- Lalligand-Morillon
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Pierre Lalligand, dit Morillon, né à Autun, en 1759 et mort à Paris en 1794 était un révolutionnaire français qui joua un rôle dans le démantèlement de l'Association bretonne. Il était également le cousin de Claude Basire.
Il servit dans la gendarmerie sous l'Ancien Régime, mais en fut chassé pour avoir mis en circulation de fausses lettres de change. Il s'essaya par la suite à plusieurs métiers et notamment au théâtre. Au début de la Révolution, il fut condamné à quinze ans de prison pour faux monnayage, mais il parvint à s'évader, grâce à la complicité du geôlier qu'il avait soudoyé, et put fuir à l'étranger. Il se joignit aux émigrés et aux royalistes et voulut offrir ses services aux frères de Louis XVI. Mais rapidement déçu du peu de confiance qu'on lui accorda, il retourna en France, et il passa dans le camp révolutionnaire. Il proposa un plan visant à faire enlever les fils du comte d'Artois, mais ne reçut aucun soutien. Cependant, son zèle poussa les patriotes à lui offrir d'autres missions. Il se signala notamment en démantelant un complot contre-révolutionnaire à Grenoble, dont il fit arrêter le chef Monnier de La Carré.
Sur les conseil de Fabre d'Églantine, il fut adjoint à Valentin Chevetel, dit Latouche, pour faire arrêter les membres de l'Association bretonne dirigée par Armand Tuffin de La Rouërie. Lalligand et Chevetel se détestaient, mais ce dernier qui avait infiltré l'association souhaitait agir discrètement, et avec son accord, Lalligand fut choisi pour chef de l'expédition contre les conjurés bretons. Pendant que Chevetel continuait d'espionner, Lalligand resta presque inactif à Saint-Servan, en Bretagne, jusqu'à la fin de février 1793. Puis, sur les indications de Latouche, il se porta au manoir de La Guyomarais où il fit arrêter les suspects. Il put découvrir le corps de La Rouërie, mort au manoir le 30 janvier 1793 et enterré discrètement. Lalligand fit exhumer le cadavre qu'il fit décapiter. Il fit arrêter 27 associés bretons qui furent envoyés à Paris où, au terme du jugement, douze d'entre eux furent guillotinés.
Lalligand fut ensuite envoyé à Digoin, Paray-le-Monial et Charolles en Bourgogne. Muni des pleins pouvoirs, il s'enrichit en faisant arrêter de prétendus suspects qu'il ne faisait libérer qu'en échange d'argent. Cependant, suite à la mort de ses protecteurs Claude Basire et Fabre d'Églantine, guillotinés avec les dantonistes le 5 avril 1794, il fut dénoncé à la Convention par les comités populaires de Digoin et Charolles. Rappelé à Paris, il y fut arrêté, jugé puis guillotiné le 7 juillet 1794 sur la place du trone renversé (aujourd'hui place de la Nation),et il a été inhumé comme les 1305 autres victimes, dans les fosses communes du cimetière de Picpus. Son nom figure sur la liste des victimes dans le coeur de l'église du couvent .
Sources
- Le Marquis de la Rouërie et la Conjuration bretonne. G. Lenôtre. Librairie Académique Perrin, 1927
- Christian Bazin, Le marquis de la Rouerie "Colonel Armand " de la guerre américaine à la conjuration bretonne, Perrin, 1990
Catégories :- Personnalité guillotinée durant la Révolution française
- Naissance en 1759
- Décès en 1794
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