- Le Pont de la rivière Kwaï (roman)
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Le pont de la rivière Kwai Le pont sur la rivière Kwaï à KanchanaburiAuteur Pierre Boulle Genre Guerre Pays d'origine France Éditeur éditions Julliard Date de parution 1952 Nombre de pages 236 Le Pont de la rivière Kwai est un roman de Pierre Boulle, dont l'histoire se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et qui a été porté à l'écran par David Lean en 1957 (produit par Sam Spiegel, avec Alec Guinness).
Il retrace la souffrance des soldats alliés prisonniers, obligés par les Japonais de construire une ligne de chemin de fer de 415 kilomètres de long pour relier la Thaïlande à la Birmanie, alors que les Nippons occupaient cette zone. Cette liaison a été surnommée voie ferrée de la mort car elle a coûté la vie à des dizaines de milliers de travailleurs enrôlés de force, dont 16 000 prisonniers de guerre alliés réduits en esclavage. Près d'un quart des hommes enrôlés dans ces travaux succombèrent d'épuisement et de maladies (choléra, malaria et dysenterie). Le point sensible était la construction d'un pont sur la rivière Kwae Yai, dont la première version en bois a été terminée le 17 octobre 1943 à Kanchanaburi. C'est autour de ce point historique que Pierre Boulle articule son récit.
Sommaire
Les faits historiques
Le pont de la rivière Kwaï a réellement existé et a été reconstruit depuis. Il s'agit d'un pont construit en Thaïlande à Kanchanaburi sous les ordres de l'armée impériale japonaise, dans le cadre d'une ligne de chemin de fer nord-sud construite entre la Birmanie et les côtes thaïlandaises afin d'acheminer des matières premières nécessaires pour l'effort de guerre du Japon. La Thaïlande étant alors alliée diplomatique du Japon et partie intégrante de la Sphère de co-prospérité de la grande Asie orientale.
En revanche, grâce aux mouvements de résistance thaï, les alliés furent informés du projet et de la situation précise du pont, qui fut plusieurs fois bombardé, plusieurs milliers de prisonniers de guerre alliés (et dizaines de milliers de travailleurs thaïlandais) trouvant d'ailleurs la mort dans ces bombardements en plus des morts que comporte tout chantier de construction de cette ampleur. Le pont a été remis en service à la fin de la guerre et se visite encore aujourd'hui.
Le livre
Il a été en partie inspiré par les souvenirs de Pierre Boulle lorsque celui-ci a vécu dans la région, ainsi que de témoignages qu’il a pu recueillir. Pierre Boulle a créé le personnage de Nicholson à partir de ses souvenirs des officiers français en Indochine. L’histoire, en revanche, a été très fortement romancée, et n’a plus grand rapport avec la réalité historique. Elle n’y prétend d’ailleurs pas.
Le livre parle de la captivité des Britanniques par les Japonais et raconte plusieurs choses dont il est impossible qu’elles se fussent passées. Par exemple, le colonel Nicholson est capable de convaincre ses anciens subordonnés de ne pas travailler et ceux-ci l’écoutent malgré la torture subie par les Japonais. Ils sabotent le pont et retardent ainsi le début des travaux.
Prix
Le film
Article détaillé : Le Pont de la rivière Kwaï (film).Concept
L'essentiel du livre et du film est de démontrer comment, sous prétexte de discipline et de morale, on peut tomber dans la collaboration avec l'ennemi. Il est clair que ce pont avait une valeur stratégique énorme. Dans le cadre de la IIe guerre mondiale contre l'Axe (l'Allemagne nazie, le Japon et l'Italie), ce pont ne pouvait être construit. Dans son roman, Pierre Boulle fait comprendre que les soldats n'avaient évidemment pas d'autre choix que de construire ce pont, mais il ne fallait pas faire de l'excès de zèle, comme le colonel Nicholson, et même ralentir ce projet de construction.
Des questions morales sont très bien posées et dans le film et dans le livre : par exemple, la discipline est-elle un but ou un moyen ? Jusqu'où va l'obéissance ?
David Lean a articulé son film sur la personnalité très britannique du colonel Nicholson et sur une description quelque peu édulcorée de la brutalité des officiers japonais envers les combattants ennemis qui, en pratique, « perdaient la face » et leur humanité après avoir accepté de se rendre.
Le film commence par une séquence où Nicholson se montre inflexible sur le fait que ses officiers n'ont pas à participer aux activités de chantiers en vertu de la convention de Genève, dont il porte un exemplaire sur lui. Le colonel japonais Saïto, humilié par ce rappel, décide de briser Nicholson.
Il s'avère pourtant rapidement que les travaux du pont n'avancent pas si Nicholson ne prend pas en main le commandement du projet. Au moment du suicide (Seppuku) de l'ingénieur japonais ayant failli à sa mission, Saïto change donc d'approche : arrêtant toute brimade envers Nicholson, il laisse entendre au cours d'une discussion cette fois-ci entre officiers que ce sont les Britanniques qui sont incapables de mener à bien un tel projet.
Aussi évident que soit le piège, la fierté de Nicholson est piquée au vif : il va montrer à Saïto que des Britanniques, eux, sont capables de construire le pont dans les délais.
Notes et références
Voir aussi
Article connexe
- La Grande Illusion, film de Jean Renoir traitant également du rapport de pair à pair entre officiers de camps ennemis.
Catégories :- Roman français
- Roman ferroviaire
- Prix Sainte-Beuve
- Roman paru en 1952
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