- La Mothe-en-Bassigny
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Sur les communes d'Outremécourt et de Soulaucourt-sur-Mouzon en Haute-Marne, le site de La Mothe-en-Bassigny n'est plus aujourd'hui qu'une colline couverte de forêt. On y découvre des amas confus de pierres, témoins d'un passé douloureux. Ici se trouvait, avant 1645, la citadelle de La Mothe.
Sommaire
Histoire
La citadelle a été fondée en juillet 1258, par une charte du comte de Bar Thibaut II (charte d'affranchissement du château de Saint-Hilairemont, ancien nom de La Mothe), sur un promontoire isolé de 506 mètres d'altitude, terre champenoise prise à Joinville, en limite du Duché de Lorraine, qui est alors un État d'Empire. Grâce à sa position et à son architecture fortifiée, elle devient, plus tard, la ville la plus puissante de Lorraine après la capitale du duché, Nancy. Important centre commercial et militaire, la cité va compter alors, jusqu'à quatre mille habitants et soldats.
Au XVIe siècle, les États y furent réunis pour la rédaction de la Coutûme du Bassigny en 1506 et 1580.
Au XVIIe siècle, pendant la Guerre de Trente Ans, le duc de Lorraine prend partie pour son suzerain l'Empereur, contre son cousin le roi de France. Charles IV de Lorraine perd rapidement toutes ses possessions excepté la Mothe, qui ne se rend au cardinal de Richelieu que le 26 juillet 1634, après cent quarante et un jours de ce premier siège de La Mothe. C'est le Marquis de Villeroy qui, en prenant le commandement des forces royales le 24 juin 1634, réduit en quatre jours le bastion Sainte Barbe[1]. Rétrocédée au duc en 1641, la ville est à nouveau soumise à un siège, du 25 juillet au 31 août 1642, puis libérée par Charles IV qui écrase l'armée française à Liffol-le-Grand.
La ville est de nouveau assiégée dès décembre 1642, jusqu'à la mort de Louis XIII en mai 1643. Dès qu'il sent son pouvoir suffisamment affermi, Mazarin poursuit l'œuvre de son prédécesseur et ordonne à Magalotti de reprendre le siège le 4 décembre 1644. La ville se défend vaillamment et Magalotti est tué sous le bastion de Vaudémont d'un coup de mousquet tiré par le chanoine Héraudel. Les bombes (utilisées pour la première fois dans un conflit en Europe), le froid, puis la famine ont cependant raison des assiégés qui se rendent le 1er juillet 1645, après deux cent cinq jours de résistance.
Contrairement à ce qui avait été convenu lors des accords de reddition, Mazarin fait démolir non seulement les fortifications, mais aussi tous les bâtiments : la ville est entièrement rasée. La population qui est chassée de la ville-forte est alors évaluée à 3000 personnes.
Après une existence de trois cent quatre-vingt-sept ans, La Mothe qui, de 1634 à 1645, a résisté à quatre reprises à l'armée du roi de France, n'est plus qu'une vaste ruine. Cela marque la fin de la Lorraine en tant qu'État pleinement souverain. Les ducs de Lorraine qui suivront dépendront fortement de la volonté des Bourbons de France, jusqu'au rattachement officiel à la France en 1766.
Cet épisode est resté longtemps une blessure profonde pour les Lorrains. Aussi après le découpage de la France en départements, on fit faire à la frontière de la Haute-Marne un petit décrochage pour y inclure le site de La Mothe. Ceci permit de rattacher un symbole potentiellement dangereux pour l'unité nationale à la Champagne, région fondatrice du royaume de France.
Les ruines de La Mothe ont été classées monument historique en 1923 et d'importants travaux de restauration ont été effectués.
Le site est inscrit dans une gigantesque réserve Natura 2000 partagée entre la Haute-Marne et les Vosges.
Vestiges
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Reste du chevet de la collégiale
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Monument érigé en 1896 sur l'emplacement du château disparu
Les défenseurs de La Mothe
Les signataires de la reddition Faict à La Mothe le dernier jour de juin mil six cent quarante cinq
- Rémion : colonel d'infanterie, homme de confiance de Cliquot et témoin secret de la tentative de corruption par Saint-Marc
- H. Saintoin : Errard de Lavaux seigneur de Saint-Ouen (les Parrays) se livra comme otage aux Français.
- Germainvilliers : Antoine Sarrazin, fils de Jean-Baptiste Sarrazin, lieutenant-colonel, conseiller du gouverneur Cliquot.
- Lavosges
- C. de la Mothe[2]
- Provancher
- F. Aymé (François Esmez d'Eut Tout), colonel du régiment d'Épinal
- N. Le Noir
- Sainctouain : Hector de Lespine, colonel, qui transmit la seigneurie de Saint-Ouen à sa fille, l'épouse d'Errard de Lavaulx.
- De Mussy
- De Marne
- Mailfert
- P. Gautier
- Formouze
- Roncourt : René de Roncourt, sénéchal de La Mothe, capitaine des bourgeois, puis sénéchal de Bourmont.
- Malcuyt : Paul Malcuyt. Militaire. Il avait un frère, lieutenant, qui fut tué lors d'un siège de La Mothe.
- Willermin : Charles de Willermin, fils de Claude de Willermin, officier de la garnison.
- De Karbonnet
- Bonviller : Jacque d'Ourches, fils de Marguerite Héraudel[3], Dame de Sauville en 1609 et de François d'Ourches. Colonel de cavalerie du régiment d'Ourches, seigneur de Bonvillet[4].
- François di Vomcel
- La Coste
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Le site de l'Association Pour La Mothe
- http://alain.j.schneider.free.fr/La_Mothe/La%20Mothe.htm
- http://perso.orange.fr/michel.paris/sitelamothe/
Ouvrages
- Les Dernières violettes de la Mothe de Gilles Laporte Roman historique ayant pour cadre les sièges de 1634 à 1645 Prix Plume de Vair 1997 - Prix de l'Académie de Stanislas 1997(ISBN 2869116136) Editions ESKA Paris
- La Mothe, citadelle lorraine aux confins de la Champagne Collectif Archives départementales des Vosges-Musée de Chaumont-Musée historique lorrain de Nancy 1996
- La Mothe-en-Bassigny - Place forte de la Lorraine face à la France , par Jean CHARLES (collection Itinéraire du Patrimoine, juillet 2002).
- La sénéchaussée de La Mothe et Bourmont, des origines à 1645, par Nicolle SÉBLINE (Éditeur : Dominique GUÉNIOT).
- La Mothe, colline oubliée Film documentaire dvd de 26 minutes, d'après le roman de Gilles Laporte réal. Christophe Voegelé Co-Prod. Visuel Création et France 3 Lorraine-Champagne-Ardenne 2003
- Les Défenseurs de La Mothe par JC Chapellier archiviste de la société d'Emulation des Vosges
Notes, sources et références
- Philippe Martin (Professeur d'histoire moderne à l'Université de Nancy 2), Une guerre de Trente ans en Lorraine pp. 285 et 369
- La famille lorraine C. de la Motte portait D'or, à trois têtes arrachées de lions de gueules, lampassées, allumées et couronnées d'argent. (Annales de la Société d'émulation du département des Vosges)
- Armes Héraudel : D'azur, à la bande d'or, chargée de trois trèfles de gueules
- Fulaine: Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, Jules Marchal: fragments détachés de l'histoire de La Mothe, BNF Tolbiac
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