- José de Ribera
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José de Ribera (12 janvier 1591 à Xàtiva - 1652 à Naples), dit il Spagnoletto (« l'Espagnolet ») en raison de sa petite taille, est un peintre et graveur espagnol de l'ère baroque, connu sous le nom de Giuseppe Ribera en italien. Il est l'un des représentants du ténébrisme et de l'école napolitaine.
Sommaire
Biographie
Né à Xàtiva et issu d'une famille modeste, il s'installe très jeune en Italie. Sa première œuvre daterait de 1611, Saint Martin partageant son manteau, aujourd'hui disparu[1]. Il peint à Rome une première série des Cinq Sens, dont ont été conservés deux tableaux ainsi qu'une copie des trois autres, récemment attribué à l'Espagnolet[2]. Rien n'est connu de ses années de formation.
Arrivé à Naples, en 1616, il est le protégé du vice-roi espagnol, le duc d’Osuna, pour qui il peint plusieurs tableaux conservés à la Collégiale d’Osuna (près de Séville), dont Saint Sébastien et le Calvaire. Il y acquiert une brillante réputation et peut ainsi rencontrer de nombreux artistes de passage, notamment son compatriote Diego Vélasquez qui lui achète plusieurs toiles pour le roi Philippe IV d'Espagne en 1629, puis, à nouveau en 1649, pour le palais de l'Escurial.
Ribera se marie avec Catalina de Azzolino, fille d’un peintre médiocre, avec qui il aura cinq enfants. Ses débuts en peinture sont emprunts de ténébrisme caravagesque, mais alors que Le Caravage donne beaucoup d’intensité au tableau à travers de forts contrastes de clair-obscur et le dynamisme des attitudes, chez l’espagnol, le clair-obscur sert à donner un certain mystère à l’œuvre, sans diminuer la sérénité et l’équilibre de la scène.
De cette première époque, on relève ses quatre tableaux religieux d’interprétation prophétique et d’une extraordinaire magnificence : Saint Jérôme, Saint Sébastien soigné par les Saintes Femmes, les tableaux à thème mythologique sont également importants : sleño borracho (Insulaire Ivre). On remarque la vision ascétique de l’artiste dans les représentations des prophètes, apôtres, saints, etc. : Saint Paul Ermite, Saint Roch, Saint André, Saint Jacques le Majeur ainsi que son réalisme dans les descriptions des différents martyrs.
Avec la maturité, il se libère peu à peu de son ténébrisme initial. Sa palette s’éclaircit et devient plus lumineuse, ses tonalités sont plus harmonieuses : l’Immaculée Conception. C’est l’époque de sa grande production ; sa palette s'inspire de plus en plus de l’école vénitienne, comme le montrent Vénus et Adonis, Apollon et Marsyas et dans les tableaux destinés à la chartreuse de San Martino. Son inspiration reste classique et il fait figurer, dans plusieurs de ses œuvres, l'image connue de l'Apollon du Belvédère, comme dans son Martyr de Saint-Barthélemy (1626-29, Stockolm, Nationalmuseum) ou dans son Aveugle de Gombazzo (1632, Madrid, musée du Prado), en hommage aux Antiques, ou au contraire, comme témoin de la fin du paganisme[3]. Ribera s’éloigne des compositions compliquées, typiques du baroque italien, et préfère donner à ses personnages une intensité émotive. De l’année 1646, Le Miracle de Saint Janvier est l’un de ses plus importants retables.
Ribera aimait aussi les aspects anecdotiques et populaires : ainsi, dans la série des Philosophes, on remarque des représentations de mendiants ou de types populaires : La Jeune Fille au Tambourin, le Joyeux Buveur, le Buveur de Muscat, ou de personnages extravagants La Femme à Barbe. Les dernières œuvres du peintre mettent en évidence une grande richesse dans le domaine de la composition et de la couleur : Adoration des Bergers, Saint Jérôme Pénitent.
L'œuvre graphique reste importante, tant en qualité qu'en quantité. Son premier dessin connu daterait de 1611, une Adoration des mages. Sa technique est variée, plume, sanguine, lavis... Il subsiste des témoignages de son art pictural étalés sur toute sa vie. Son œuvre gravée (eau-forte) est nettement plus délimitée dans le temps (entre 1616 et 1630). Ribera débute même, en 1622, un ouvrage d'enseignement comportant plusieurs planches d'exemples anatomiques (yeux, oreilles, bouches...), resté inachevé[4]. Entre 1630 et 1648, plus aucune gravure n'est produite et sa dernière œuvre date de cette année avec le Portrait équestre de don Juan José d'Autriche.
Œuvres
- Saint Thomas (1612), Szépművészeti Múzeum, Budapest
- Le Martyre de saint André (1628).
- Saint André (1630).
- Archimède (1630), musée du Prado, Madrid.
- La Sainte Trinité (1635-36), musée du Prado, Madrid.
- Saint Christophe (1637), musée du Prado, Madrid.
- Saint Onufri (1637), musée du Prado, Madrid.
- Le Martyre de saint Philippe (1639), huile sur toile, 234 x 234 cm, musée du Prado, Madrid.
- Le Martyre de saint Barthélemy (v.1630), 179 x 139 cm, musée de la Collégiale, Osuna, Espagne.
- L'Adoration des bergers , musée du Louvre, Paris.
- Le Miracle de saint Donat, musée de Picardie, Amiens.
- Sainte Marie l'Égyptienne, musée Fabre, Montpellier.
- Apolon écorchant Marsyas (1637), huile sur toile, 202 x 255 cm, Musées royaux des beaux-arts, Bruxelles.
- Zacharie (1634), huile sur toile, 99 x 80 cm, Musée des Beaux-Arts, Rouen.
- Vénus découvre Adonis mort (1637), Galerie nationale d'art ancien, Palais Corsini, Rome.
- Le Pied-bot (1642), musée du Louvre, Paris.
- Le Baptême du Christ (1643), Musée des Beaux-Arts, Nancy.
Hommages
- Son nom a été donné à une rue du 16e arrondissement de Paris.
Notes et références
- Augé JL, Ribera ou l'essence du réel, Dossier de l'art n° 159, p. 2-20
- Ressort C, Ribera : La période romaine, nouvelles attributions, Dossier de l'art n° 159, p. 28-33
- Augé JL, Ribera et l'antique, une nouvelle lecture, Dossier de l'art n° 159, p.34-43
- Augé JL, Ribera, les effet maîtrisés de la gravure, Dossier de l'art n° 159, p. 60-63
Bibliographie
- Achille della Ragione, Il secolo d'oro della pittura napoletana, tome 10, Naples (1997 - 2001)
Voir aussi
Articles connexes
- Bernardo De Dominici cite José de Ribera et décrit sa biographie dans Vite dei Pittori, Scultori, ed Architetti Napolitani (3 volumes), Stamperia del Ricciardi, (1742) Naples
Liens externes
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