- Laure de Chevigné
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Laure Marie Charlotte de Sade, par son mariage comtesse Adhéaume de Chevigné, est née le 31 mai 1859 et décédée le 15 octobre 1936. Elle a été l'une des inspiratrices de Marcel Proust, qu'elle n'appréciait pas particulièrement, pour le personnage d'Oriane de Guermantes dans À la recherche du temps perdu.
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Biographie
Arrière-petite-fille du célèbre marquis de Sade, Laure de Sade épouse le 6 février 1879 le comte Adhéaume de Chevigné (1847-1911), membre du service d'honneur du comte de Chambord[1]. Ils demeurent 36, rue de Miromesnil à Paris.
Elle est une des figures de la vie mondaine et aristocratique parisienne de la fin du XIXe siècle, liée à de nombreuses altesses royales et princières. Elle passe quelques semaines par an à Frohsdorf, où régnait une étiquette rigide, auprès du prétendant du trône de France, jusqu'à sa mort en 1883. Elle tient d'abord un salon musical et d'artistes, puis elle s'attire l'amitié d'un groupe de « cercleux », plus âgés, qui appréciaient son élégance et son esprit fin. Reynaldo Hahn disait d'elle: « C'est une femme du XVIIIe siècle, chez qui le sentiment se mue bientôt en esprit[2]. » Elle ouvre son salon dans l'après-midi au marquis de Breteuil, au comte Costa de Beauregard, au comte Joseph de Gontaut-Biron, au marquis du Lau, au comte Albert de Mun et à bien d'autres. Ils se cotisent à chaque Premier de l'An pour lui offrir un nouveau rang de perles. « Mes colliers me permettent de compter mes amis et mes années, » disait-elle[3]. Elle est belle, avec de grands yeux bleus et des cheveux blonds, mais moins belle que la comtesse Greffulhe (autre modèle de la duchesse de Guermantes). Elle est surtout extrêmement distinguée. Elle lance plus tard aux courses de Longchamp les tailleurs gris foncé de chez Creed. Comme la duchesse de Guermantes, elle a une voix rauque, car elle abuse des cigarettes. Elle est amie de la reine Isabelle d'Espagne, de la grande-duchesse Wladimir, qu'elle conseille sur sa toilette.
Marcel Proust l'aperçoit la première fois au théâtre, comme le Narrateur de La Recherche, en robe de gaze blanche avec un grand éventail à plumes. Il fait en mai 1892 un portrait d'elle dans Le Banquet, revue créée par son ami Fernand Gregh. Elle y est comparée à une déesse-oiseau. Le roman de Proust est en germes.
Il en existe un célèbre portrait par Federico de Madrazo y de Ochoa.
Mère de Marie-Thérèse de Chevigné, qui avait épousé Maurice Bischoffsheim, elle est la grand-mère de la poétesse Marie-Laure de Noailles et de l'homme politique Pierre de Chevigné.
Notes et références
- George Painter, op. coté, p 158, tome I
- George Painter, op. cité, p. 159, tome I
- George Painter, op. cité, p. 160, tome I
Bibliographie
- George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, 1966, 2de édition 1992
Lien interne
Catégories :- Comtesse française
- Naissance en 1859
- Décès en 1936
- Salonnière
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