Amphithéâtre de Bordeaux

Amphithéâtre de Bordeaux

Amphithéâtre de Bordeaux

SPQRomani.svg Amphithéâtre de Bordeaux SPQRomani.svg
Le Palais Gallien
Lieu de construction
Burdigala (Gaule Aquitaine)
Date de construction
IIIe siècle
Dimensions externes
132 m × 111 m
Dimensions de l'arène
70 m × 47 m
Capacité
17 000 places
Rénovations
IIe siècle
(Hadrien et Antonin le Pieux)
Liste des amphithéâtres romains
Série Rome antique

L'amphithéâtre de Bordeaux, dit Palais Gallien, est une arène romaine datant du 3e quart du IIIe siècle[1] et dont il ne reste aujourd'hui que des vestiges.

L'amphithéâtre fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840[2].

Sommaire

Description de l'édifice

Le Palais Gallien a subi de graves mutilations au fil des siècles. Il ne reste aujourd'hui que peu de choses du grand amphithéâtre d'origine dont la majeure partie de l'assiette est aujourd'hui recouverte de maisons d'habitation. Seules, quelques travées et arcades, enserrées dans le tissu urbain sont encore visibles. Une partie bien dégagée du monument apparaît depuis les rues du Docteur Albert-Barraud, Émile-Fourcand, du Colisée, ou du Palais Gallien. Elle montre l'arrondi du mur extérieur, avec une élévation en arcade sur trois niveaux et une belle technique de construction alternant briques et pierres. Les vues aériennes permettent de visualiser une bonne partie de l'ellipse originelle, encore épousée par certaines maisons actuelles.

Les vestiges subsistant ont permis de déterminer que l'arène intérieure mesurait 70 mètres sur 47 mètres. Le pourtour de l'édifice était de 132 mètres sur 111 mètres, ce qui en faisait un amphithéâtre de taille imposante pouvant accueillir jusqu'à 17 000 spectateurs. L'ossature du monument était une structure de 7 ellipses concentriques, nervurées en 64 travées, donnant sur autant d'arcades extérieures. L'amphithéâtre était doté de deux portes, une à chacune des extrémités de l'ellipse. Vu l'absence de tout vestige de voûte intérieure de soutien comme on en trouve dans les autres ruines d'amphithéâtres et au regard des trous carrés observés dans les parois, on en a déduit que les gradins étaient en bois, soutenus par des poutres horizontales.

Histoire de l'édifice

La ville gallo-romaine de Burdigala pourrait avoir construit cet amphithéâtre à l'occasion du passage de Caracalla en Aquitaine. Les vestiges de mur sont en opus mixtum, alternant avec régularité de petits moellons de pierres blanches et des lits de briques, appareil employé entre la fin IIe et le IIIe siècle.

On présume que l'amphithéâtre fut incendié lors des grands raids des Francs sur la Gaule en 275/276. Les chroniqueurs indiquent qu'il aurait brûlé pendant deux jours, ce qui est compatible avec la présence de gradins en bois. Il fut ensuite laissé à l'abandon.

Il constitua un refuge de truands et de prostituées au XVIIe siècle, puis devint un dépotoir de « boues et de bourriers ».

Sous la Révolution, le monument devint une carrière publique et le terrain fut vendu par lots. On démolit des parties d'ouvrage monumentales (porte Est notamment) pour permettre un accès aisé aux lots en créant deux voies en croix traversant le site.

À partir de 1800, la collectivité publique prit des mesures pour stopper la dégradation de l'édifice et interdit toute nouvelle mutilation. Confortées en 1864, les murailles subsistantes furent classées monument historique en 1911.

Galerie

Controverse sur le nom

Selon certaines sources, l'édifice devrait son nom à une légende du Moyen Âge, qui l'interprète comme un palais, et attribue sa construction à Charlemagne pour son épouse Galiene[3]. Cette attribution est reconnue comme erronée, car l'édifice est un amphithéâtre romain dont le pourtour ovale se lit bien sur la vue aérienne de la ville de Bordeaux.

D'autres sources indiquent que le Palais Gallien doit son nom à l'empereur Gallien, qui régna de 253 à 268. Cependant, la technique de construction semble antérieure au règne de ce prince. Des monnaies de Gallien, Tétricus et Postume ont été découvertes dans les fouilles de l'édifice, ainsi que des tessons de céramique du IIIe siècle, mais on y a aussi découvert un bronze du règne de l'empereur Trajan, ce qui entretient le doute sur la date de construction[4].


Notes et références

  1. Notice no PA00083156, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
  2. notice de la base Mérimée
  3. Du IXe au XIIe siècle l'imagination populaire fait naître des légendes qui vont influencer toute la littérature du Moyen Âge; les plus célèbres sont inspirées par le personnage de Charlemagne, véritable héros du monde de la chrétienté. Une première légende (carolingienne) mêle les péripéties (imaginées) de jeunesse de Charlemagne et les récits de Rodoric, Archevêque de Tolède au XIIIe siècle; Charlemagne, très jeune, ayant été chassé par son père Pépin, se serait réfugié chez le roi Galafre à Tolède, l'aidant à guerroyer contre le roi de Saragosse. À la mort de Pépin, Charlemagne revient en France avec la belle Galienne, fille du roi de Tolède, qu'il épouse après qu'elle eut embrassé la religion chrétienne. En Aquitaine Charlemagne aurait fait bâtir pour Galienne le Palais de Bordeaux. Une seconde légende, peut être moins connue, nous est parvenue par le "Livre des Bouillons" qui raconte l'histoire de Cenebrun, comte du Médoc, fils de Gualienne et de Cenebrun, roi de Bordeaux. Gualienne est la fille aînée de l'Empereur Titus et Cenebrun le deuxième fils de l'Empereur Vespasien. "Ici est l'histoire contenant le mariage de Cenebrun, seigneur de Lesparre et de la fille du sultan de Babylonie. La ville de Bordeaux fut fondée, longtemps avant la naissance de J.-C., par Titus et Vespasien, Empereurs de Rome. Elle reçut pour roi Cenebrun, second fils de Vespasien et gendre de Titus. La domination de ce prince s'étendit sur tout le midi de la Gaule. Les Piliers de Tutelle furent construits par lui et Galliene, sa femme fit bâtir le palais qui dans son temps passait pour le plus noble et le plus beau qui fut sous le ciel. Son second fils Cenebrun devint Comte du Médoc. Galienne, qui ne pouvait vivre sans son fils, fit faire, à travers les bois épais qui la séparaient du Médoc, un chemin uni et droit comme une corde, qui allait de son palais jusqu'à la mer, qu'elle parcourait dans son char d'or."
  4. Un petit bronze de Trajan pouvait toutefois circuler encore sous Gallien.

Voir aussi

Liens externes

44°50′52″N 0°34′59″O / 44.84778, -0.58306

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