- La Part de l'autre
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La Part de l'autre Auteur Éric-Emmanuel Schmitt Genre Roman Pays d'origine France
Date de parution 2003 ISBN 2253155373 La Part de l'autre est un roman de l'écrivain français Éric-Emmanuel Schmitt, paru en 2003. Il s'agit d'une biographie romancée d'Adolf Hitler en parallèle avec une biographie uchronique d'Adolf H. Selon Schmitt, « la minute qui a changé le cours du monde est celle où l'un des membres du jury de l'École des beaux-arts de Vienne prononça la phrase « Adolf Hitler : recalé » ».
Le personnage historique échoue au début du roman au concours d'entrée à l'École des beaux-arts de Vienne et commence à descendre le chemin qui le mènera à la direction du parti nazi puis de l'Allemagne. Adolf H., quant à lui, entre dans cette école et découvre un monde et des sentiments que son double n'a jamais connu d'après Schmitt.
Dans la version où il est admis à l'École des beaux-arts, Adolf H. rencontre très vite le docteur Sigmund Freud, reconnu comme le créateur de la psychanalyse et héros d'une pièce de théâtre de Schmitt, Le Visiteur.
Sommaire
Synopsis
« 8 octobre 1908 : Adolf Hitler est recalé.
Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde... »
Analyse
Par une humanisation nécessaire d'Adolf Hitler, Éric-Emmanuel Schmitt montre que le monde aurait pu être tout autre et que chacun de nous renferme un Hitler en puissance, une possibilité de faire le mal. Cette part que la plupart des hommes cache sans cesse, refoule, est considérée ici comme un prélude à la guerre, à la mort.
L'auteur en abordant cette réflexion essaie de comprendre sans justifier pour ne plus revoir un tel drame sur notre planète. Dans le livre, on trouve l'expression « La part de l'autre » dans une lettre qu'écrit Adolf H. à Sœur Lucie : « J'admets la part de l'autre dans la constitution de mon destin » (p. 247) ; ainsi, cette lettre fait allusion a l'opinion d'autrui qui permet à Adolf H., comme l'avait fait auparavant Freud, de se rendre compte de ses qualités et de ses défauts, et grâce à cela, de progresser et de s'éloigner peu à peu de la part de lui même qui l'aurait emmené à devenir Hitler.
Le style d'écriture, alternant sèchement le récit de la vie des deux personnages, Hitler (historique) et Adolf H. (imaginé par l'auteur) rehausse le malaise qui se fait à chaque instant plus palpable : le dictateur Hitler est une évolution possible existant chez tout être humain. C'est là un des messages de l'auteur : rien n'est jamais joué, chaque homme décide à chaque moment de l'orientation de sa vie. Cette thèse s'approche de l'existentialisme de Jean-Paul Sartre, qui considère lui-aussi que les hommes se réinventent perpétuellement.
À rapprocher d'un autre exercice uchronique intéressant fait par Norman Spinrad en 1972 : Rêve de fer.
Voir aussi
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