- Joseph Ileo
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Joseph Ileo Mandats 2e et 5e Premier ministre congolais 5 septembre 1960 – 20 septembre 1960 Président Joseph Kasa-Vubu Prédécesseur Patrice Lumumba Successeur Albert Ndele 9 février 1961 – 27 juillet 1961 Président Joseph Kasa-Vubu
Mobutu Sese SekoPrédécesseur Justin Marie Bomboko Successeur Cyrille Adoula Président du Sénat congolais 30 juin 1960 – 15 septembre 1960 Président Joseph Kasa-Vubu Prédécesseur Poste créé Successeur Victor Komoriko Président du Conseil législatif congolais 6 mars 1979 – 10 avril 1980 Président Mobutu Sese Seko Prédécesseur Bo-Boliko Lokonga Successeur Nzondomyo a' Dokpe Lingo Biographie Nom de naissance Joseph Iléo Songo Amba Date de naissance 15 septembre 1921 Lieu de naissance Léopoldville (Congo-Léopoldville) Date de décès 19 septembre 1994 (à 73 ans) Lieu de décès Bruxelles (Belgique) Nationalité congolaise Parti politique Mouvement national congolais Kalonji Religion catholique Premiers ministres congolais modifier Joseph Iléo Songo Amba, né le 15 septembre 1921, mort en 1994, a été le second Premier ministre de la République démocratique du Congo, nommé par Joseph Kasa-Vubu pour remplacer Patrice Lumumba, ce du 5 septembre jusqu'au 20 septembre 1960, lorsque Joseph-Désiré Mobutu fait un coup d'État et met en place le Collège des commissaires généraux ; et une deuxième fois du 9 février 1961 au 27 juillet 1961.
Sommaire
Un positionnement politique précoce
Joseph Iléo Songo Amba voit le jour le 15 septembre 1921 au Congo-Léopoldville de l'époque, colonie du Royaume de Belgique. Issu du groupe ethnique des Bangala, il suit le séminaire catholique et devient l'un des porte-paroles de sa communauté.
Il fonde avec Joseph Albert Malula (futur archevêque de Kinshasa) et un autre Joseph Ngalula Mpandajila, le groupe "Conscience africaine", dont il reste longtemps l'un des principaux animateurs. Cette association d'étudiants catholiques lance en juillet 1956 un manifeste connu sous le nom du "Manifeste de la conscience africaine" dans lequel est réclamée la fin de la ségrégation raciale imposée par les colonisateurs belges et le droit à l'expression politique et culturelle. Cette prise de parole novatrice et courageuse, bien que dénoncée comme idéaliste et sans véritable programme par les rivaux de l'ABAKO (Association des Bakongo) de Joseph Kasavubu, vaut au groupe "Conscience africaine" le soutien des syndicalistes regroupés au sein de l'APIC (Association du personnel indigène de la colonie).
De fait, Iléo jouit donc d'un certain prestige parmi les intellectuels congolais, mais passe néanmoins pour un modéré, notamment en comparaison de Kasa-Vubu et surtout du jeune nationaliste intransigeant Patrice Emery Lumumba.
Un pionnier de l'indépendance
Les violences s'aggravent subitement en 1959, et la Belgique est contrainte d'organiser à Bruxelles une "Table ronde" pour octroyer l'indépendance. Y participent entre autres Iléo, Kasa-Vubu et Lumumba (20 janvier - 20 février 1960).
Au terme de cette conférence, les élections législatives de mai 1960 préparatoires à l'indépendance tournent à la faveur du MNC (Mouvement national congolais) de Lumumba, auquel Iléo apporte son soutien. Le 30 juin 1960, alors que Kasa-Vubu devient président de la République et Lumumba Premier ministre, Iléo se voit confier la présidence du Sénat.
Un mandat empêché
Entre 1960 et 1961, le Congo est secoué par une succession de crises politiques et économiques dans lesquelles la collision entre les opposants de l'intérieur et les intrigants de l'extérieur joue à plein. La lutte entre les deux têtes de l'exécutif, notamment, tourne finalement à l'avantage de Kasa-Vubu lorsque le commandant de l'armée et ancien secrétaire de Lumumba, le jeune Joseph Désiré Mobutu, arrête son ancien mentor et le livre à ses pires ennemis katangais et à une mort certaine (janvier 1961).
Dès septembre 1960, pour ostraciser Lumumba, Kasa-Vubu appelle Iléo à former un gouvernement et lui offre le poste de premier ministre. Mais le leader modéré voit son autorité contestée par Mobutu qui instaure une parenthèse dans les institutions et met en place un collège de commissaires généraux, formé par de jeunes universitaires prêts à servir leur pays. On lui confie alors le portefeuille de la Communication. Lorsque la République est rétablie et le pouvoir rendu aux civils en 1961, Iléo redevient premier ministre mais il est sous le contrôle étroit de l'armée et le sait. Confronté aux rébellions lumumbistes et à la sécession des provinces du Haut Katanga et du Sud Kasaï, il ne parvient pas à enrayer une situation dont il n'est pas responsable. Cyrille Adoula remplace un Iléo à bout de souffle en juillet 1961.
Une dissidence prudente
Politiquement court-circuité, Iléo assiste impuissant à l'affirmation progressive du pouvoir de Mobutu jusqu'au Coup d'État du 24 novembre 1965. Il occupe plusieurs charges officielles au sein du MPR (mouvement pour la révolution), le parti-unique mobutiste (parti état), et son nom revient à plusieurs reprises dans les arcanes bureaucratiques d'un pays devenu Zaïre en 1971. Mais il n'a aucun pouvoir réel.
Secrètement, comme il le confesse à des proches, Iléo est très critique envers la dictature de Mobutu. D'inspiration socio-démocrate et légaliste, la pensée de Joseph Iléo inspire des dissidents historiques comme Étienne Tshisekedi. Par ailleurs, Iléo reste proche de son ancien compagnon Malula, archevêque de Kinshasa et voix indomptable de l'opposition à Mobutu durant la dictature.
Avec la fin du parti-unique et l'instauration du multipartisme le 24 mai 1990, Iléo fonde avec André Bo-Boliko Lokonga le Parti démocrate et social chrétien(PDSC). La création du PDSC est officialisée en avril 1990 et Joseph Iléo en reste le président et la figure historique jusqu'à sa mort le 19 septembre 1994.
Articles connexes
Articles extérieurs
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