- Lavalin
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Lavalin était une société d’ingénierie-construction québécoise, basée à Montréal, qui connut beaucoup de succès durant les années 1970 et 1980 sous la direction d’un flamboyant patron, Bernard Lamarre. Grâce à son flair politique, il a su construire une grande firme d'ingénierie par le biais d'acquisitions et de fusions, entre autres. Elle fait aujourd'hui partie du groupe SNC-Lavalin.
Au cours des années 1960[évasif], Monsieur Lamarre avait pris la tête de cette entreprise issue de la société Lalonde et Valois, fondée en 1936 par son beau-père Jean-Paul Lalonde et son associé Roméo Valois.
Dès 1971, Lavalin obtiendra une importante part des contrats de gestion des projets hydro-électriques de la Baie James. La société profite de ce tremplin pour se diversifier en achetant des firmes spécialisées dans les autres domaines du génie : industriel, mines et métallurgie, pétrochimie, énergie thermique et nucléaire, etc. La société s’intéresse également aux projets à l’extérieur du Canada, notamment les pays en voie de développement. À la fin des années 1980, l’entreprise poursuit sa diversification avec l’acquisition d’entreprises manufacturières dont UTDC (matériel roulant pour transport en commun) et Kemtec (pétrochimie). Cette dernière s’avère une coûteuse affaire rendant précaires les finances de l’entreprise qui doit déposer son bilan suite à une opération spéculative sur la revente d'avions civils. Cet effondrement l'amènera à fusionner avec SNC (Québec) en 1991, formant ainsi la plus grosse firme d'ingénierie du Canada : SNC-Lavalin.
Sommaire
Histoire
Pour mieux s’adapter aux nouvelles circonstances de son développement et répondre à l’importance des contrats qui lui sont confiés, la société Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et Associés (ex-Lalonde et Valois décide [Quand ?] de réunir toutes ses sociétés sous une seule entité corporative qui porte le nom de Lavalin Inc. Le holding Lavalin Inc. devient donc propriétaire des filiales du Groupe. La diversification des activités, l’extension du champ des spécialités, l’acquisition de filiales ou la création de nouvelles divisions seront des politiques constantes chez Lavalin.
Dès le milieu des années 60, l’expansion de l’informatique avait amené Lalonde, Valois, Lamarre, Valois et Associés à créer une filiale du nom de Cosigma Inc., dont l’objectif était d’étudier les applications de l’informatique aux problèmes du génie. Comme les maillons d’une chaîne, viendront ensuite s’ajouter Lea, Benoit & Associés Ltée, consultants en génie sanitaire et en travaux municipaux, puis Jacques Déry & Associés Inc., consultants en travaux maritimes.
Au fil des ans, plusieurs autres filiales sont créées, acquises ou affiliées à l’entreprise. Photographic Surveys Inc., une firme spécialisée dans la photographie aérienne, la cartographie, la photo-interprétation géologique, la géophysique aéroportée, le géocodage et la télédétection à partir de satellites devient une nouvelle division en 1968 sous le nom de Photosur Inc. Des économistes du Groupe donnent naissance à Éconosult.
En 1973, l’ingénieur André Marsan forme la compagnie André Marsan & Associés Inc. (AMAI), filiale dont le mandat est principalement d’effectuer les études dans les domaines de l’écologie et de l’environnement. La même année, voit apparaître Hydrogéo Canada Inc., filiale vouée aux travaux hydrologiques et aux problèmes de la gestion des eaux.
Cette addition de nouvelles sociétés spécialisées se poursuit tout au long des années 1970, renforçant les compétences qui permettent peu à peu au Groupe de proposer à ses clients un éventail complet et intégré de services. Lavalin peut répondre aux préoccupations de l’heure, qu’il s’agisse d’installations portuaires ou maritimes, d’exploration de nouvelles sources énergétiques, d’environnement, de gestion de projets, de construction d’usines ou de routes.
La dynamique de toutes ces transactions permet à Lavalin d’augmenter son fonds de connaissances et de consolider sa position partout au Canada dans le domaine du génie, de la construction et des études technico-économiques. Cette implantation hors des frontières du Québec est consacrée par l’acquisition de Fenco et Geocon, dont les sièges sociaux sont situés à Toronto et dont plusieurs bureaux sont établis dans la majorité des provinces canadiennes.
En 1975, à la veille de son quarantième anniversaire, le Groupe emploie plus de 2 500 personnes dans des disciplines aussi diverses que la géographie et l’analyse de systèmes, mais dont l’éventail couvre tous les champs d’activité du génie. Par exemple, Partec se spécialise dans la réalisation «clés en main» d’usines pétrochimiques et de traitement du gaz, Petrotech Lavalin dans le domaine des pipelines, Ebastec Lavalin Inc. œuvre dans le domaine des centrales thermiques et Socodec Inc. s’occupe de réaliser des projets industriels «clés en main» dans le monde francophone. Toutes ces nouvelles filiales viennent grossir les rangs du Groupe en 1976.
Les années 1970 sont celles de grands projets canadiens, dont celui de la Baie James, le « projet du siècle ». Dès 1972, le Groupe obtient une grande partie du contrat de gérance du Complexe La Grande (14,6 milliards de dollars) et plusieurs des filiales sont mises à contribution. Le groupe participa aussi à l’aménagement de l’Aéroport international Montréal-Mirabel, l’aménagement du Parc olympique de Montréal, la construction de l’autoroute Ville-Marie et à de nombreux autres projets industriels, hydro-électriques ou écologiques sur l’ensemble du territoire canadien.
En 1977, la société Lamarre, Valois International est renommée Lavalin International Inc. : elle possède déjà des bureaux à Dakar, Paris, Bogota, Manille, Port-au-Prince, Nairobi, Riyad et Alger. Elle est active en Mauritanie, au Bénin (installations portuaires), au Sri Lanka, en Côte-d’Ivoire et au Niger, au Nigeria, en Bolivie, etc.
Ce déploiement international permet à Lavalin de se poser en concurrent sérieux face aux compétiteurs de l’ensemble du marché mondial et encourage les dirigeants à entrer dans les années 80 en envisageant sereinement la poursuite de l’expansion du Groupe. Cette confiance se confirme par la formation en 1979 de COED (1979) Inc. qui dote l’entreprise d’un organisme d’approvisionnement et de fourniture d’équipement à l’échelle internationale.
La croissance continue
Au début des années 80, tout indique que l’élargissement des cadres d’opération du Groupe Lavalin va se poursuivre. On commence cette nouvelle décennie par l’acquisition de la firme torontoise James F. MacLaren Limited, spécialisée dans le traitement des eaux, des déchets industriels et nucléaires. L’année suivante, en 1981, Lavalin acquiert une compagnie de Colombie-Britannique offrant des services d’ingénierie dans le domaine des usines de sciage et des produits du bois, King, Murphy & Associates Ltd.
La même année, soit en 1981, Lavalin compte plus de 5 200 employés et l’acquisition du Groupe Shawinigan en 1982 ajoute d’un coup plus de 1 000 employés au personnel déjà existant. Le Groupe Shawinigan fait de Lavalin une des plus importantes sociétés canadiennes dans le domaine de l’énergie électrique. La récession de 1982 force toutefois le Groupe à réduire son personnel.
À l’automne de 1982, la multiplication des filiales et la taille de l’entreprise rendent nécessaire la restructuration de son organisation, autant au plan géographique que technique. Chacune des diverses régions dans lesquelles le Groupe est en opération se dote «d’unités locales». Le Canada est par exemple divisé en dix unités locales, où chacune des anciennes divisions techniques est chargée d'un champ d’activité précis. De plus, quatre centres régionaux sont formés : Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver.
En 1983, l’exploitation accrue des richesses sous-marines incite le Groupe à mettre sur pied une nouvelle société, Lavalin Offshore Inc, regroupant tous les services touchant à ce secteur : exploration de l’Arctique, plates-formes d’exploration et de forage, pipelines sous-marins, etc.
En 1983, Lavalin se lance aussi à l’assaut de l’Europe en signant une convention d’association avec le groupe français Lafarge Coppée pour donner naissance à un groupement dont Lavalin acquiert 70 %. Les marchés européens sont désormais accessibles et, du même coup, ceux de l’Europe de l’Est et de l’Union soviétique. Le Groupe s’enrichit de quatre nouvelles divisions et de trois centres régionaux : Lafarge Coppée Lavalin à Paris, Coppée Courtoy et Coppée Lavalin à Bruxelles, et Coppée Engineering à Londres.
Ces nouvelles filiales européennes offrent des services allant de l’assistance technique pour l’exploitation de cimenteries à la construction d’usines de produits chimiques et pétrochimiques en passant par l’assistance technique aux travaux de forage en mer à partir de plates-formes.
À la même époque, plusieurs contrats en cours reflètent la diversité des activités du Groupe. On étudie un projet de barrage en Chine, on fournit de l’équipement de forage au Kenya, on s’occupe de transport d’électricité au Cameroun, de désulfuration du gaz en URSS, de pastillage du soufre en Arabie Saoudite, de développement urbain en Indonésie, on résout des problèmes d’approvisionnement en eau au Bhutan et on construit même un monument commémoratif dans des délais très courts en Algérie.
En 1986, le Groupe Lavalin rassemble près de 6 000 employés. Il contrôle 62 divisions et 18 sociétés associées réparties d’un océan à l’autre, présentes sur tous les continents et actives dans plus de 50 pays. Lavalin s’implante en même temps pour la première fois dans un territoire voisin mais plus difficile d’accès : les États-Unis. Lavalin Corporation s’installe au Michigan, dans la région de Détroit.
Au pays, les activités de la Société sont de plus en plus variées et ses grandes réalisations, comme l’aluminerie de Bécancour (Pechiney) ou encore l’achèvement du mât et du toit du Stade olympique de Montréal, demeurent à la fine pointe de la technologie.
Toujours en 1986, Lavalin a fait l’acquisition de la firme E & B Cowan Ltd. and Cowan International Inc. des États-Unis. Une nouvelle division du nom de Cowan Lavalin Inc. est créée à la suite de cette transaction. Elle permet au Groupe d’accroître considérablement son expertise dans le domaine des pâtes et papiers.
Une nouvelle filiale dans le domaine des biotechnologies, LavalinTech, est la première société du Groupe à émettre des actions publiques.
Au début de son deuxième cinquantenaire, Lavalin cherche à élargir son son champ d’activité traditionnel, celui de la consultation, de l’ingénierie et de la construction, à trois autres grands secteurs : l’immobilier, la santé et l’industrie.
Dans les années 1985 et 1986, deux nouveaux holdings voient le jour : Lavalin Entreprises Inc., créé pour gérer les intérêts du Groupe Lavalin dans les petites et moyennes industries faisant appel à son expertise, puis Lavalin Industries Inc. qui est chargé de la gestion des intérêts du Groupe Lavalin dans la grande industrie par l’entremise de ses deux filiales, Kemtec et UTDC.
Toujours en 1986, le Groupe Lavalin met sur pied le holding de sous-groupe Prodevco, chargé du développement immobilier, de l’acquisition et de la gestion d’édifices. Avec la création du nouveau holding de sous-groupe Lavalin Santé, Lavalin vient consolide sa présence dans le secteur de la santé. Sanitech Lavalin permet au Groupe Lavalin d’exploiter des ouvrages de traitement d’eau ou de déchets et d’offrir à ses clients des projets clés en main.
En 1986, Lavalin se trouve au premier rang des firmes canadiennes, au cinquième rang des firmes d’ingénieurs-conseils au monde, et au trentième rang des plus importantes compagnies d’ingénierie et de construction. Mais cette expansion effrénée dans les secteurs les plus variés la fragilise et la conduit moins de cinq ans plus tard à déposer son bilan et à devoir fusionner dans SNC-Lavalin.
Voir aussi
Sources
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