- La Révolution sociale
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La Révolution sociale Pays France Langue Français Périodicité Hebdomadaire Genre Presse écrite
Presse anarchiste
Presse politiqueDate de fondation 12 septembre 1880 Date du dernier numéro 18 septembre 1881 Éditeur Paris Propriétaire Préfecture de police Directeur de publication Égide Spilleux La Révolution sociale est un journal anarchiste hebdomadaire fondé le 12 septembre 1880 par l'agent provocateur Égide Spilleux, dit Serreaux, dit Genlis, et financé par Louis Andrieux, préfet de police[1]. Diffusé jusqu'au 18 septembre 1881, le journal totalisera 56 numéros.
Sommaire
Histoire
Le premier journal anarchiste en France parait le 12 septembre 1880 grâce aux fonds mis à disposition par le préfet de police Louis Andrieux. Ce dernier résume ainsi ses motivations dans son livre Souvenirs d'un préfet de police publié en 1885 : « On ne supprime pas les doctrines en les empêchant de se produire... Donner un journal aux anarchistes, c'était d'ailleurs placer un téléphone entre la salle de conspirations et le cabinet du préfet de police[1] ».
Dès son premier numéro, le journal consacre une rubrique à la fabrication des bombes sous le titre « Études scientifiques ». Cette dernière se développera rapidement dans d'autres journaux anarchistes (La Lutte, Le Drapeau noir, La Varlope, La Lutte sociale) sous les noms de « Produits antibourgeois » ou d'« Arsenal scientifique »[2].
Égide Spilleux prend contact avec les anarchistes de Paris en 1880. Il est alors recommandé par Antoine Crié, un compagnon anarchiste, professeur de français à Bruxelles. Il attire l'attention sur lui par l'éloquence de sa défense de l'action violente[3]. Interrogé sur la provenance de l'argent, Égide Spilleux désigne une Anglaise de ses amies prête, selon lui, à verser 3000 francs, plus 1500 francs pendant six mois pour le journal. Pour vérifier les propos d'Égide Spilleux, plusieurs anarchistes habitant Londres, dont Émile Gautier, prirent contact avec cette généreuse donatrice qui confirma ses sympathies pour la cause anarchiste[4].
Étant de nationalité belge, Égide Spilleux se voit refuser le droit de fonder un journal en France par le chef du deuxième bureau, dit « de la presse », à la Préfecture de police. C'est donc Victor Ricois qui assume la fonction de gérant-propriétaire « officiel »[4].
Louis Andrieux écrit lui même quelques articles pour le journal et se vante d'avoir suggéré le premier attentat anarchiste en France[5]. La cible retenue est la statue d'Adolphe Thiers, le « boucher de la Commune », à Saint-Germain-en-Laye. L'attentat a lieu dans la nuit du 15 au 16 juin 1881 mais ne fait aucun dégâts, au plus une mince tâche noire[1].
Rapidement, certains compagnons s'émeuvent de la désinvolture avec laquelle La révolution sociale fait paraître leurs noms et adresses. La parution du journal prend fin le 18 septembre 1881 sur une lettre d'adieu d'Égide Spilleux[6].
Voir aussi
Agent provocateur ~ Anarchisme ~ Louis Andrieux ~ Louise Michel ~ Police ~ Presse anarchiste ~ Propagande par le fait
Bibliographie
- Jean Maitron, Le Mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2070724980)
- Louis Andrieux, Souvenirs d'un préfet de police, Paris, J. Rouff, 1885 [lire en ligne]
Notes
- (fr) Louis Andrieux, Souvenirs d'un préfet de police, Paris, J. Rouff, 1885
- (fr) Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2070724980) p.206-209
- (en) George Woodcock, Anarchism: A History Of Libertarian Ideas And Movements, Broadview Pr, 2004 (ISBN 1551116294) p.248-249
- (fr) Victor Ricois, L'Insurgé, n°5, 12-19 avril 1885 ; cité par Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2070724980) p.141
- (fr) Jean Marc Berlière, Le Monde des polices en France, Éditions Complexe, 1999 (ISBN 2870276419) p.157
- (fr) Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2070724980) p.141-142
Catégories :- Presse anarchiste en France
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- Titre de presse créé en 1880
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