les Films Copernic, Gafer (Paris) - Métropolis Films (Rome)
- Directeur de Mars au mai duction : Eric Geiger
- Tournage du 18 mars au 4 mai 1966 à Lyon et dans le Jura (Saint-Claude, Les Bouchoux, Gex, Ligne des hirondelles)
- Pellicule 35mm, couleurs
- Pays : France
- Durée : 95mn
- Genre : Drame
- Date de sortie : le 16/09/1966
Distribution
- Fernandel : Mr Quantin, paysan jurassien
- Lilli Palmer : Isabelle Quantin, femme du paysan
- Laurent Terzieff : Frédéric, l'instituteur
- Philippe Noiret : Le voyageur mécontent
- Michel Auclair : L'ami et client de Marie - Louise
- Madeleine Robinson : La tenancière du " Salon Trianon "
- Etienne Bierry : Le bistrot "La Patrie"
- Rosy Varte : La barmaid blonde du bistrot "La Patrie"
- Olivier Mathot : Le coiffeur
- Jacqueline Jefford : La concierge
- Dominique Page : La voisine de Marie - Louise
- Yves Barsacq : Le client du " salon Trianon "
- Annick Allières : L'amie du voyageur mécontent
- Riccardo Garrone : Un voyageur
- Marcel Gassouk : Le chauffeur de car
- Maurice Nasil : Un client du "Salon Trianon
- Patrick Jeantet : L'élève puni
- François Darbon : Le brigadier
- César Torrès : Le garçon coiffeur
- Chantal Clairvil
- Maryse Mejean
- Josette Vardier
- Danielle Durou
- Véronique Verlach
- Patricia Darmont
- Serge Coursan
- Jacques Schaeffer
- Monique Vita
Autour du film
Fernandel est dans un drame, en 1966, il était plutôt à la fin de sa vie, il avait 63 ans et décéda à 68 ans. Il avait tourné Meurtres, ou La Tables aux crevés ou également 3 ans plus tard Heureux qui comme Ulysse...
Notes et références
- ↑ De ses livres se déroulant dans le Jura, on peut citer d’abord les deux cycles de La grande patience (en partie), Le royaume du Nord et des romans comme Le tambour du bief, l’Espagnol ou plus récents comme Meurtre sur le Grandvaux ou La Retraite aux flambeaux.
- ↑ De ses livres se déroulant dans la vallée du Rhône, outre un livre où il exprime son attachement à ce fleuve qu’il aimait tant Je te cherche, vieux Rhône, on peut citer parmi les plus anciens Pirates du Rhône, Le Seigneur du fleuve ou La Guinguette et parmi les plus récents, Brutus ou La table du roi.
Liens externes
(fr+en) Le Voyage du père sur l’Internet Movie Database
- Portail du cinéma
Catégories : Film français | Film sorti en 1966 | Titre de film en V | Adaptation d'une œuvre littéraire au cinéma
Wikimedia Foundation. 2010.