Kibibit

Les préfixes binaires sont souvent utilisés lorsqu'on a affaire à de grandes quantités d'octets. Ils sont dérivés, tout en étant différents, des préfixes du système international comme kilo-, méga-, giga- et ainsi de suite.

La pratique spontanée des informaticiens a été de raisonner en adoptant l'octet pour unité implicite donc d'abréger les préfixes : k, M, et G pour kilooctet, mégaoctet et gigaoctet. Un terme tel que « trois mégaoctets » est parfois abrégé, de façon incorrecte selon les normes, en « 3Mo ».

Sommaire 1 Normes 2 Usage historique 3 Voir aussi 3.1 Articles connexes 3.2 Liens externes 3.3 Références

Normes

En 1999, le Comité technique 25 (Quantités et unités) de la Commission électrotechnique internationale (CEI) a publié l'Amendement 2 de la norme CEI 60027-2 : Symboles littéraux à utiliser en électrotechnique - Deuxième partie : Télécommunications et électronique. Cette norme, d'abord publiée en 1998, introduit les préfixes kibi-, mébi-, gibi-, tébi-, pébi- et exbi-. Les noms sont formés en prenant la première syllabe de chaque préfixe SI et en lui suffixant bi pour « binaire ». La norme stipule également que les préfixes SI ont toujours leurs valeurs de puissances de 10 et ne doivent jamais être utilisés comme puissances de 2.

Largement inspiré par la CEI, l'IEEE a adopté ces préfixes dans le standard IEEE 1541 et le CENELEC en a fait une norme européenne sous la référence EN 60027-2:2007^[1].

Dans la deuxième version parue en 2004, les préfixes CEI s'arrêtaient initialement à exbi-, correspondant au préfixe SI exa-. Les deux autres préfixes SI zetta- (10²¹) et yotta- (10²⁴) seront « traduits » un an plus tard lors de la publication de la troisième version.

L'usage de cette norme ne s'est pas encore généralisé.

Préfixes CEI

Nom	Symbole	Facteur
kibi	Ki	210 = 1 024
mébi	Mi	220 = 1 048 576
gibi	Gi	230 = 1 073 741 824
tébi	Ti	240 = 1 099 511 627 776
pébi	Pi	250 = 1 125 899 906 842 624
exbi	Ei	260 = 1 152 921 504 606 846 976
zébi	Zi	270 = 1 180 591 620 717 411 303 424
yobi	Yi	280 = 1 208 925 819 614 629 174 706 176

Usage historique

Selon chaque informaticien et électronicien, les préfixes binaires prenaient le sens des puissances de deux ou de dix. Les guerres de clocher sont toujours d'actualité. Voici les correspondances possibles :

Préfixes en usage traditionnel informatique

Nom	Symbole	Puissances binaires et valeurs en décimal	Hexa	Nombre	Ordre de grandeur SI décimal
unité		20 = 1	= 160	un(e)	100 = 1
kilo	k/K*	210 = 1 024	= 162.5	mille	103 = 1 000
méga	M	220 = 1 048 576	= 165	million	106 = 1 000 000
giga	G	230 = 1 073 741 824	= 167.5	milliard	109 = 1 000 000 000
téra	T	240 = 1 099 511 627 776	= 1610	billion	1012 = 1 000 000 000 000
péta	P	250 = 1 125 899 906 842 624	= 1612.5	billiard	1015 = 1 000 000 000 000 000
exa	E	260 = 1 152 921 504 606 846 976	= 1615	trillion	1018 = 1 000 000 000 000 000 000
zetta	Z	270 = 1 180 591 620 717 411 303 424	= 1617.5	trilliard	1021 = 1 000 000 000 000 000 000 000
yotta	Y	280 = 1 208 925 819 614 629 174 706 176	= 1620	quadrillion	1024 = 1 000 000 000 000 000 000 000 000

Parfois le symbole « K » est utilisé à la place du symbole « k », essentiellement parce que le système métrique n'a pas été assimilé par tous les anglo-saxons. Certains estiment que « k » correspond au préfixe SI en puissance de dix et que « K » correspond au préfixe en puissance de deux. Le SI a refusé « K », qui correspond au symbole du kelvin.

Ces deux types d'usages sèment la confusion. Les fabricants de périphériques de stockage utilisent habituellement les facteurs SI, le nombre résultant étant le plus grand. Ainsi un disque dur de 30 Go a une capacité d'environ 28 × 2³⁰ octets. En télécommunications, une connexion à 1 Mbit/s transfère 10⁶ bits par seconde.

Parfois les deux systèmes peuvent se mélanger. Pour les fabricants de disquettes, le préfixe « M » ne signifie ni (1000 × 1000), ni (1024 × 1024). La disquette standard « 1,44 MB » a une capacité de (1 44 × 1000 × 1024) octets.

À l'époque des ordinateurs ayant 32 kilo de mémoire vive, cette confusion avait peu de conséquences, puisque l'écart entre 2¹⁰ et 10³ n'est que de 2,4 % (ou 24 octets). De nos jours cependant, avec la croissance vertigineuse des capacités des mémoires et des périphériques de stockage, ces différences mènent à des erreurs toujours plus grandes : par exemple pour un disque dur « 1 To » la différence entre l'étiquette et ce que l'ordinateur affichera avoisine 10 %.

Il peut y avoir également confusion au niveau des symboles des unités de mesure d'information elles-mêmes, ceux-ci n'étant pas définis univoquement. La pratique recommandée est « b » ou « bit » pour le bit, « o » pour l'octet et « B » pour le byte. Ces unités ne sont pas reconnues par le SI. Dans ce système, « B » est le symbole du bel et « b » le symbole du barn. L'utilisation du « o » pour « octet » est également inacceptable en usage avec SI à cause du risque de confusion avec le zéro.

Voir aussi

Articles connexes

• Octet

Liens externes

• (fr) Bureau International des Poids et Mesures
• (en) Prefixes for binary multiples, NIST
• (en) Get Ready for the mebi, gibi and tebi, NIST
• (en) When is a kilobyte a kibibyte? And an MB an MiB?, IEC
• (en) Kibibyte, World Wide Words

Références