- Johnny Guitar
-
Johnny Guitare
Johnny Guitare Titre original Johnny Guitar Réalisation Nicholas Ray Acteurs principaux Joan Crawford
Sterling HaydenScénario Philip Yordan
Roy Chanslor (roman)Musique Victor Young Costumes Sheila O'Brien Photographie Harry Stradling Sr. Montage Richard L. Van Enger Production Nicholas Ray Société de production Republic Pictures Société de distribution Republic Pictures Durée 110 minutes (1 h 50) Sortie États-Unis 27 mai 1954
Langue(s) originale(s) Anglais Pays d’origine États-Unis
Johnny Guitare (Johnny Guitar) est un film américain réalisé par Nicholas Ray, sorti le 27 mai 1954.
Sommaire
Synopsis
Ce film, considéré par beaucoup comme un des plus beaux du cinéma américain, est un western étonnant dans la mesure où c'est l'un des rares, voire le seul, western féministe. Ce sont deux femmes qui en sont les protagonistes. Emma, riche propriétaire du village, est jalouse de la brune Vienna, tenancière d'un saloon, la belle étrangère, la belle aventurière, fière et indépendante, qui vient de retrouver Johnny Guitar, son amant. Les passions du western - rivalité, haine, sont ici incarnées par ces deux femmes, jusqu'au duel habituel au revolver qu'elles vont se livrer. Le bien l'emportera. Sterling Hayden incarne l'homme idéal pour femme indépendante : fort et tendre, il ne protège pas sa bien-aimée, la laisse vivre sa vie et courir les risques de son indépendance, mais est, tout simplement, à ses côtés.
Coïncidences surprenantes
Ce western est tourné durant l'activité de la commission McCarthy. Nicholas Ray était soupçonné de sympathie pour les communistes mais Howard Hughes son producteur le protégeait efficacement des enquêtes en cours. Le scénario même du film met en présence deux femmes dont l'une ne rechigne pas à manipuler les lyncheurs pour faire avancer sa propre cause.
D'aucuns voient dans cette histoire, la transposition dans ce qu'il y a de plus américain comme sujet, de la chasse aux sorcières[réf. nécessaire]. Johnny Guitare est aussi une très curieuse parabole sur la situation politique de l’Amérique de l’époque.[1] Si l'on regarde la distribution, Sterling Hayden (Johnny Guitar) est passé devant la commission où il a "craqué" et reconnu des activités que l'on qualifierait aujourd'hui de dérisoires. Ward Bond, le chef des lyncheurs était lui membre de "Motion Picture Alliance for the Preservation of American Ideals", et avait participé activement à la même chasse aux sorcières. Philip Yordan, le scénariste du film, déclara : « Nous avons joué un bon tour à Ward Bond, qui était, comme vous le savez, un des meneurs du parti fasciste à Hollywood. Nous lui avons fait jouer le rôle du chef de milice, un extrémiste fascinant faisant régner la terreur. Et lui croyait que son personnage était un héros, un bonhomme sympathique. Il n’avait rien compris ! »[2] Cela avait surpris beaucoup de gens que Nicholas Ray le fasse tourner compte tenu du peu de valeurs qu'ils partageaient[réf. nécessaire].
Ce film se voudrait le pendant de Sur les quais d'Elia Kazan qui faisait lui l'apologie des dénonciateurs[réf. nécessaire].
Fiche technique
- Titre : Johnny Guitare
- Titre original : Johnny Guitar
- Réalisation : Nicholas Ray
- Scénario : Philip Yordan, d'après le roman de Roy Chanslor
- Production : Nicholas Ray
- Société de production : Republic Pictures
- Musique : Victor Young
- Photographie : Harry Stradling
- Montage : R.L. Van Enger
- Direction artistique : James W. Sullivan
- Costumes : Sheila O'Brien
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : Couleurs (Trucolor) - Mono
- Genre : Western
- Durée : 110 minutes
- Date de sortie : 27 mai 1954
Distribution
- Sterling Hayden (VF : René Arrieu) : Johnny Guitare
- Joan Crawford : Vienna
- Scott Brady : Dancing Kid
- Mercedes McCambridge (VF : Claire Guibert) : Emma
- Ward Bond : le shérif
- John Carradine : Old Tom
- Ernest Borgnine : Bart Lonergan
- Rhys Williams : Mr. Andrews
Autour du film
- Jean-Luc Godard rend hommage au film de Ray au début de Pierrot le fou. Répondant à sa femme qui lui demandait où étaient les enfants, le personnage de Jean-Paul Belmondo réplique : « Ils passent Johnny Guitare en bas, il faut bien qu'ils s'instruisent ! ».
- Dans La Sirène du Mississippi de François Truffaut, les personnages de Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo vont voir Johnny Guitare au cinéma.
- Au début de Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodóvar on assiste au doublage en espagnol d'une séquence de Johnny Guitare.
Critiques
- « “Johnny Guitare” (…) a été fait sur mesure pour Joan Crawford, comme “L’Ange des Maudits” de Fritz Lang pour Marlene Dietrich. Joan Crawford fut l’une des plus belles femmes de Hollywood ; elle est aujourd’hui hors des limites de la beauté. Elle est devenue irréelle, comme le fantôme d’elle-même. Le blanc a envahi ses yeux, les muscles de son visage. Volonté de fer, visage d’acier (sens à peine figuré). Elle est un phénomène. Elle se virilise en vieillissant. Son jeu crispé, tendu, poussé jusqu‘au paroxysme par Nicholas Ray constitue à lui seul un étrange et fascinant spectacle. » François Truffaut[3]
Notes et références
- ↑ Regards sur le cinéma américain (1932-1963) - Patrick Brion – Éditions de La Martinière - –(ISBN 2-7324-2771-3)
- ↑ « Rencontre avec Philip Yordan » par Bertrand Tavernier – Cahiers du cinéma – février 1962
- ↑ François Truffaut - Arts, 23 février 1955
Lien externe
- (fr+en) Johnny Guitare sur l’Internet Movie Database
- Portail du cinéma
Catégories : Film américain | Film sorti en 1954 | Western | Titre de film en J | Film réalisé par Nicholas Ray
Wikimedia Foundation. 2010.