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La Conscience de Zeno
La Conscience de Zeno Auteur Italo Svevo Genre Roman Version originale Titre original La coscienza di Zeno Éditeur original Italo Svevo Langue originale Italien Pays d'origine Italie Date de parution originale 1923 Version française Traducteur Paul-Henri Michel Éditeur Gallimard Date de parution 1927 (version abrégée)
1954 (version intégrale)La Conscience de Zeno (en italien : La coscienza di Zeno) est un roman italien d'Italo Svevo écrit à partir de 1919 et publié en 1923. Ce roman psychologique contient les réflexions de Zeno Cosini, paisible rentier de la Trieste austro-hongroise de la fin du XIXe siècle qui s'interroge sur sa vie, ses actes et leur motivation en vue d'une psychanalyse. Celle-ci, qui se déroule en 1915, l'année de l'entrée en guerre de l'Italie contre l'Empire austro-hongrois, est un échec, le docteur de Zeno tenant absolument à expliquer tous ses comportements par un complexe d'Œdipe. Néanmoins, elle lui aura permis d'examiner à fond sa conscience et, au bout du compte, de vivre en paix avec lui-même.
La personnalité de Zeno
Pour illustrer son caractère vélléitaire, Zeno évoque son incapacité à arrêter de fumer. Toute son existence est jalonnée de « dernières cigarettes », de résolutions jamais suivies d'effet de cesser de fumer à telle ou telle date plus ou moins symbolique. Étudiant dilettante, hésitant entre le droit et la chimie, Zeno n'a pas su convaincre son père de sa capacité à reprendre les affaires familiales. À sa mort, elles sont confiées à un employé capable, Olivi, Zeno devant vivre en rentier.
Sera-t-il plus déterminé en amour ? Oui et non. Zeno fait sa cour à la belle Ada Malfenti mais, devant son refus, c'est sa sœur Augusta qu'il épouse. Il découvre avec surprise qu'il aime sa femme ce qui ne l'empêche nullement d'avoir une liaison avec une pauvre jeune fille, Carla. Il veut rompre avec sa maîtresse mais reporte sans cesse la décision au lendemain et n'accepte pas que cette dernière épouse son professeur de chant.
Plein de contradictions, il jalouse son beau-frère Guido Speier puis lui vient en aide dans ses affaires commerciales sans jamais définir clairement ses sentiments pour Ada. Il ne l'aime plus mais, en même temps, voudrait lui faire regretter d'avoir choisi Guido plutôt que lui. Guido trompant sa femme avec moins de discrétion que lui et dilapidant la fortune familiale dans des spéculations qui tournent mal, Zeno devient, par défaut, le « meilleur homme de la famille ».
Avec humour, Zeno décrit les situations impossibles dans lesquelles il se fourre tout seul. Résolu à faire telle ou telle déclaration à une personne, il se retrouve à lui dire le contraire de ce qu'il voulait. De quiproquos en incohérences, il finit par ne pas assister à l'enterrement de son beau-frère, mort accidentellement des suites d'une tentative de suicide simulée. Ada et son psychanalyste en concluent que Zeno n'aimait pas Guido alors même qu'il œuvrait à ce moment précis au sauvetage de ses affaires en bourse !
Où est la vérité ? Difficile à dire quand Zeno lui-même laisse entendre que ses mémoires sont truffés de mensonges et de souvenirs inventés...
Zeno et la psychanalyse
Comparant la chimie et la psychanalyse, Zeno Cosini écrit : « Emprisonné dans l'éprouvette, le corps à analyser, toujours égal à lui-même, attend le réactif et, quand il se présente, lui donne toujours la même réponse. En psychanalyse, jamais les mêmes images ne se reproduisent deux fois, ni les mêmes mots. Il faudrait donc l'appeler autrement. J'aimerais mieux aventure psychique. C'est bien cela : au début d'une séance, on a l'impression d'entrer dans un bois où l'on ne sait trop si on tombera sur un ami ou sur un brigand. L'aventure terminée, on n'en sait d'ailleurs pas davantage. En quoi la psychanalyse s'apparente au spiritisme.[1] »
Notes
- ↑ La conscience de Zeno, chapitre VIII Psychanalyse, folio, ISBN 2-07-036439-9, p. 511
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Catégories : Roman italien | Roman paru en 1923
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