- Le Magicien et le Cavalier
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Le Monde de Narnia
Cet article concerne l'œuvre littéraire Le Monde de Narnia. Pour le monde imaginaire dans lequel se déroule l'histoire, voir Narnia.
Le Monde de Narnia (The Chronicles of Narnia) est une œuvre littéraire en sept tomes de l'écrivain irlandais C. S. Lewis. Le titre original pourrait être traduit littéralement par : Les Chroniques de Narnia, qui est le titre de la série au Québec.
Sommaire
L'œuvre littéraire
Presque inconnu en France avant la sortie de l'adaptation de Disney, Le Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire magique est un livre à succès dans les pays anglo-saxons depuis de longues années.
Ces livres ont été illustrés par Pauline Baynes, qui a été présentée à C. S. Lewis par J.R.R. Tolkien.
Les sept tomes de l'œuvre sont:
- 1950 : Le Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire magique, tome 2
- 1951 : Le Prince Caspian, tome 4
- 1952 : L'Odyssée du passeur d'aurore, tome 5
- 1953 : Le Fauteuil d'argent, tome 6
- 1954 : Le Cheval et son écuyer, tome 3
- 1955 : Le Neveu du magicien, tome 1
- 1956 : La Dernière Bataille, tome 7
Ils n'ont pas été écrits dans l'ordre chronologique, et les adaptations en film se font dans l'ordre d'écriture.
Narnia et le christianisme
Converti le 29 septembre 1931 du théisme au christianisme après une discussion sur la signification des mythes et sur le christianisme, C. S. Lewis a écrit de nombreux livres sur la religion chrétienne, notamment Lettres à Malcolm et Les Fondements du Christianisme. Sa foi chrétienne est perceptible dans les Chroniques de Narnia, d'après Philippe Maxence, dans Narnia décrypté :
« Les mœurs de Narnia ne sont pas celles des Grecs, des Romains ou des rudes hommes du Nord. Sont-elles alors celles d'un monde anti ou au moins areligieux ?
Pas davantage ! Au contraire de notre société sécularisée, Narnia est un monde profondément religieux. Si religieux que l'organisation politique, les mœurs individuelles et sociales jusqu'au « sens de l'histoire », pour reprendre une terminologie marxiste, se conçoivent en fonction de Dieu. »L'univers créé par C. S. Lewis possède un dieu unique : Aslan. Pour les Narniens, le bien incarné est le sauveur qui délivrera le monde de la sorcière blanche ou de Tash, dieu monstrueux des Calormen (le mal incarné).
Aslan qui se sacrifie pour racheter les fautes d'Edmund, est une allégorie du Christ qui se sacrifie pour racheter les fautes des hommes. La trahison d'Edmund pour des friandises, évoque la trahison de Judas pour de l'argent. Le thême du pardon chrétien est évoqué avec le retour d'Edmund : Aslan dit alors : « ne parlons plus de ce qui est fait », ce qui est un parallèle probable avec la rémission des péchés dans la foi chrétienne. Les enfants humains sont appelés « fils d'Adam » et « filles d'Ève », d'après les premiers êtres humains cités dans la Bible.
Philippe Maxence dit dans son livre :
« Les Chroniques de Narnia sont imprégnées du christianisme à la manière d'une éponge, il suffit de presser pour que les reflets de la religion chrétienne étincellent. »La fin de Narnia (dans La Dernière Bataille) prend la forme d'une apocalypse avec jugement dernier, accompagnée d'une révélation platonicienne : les mondes ne sont que les reflets d'un monde éternel et sacré, Aslan n'étant lui-même que l'une des formes du Divin.
Controverse
Sexisme
Dans La Dernière Bataille, tome 7, 1956, certains ont pu voir une preuve de sexisme dans le fait que l'héroïne Susan Pevensie soit décrite comme superficielle, s'intéressant plus à ses maquillages, à ses vêtements ou à faire la fête. Cependant, les personnages masculins ne sont pas sans défaut : Edmund est lâche et son frère autoritaire et cette vision d'un personnage féminin n'existe que dans le dernier des sept tomes.
J. K. Rowling dit : « Susan qui était la plus âgée des filles, est perdue pour le monde de Narnia parce qu'elle s'intéresse à son rouge à lèvres. En fait, elle devient irréligieuse parce qu'elle découvre sa sexualité, j'ai un gros problème avec ça. »[1]
Philip Pullman dit : les histoires de Narnia sont des dénigrements monumentaux de la femme, exemple : « Susan, comme Cendrillon, passe une phase de transition entre une phase de sa vie à la suivante. Lewis n'approuvait pas cela. Il n'aimait pas les femmes, ou la sexualité, du moins à l'étape de sa vie où il a écrit les livres de Narnia. Il était effrayé et horrifié à la notion de vouloir grandir. »[2]
L'expulsion de Susan Pevensie du monde de Narnia, est interprétée différemment par les auteurs féminines. Elle retourne dans le monde réel comme une punition (Adam & Ève bannis du paradis, mais dans Narnia seule Ève est bannie) et les autres rejoignent ceux qui sont morts dans l'autre monde de Narnia. Mais les personnages de Jill Pole, Aravis, Polly Plummer et Lucy Pevensie donnent une bonne image de la femme.[3]
L'un des principaux critiques des histoires de Narnia, Philip Pullman est l'auteur de la trilogie À la croisée des mondes, dont le premier opus, À la croisée des mondes : La Boussole d'or a été aussi adapté au cinéma en 2007. Là où C. S. Lewis utilise Les chroniques de Narnia pour faire l'apologie du christianisme, À la croisée des mondes se veut une critique acerbe du christianisme, et particulièrement de l'Église catholique.
Racisme
Arguments
Les détracteurs de l'œuvre déclarent que le livre est écrit dans le contexte des années 1950, des années de sexismes et d'idées post-coloniales qui correspondraient bien aujourd'hui aux idées néoconservatrices américaines.
Les Calormènes sont les serviteurs, ils se trouvent au sud du monde de Narnia avec un grand désert qui sépare les deux mondes comme en Afrique. On leur présume des origines perses ou ottomanes. Les personnages réels arrivent de 1940 période nazie, alors ils découvrent le monde de Narnia comme pour ignorer leur réalité.[4],[5],[6],[7]
Philip Pullman écrit dans The Darkside of Narnia que C. S. Lewis veut faire passer le message que : « La mort est meilleure que la vie, les garçons sont meilleurs que les filles, les personnes de couleur blanche sont meilleures que les personnes de couleur noire, et ainsi de suite. N'y a-t-il pas une masse de bêtises écœurantes dans Narnia, si vous pouvez supporter ça ! »[8]
Contre-arguments
Le peuple telmarin descend de six pirates (probablement anglais) qui en accostant sur une île du Pacifique ont assassiné les hommes et pris pour épouses leurs femmes (selon Aslan). Le roi Caspian X est donc issu d'un peuple métis dont les blancs sont des assassins.
Aravis, l'une des héroïnes, est calormène et renvoie une bonne image. De plus, elle devient reine de l'Archenland en épousant le roi Cor, qui est présenté comme bien trop blanc pour être un calormen (selon Bree) alors qu'Aravis a le type de son peuple. Cette union mixte donne donc un exemple de mixage ethnique, ce qui serait semble-t-il impropre dans une œuvre qui ferait l'apologie de la supériorité de la race blanche.
Paganisme
Alors que certains chrétiens apprécient "The Chronicles of Narnia" pour certaines valeurs chrétiennes, d'autres l'accusent de faire la promotion du paganisme et de l'occultisme, à cause des thèmes païens et l'image hérétique du Christ sous la forme d'un lion anthropomorphique.
Films
Il existe plusieurs adaptations des différents tomes du Monde de Narnia :
- 1967 : The Lion, the Witch, & the Wardrobe : une série de dix épisodes de 30 minutes
- 1979 : The Lion, the Witch, & the Wardrobe : film d'animation réalisé par Bill Melendez
- 1988 : The Lion, the Witch, & the Wardrobe : téléfilm anglo-saxon de près de trois heures réalisé par Marilyn Fox.
- 2005 : Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l'Armoire magique, film de Walt Disney Pictures et Walden Média de Andrew Andamson
- 2008 : Le Monde de Narnia : Le Prince Caspian, film de Walt Disney Pictures et Walden Média de Andrew Andamson
- 2010 : Le Monde de Narnia : L'Odyssée du passeur d'aurore, film de 20th Century Fox et Walden Média de Michael Apted
- 2012 : Le Monde de Narnia : Le Fauteuil d'argent, film de 20th Century Fox et Walden Média de Mark Johnson
Voir aussi
Articles connexes
Notes & Sources
- ↑ "There comes a point where Susan, who was the older girl, is lost to Narnia because she becomes interested in lipstick. She's become irreligious basically because she found sex, I have a big problem with that."
Grossman, Lev (2005), "J. K. Rowling Hogwarts And All", Time 166 [1] - ↑ "Susan, like Cinderella, is undergoing a transition from one phase of her life to another. Lewis didn't approve of that. He didn't like women in general, or sexuality at all, at least at the stage in his life when he wrote the Narnia books. He was frightened and appalled at the notion of wanting to grow up."
Pullman, Philip (1998), "The Darkside of Narnia", The Guardian, [2] - ↑ Neil Gaiman, 2004, "The Problem of Susan", (Flights: Extreme Visions of Fantasy Volume II) Fragile Things
- ↑ Kyrie O'Connor - Houston Chronicle 2005 ""It's just too dreadful. While the book's storytelling virtues are enormous, you don't have to be a bluestocking of political correctness to find some of this fantasy anti-Arab, or anti-Eastern, or anti-Ottoman. With all its stereotypes, mostly played for belly laughs, there are moments you'd like to stuff this story back into its closet"
- ↑ Alec Charles, University of Bedfordshire, UK - 2007 "In his consideration of “Narnia as a Site of National Struggle”, Russell stressed that, for Anschutz, the decision 'to adapt C.S. Lewis's famous Christian allegory was emblematic of this agenda.' The film has posited itself as a 'selfless intervention' against an increasingly prevalent 'moral decay'. Lewis's tale comes therefore to be seen as an allegory not only of Christianity but also of the apocalyptic role of evangelical neoconservatives within an apparently divided America, and indeed of American crusaders within an apparently divided world: 'the children engage in a fraught battle for the spirit of the nation – which results in many years of benevolent rule." [3]
- ↑ http://mikolka-inquiries.blogspot.com/2008/03/guardian-and-narnia.html exemple de discussion sur un blog sur Narnia parmi des centaines
- ↑ Zoe Williams - The Guardian, Tuesday December 13, 2005
- ↑ Death is better than life; boys are better than girls; light-coloured people are better than dark-coloured people; and so on. There is no shortage of such nauseating drivel in Narnia, if you can face it.
The Darkside of Narnia The Guardian October 1, 1998 [4].
- Lewis, C. S., Le Monde de Narnia, ISBN 2-0705-2432-9.
Liens externes
- Site officiel de Le Monde de Narnia : chapitre 1 - le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique
- Suivi de l'actualité des adaptations et de l'œuvre
- Le monde de Narnia
- Le Monde de Narnia : chapitre 1 - le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique sur AlloCiné
- Le Monde de Narnia : chapitre 2 - Prince Caspian sur AlloCiné
- Le Monde de Narnia : chapitre 3 - l'odyssée du Passeur d'Aurore sur AlloCiné
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Catégorie : Narnia
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