- Amiral Georges Robert
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Georges Robert (amiral)
Georges Achille Marie Joseph Robert (31 janvier 1875-2 mars 1965) est un militaire et administrateur français.
Il arrive à la Martinique à bord du croiseur la Jeanne d'Arc en septembre 1939. Suite à la débâcle de l'armée française en juin 1940, Pétain le nomme représentant légal de l'ordre Vichyssois aux Antilles. L'Amiral Robert est dès lors le Haut commissaire de la France aux Antilles.
Durant cette période très incertaine, il gère la situation des possessions françaises face aux intérêts britanniques et surtout américains. Avec ces derniers, il obtient une sorte d'arrangement à l'amiable qui cantonne les possessions françaises d'Amérique dans une certaine neutralité. Il entend préserver ainsi la souveraineté nationale sur les colonies. Il veillera plus particulièrement aux réserves d'or de la Banque de France entreposées provisoirement au fort Desaix.
Il est fortement décrié par les Antillais et les Guyanais, qui lui reprochent ses excès autoritaires, un certain accaparement des rares ressources disponibles (vivres notamment) et surtout un mépris affiché des populations de couleur. On lui reproche de ne pas avoir fait le choix du général de Gaulle et d'avoir entravé la dissidence par des moyens répressifs.
Il quitte contraint et forcé l'île en juillet 1943. La vacance du pouvoir est aussitôt remise entre les mains de Henri Hoppenot — alors ambassadeur de la France combattante à Washington — et du nouveau gouverneur de la Martinique, Ponton, venu d'Afrique équatoriale.
De Gaulle, dans ses Mémoires de guerre note :
« Depuis 1940, l'Amiral Robert, haut-commissaire, maintenait ces colonies [Antilles et Guyane françaises] sous l'obédience du Maréchal. Disposant des croiseurs Émile Bertin et Jeanne d'Arc, du porte-avions Béarn, des croiseurs auxiliaires : Barfleur, Quercy, Esterel... ainsi que d'une importante garnison, il appliquait un régime de rigueur et, moyennant la garantie de sa neutralité, obtenait des Américains le ravitaillement nécessaire. Mais, à mesure des évènements, la population et de nombreux éléments militaires marquaient leur désir de se joindre à ceux qui combattaient l'ennemi[1]. »« Au début de 1943, tout annonçait qu'un grand mouvement entraînerait, bientôt dans le camp de la libération les territoires français d'Amérique et les forces qui s'y trouvaient[1]. »« En juin, la Martinique accomplit les actes décisifs. Depuis des mois, l'Amiral Robert recevait de ses administrés d'innombrables pétitions l'adjurant de laisser ce territoire ardemment français faire son devoir envers la France. J'avais moi-même trouvé l'occasion de faire passer à Fort-de-France, en avril 1943, le médecin général Le Dantec pour offrir à l'Amiral Robert une issue satisfaisante. Mais mes démarches restaient sans réponses. Par contre, menaces et sanctions redoublaient sur place contre les résistants[2]. »La période de l'administration de l'amiral Robert reste présente à la mémoire de nombreux Martiniquais, surtout les plus anciens. L'absence de commerce avec la métropole entraîna une pénurie quasi générale et une disette chronique. Les produits de première nécessité comme la farine, la viande salée, le savon, le tissu firent défaut et furent remplacés tant bien que mal par des productions locales. La mortalité infantile crût de façon dramatique. Les aînés n'ont pas oublié cette période qu'ils évoquent encore en disant "an tan Robé", c'est-à-dire "du temps de Robert".
Le 14 mars 1947, Robert est condamné à 10 ans de travaux forcés, mais la peine est remise à la demande de la Haute Cour de Justice qui l'a prononcée ; il est libéré six mois après. Il a été relevé en 1957[3].
Œuvre
- La France aux Antilles de 1939 à 1943, Paris, Plon, 1950, 228 pages
Notes et références
- ↑ a et b Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, deuxième partie : « L'unité 1942-1944 », « Alger », Paris, Plon, 1956 (édition illustrée, 1962, p. 140) (ISBN 2-259-02135-2)
- ↑ Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, deuxième partie : « L'unité 1942-1944 », « Alger », Paris, Plon, 1956 (édition illustrée, 1962, p. 141) (ISBN 2-259-02135-2)
- ↑ Bilan de l'épuration judiciaire, dans le Quid.
Liens externes
Parcours de dissidents, pages consacrées aux dissidents des Antilles et de Guyane
[1] Les Antilles pendant la Seconde Guerre mondiale
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