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Joachim du Bellay
Pour les articles homonymes, voir Du Bellay (Famille).Joachim du Bellay Joachim du Bellay (1522-1560)Activité(s) Poète Naissance vers 1522
château de la Turmelière (Liré)Décès 1560
ParisLangue d'écriture Français Joachim du Bellay est un poète français né vers 1522 au château de la Turmelière (Liré), dans le Maine-et-Loire, et mort en 1560, à Paris. Sa rencontre avec Pierre de Ronsard fut à l'origine de la formation de la Pléiade, groupe de poètes auquel Du Bellay donna son manifeste, la Défense et illustration de la langue française. Son œuvre la plus célèbre, Les Regrets, est un recueil de sonnets d'inspiration élégiaque et satirique, écrit à l'occasion de son voyage à Rome de 1553 à 1557.
Sommaire
Biographie
Joachim du Bellay naît vers 1522 à Liré, en Anjou, au château de la Turmelière. François Ier est alors roi de France ; c'est la Renaissance, des arts et de la culture en particulier. Issu d'une famille de noblesse ancienne (famille de cardinaux, de diplomates et de gouverneurs), le jeune Joachim est orphelin de père et de mère avant qu'il n'ait 10 ans. Il est confié à la tutelle de René, son frère aîné. Ce dernier le néglige. Si l'on en croit les propres affirmations de Joachim du Bellay, il a une enfance triste, solitaire à la Turmelière dans le manoir paternel. Il devient un adolescent fragile qui apprend à se recueillir dans la solitude des forêts et à rêver sur les bords de la Loire. Néanmoins, il se rend régulièrement dans un autre domaine familial, le château de Gizeux, propriété de la famille du Bellay située dans le grand Anjou historique, au nord de Bourgueil.
D'après Kléber Haedens dans Une Histoire de la littérature française, un jour d'été est déterminant dans la vie de Joachim du Bellay, quand, dans une auberge, sur les bords de la Loire, il rencontre Pierre de Ronsard. Celui-ci est fin, élégant, et parle avec aisance. Les deux jeunes hommes ont une vingtaine d'années. Ils ont des parents et amis communs. Après avoir rêvé l'un et l'autre à une carrière militaire, ils ont dû y renoncer tous deux pour cause de surdité précoce. Pour d'autres, ils se rencontrent en 1547, alors qu'ils sont étudiants à l'université de Poitiers. Pour d'autres encore, ils se rencontrent au Mans où les membres de la famille du Bellay sont nombreux à occuper des charges dans l'Eglise.
Pierre de Ronsard écrit des vers et veut devenir un grand poète. Il explique à du Bellay qu'il rentre à Paris, au collège de Coqueret, où il étudie les auteurs anciens. Joachim avoue qu'il compose des poèmes, lui aussi. Ronsard convainc du Bellay de venir avec lui. Au collège de Coqueret, ils ont Jean Dorat, un brillant helléniste comme professeur. Il leur fait découvrir les auteurs de l'Antiquité et ceux de la poésie italienne. Ronsard et du Bellay forment alors un groupe d'amis poètes, qui prend en 1549 le nom de Brigade avant d'adopter en 1553 celui de Pléiade. Le groupe de la Pléiade souhaite définir de nouvelles règles poétiques.
Il a embrassé l'état ecclésiastique et devient chanoine de Notre-Dame de Paris, ce qui ne l'empêche pas de mener une vie assez mondaine. Ses vers lui donnent accès à la cour, où on l'appelle l'Ovide français.
En 1549, le groupe décide de publier un manifeste que du Bellay est chargé d'écrire : Défense et illustration de la langue française. Du Bellay signe l'ouvrage, "inspiré" des idées du groupe — défendre le français contre la domination du latin, cultiver les genres nouveaux, enrichir le vocabulaire, etc. Ce livre, animé d'un souffle énergique, se veut l'acte de fondation de la poésie française. Aventure courageuse, qu'ils menèrent avec intelligence, talent, et aussi ironie. Puis du Bellay publie un recueil d'une centaine (115) de sonnets, L'Olive (1549). Ces sonnets « à la manière » de Pétrarque, connaissent un grand succès. C'est le premier recueil en français de sonnets amoureux.
Malgré des problèmes de santé, de 1553 à 1557, du Bellay devient secrétaire, à Rome, du cardinal Jean du Bellay, son oncle et célèbre diplomate. Cet exil de quatre ans, durant lesquels il écrit Les Antiquités de Rome, commence dans l'enthousiasme . Le poète découvre la ville mythique de l'Antiquité, qui n'est plus que ruines, faste et débauche. Le dégoût et le regret s'emparent du poète, sentiments qui lui inspireront ses plus belles pages. Rome qu'il a tant magnifiée dans ses rêves, le déçoit. De retour à Paris, en 1558, il publie Les Antiquités de Rome, les Divers Jeux rustiques et Les Regrets, un recueil de 191 sonnets (dont le 31e, le célèbre : « Heureux qui comme Ulysse »), en alexandrins. Ces écrits sont reconnus en leur temps et valent à Joachim du Bellay de participer à la vie intellectuelle parisienne.
Des ennemis secrets le font accuser d'irréligion, ce qui nuit à son avancement ; sa santé se détériore.
Sourd et malade, il s'éteint subitement, à sa table de travail, dans la nuit du 1er janvier 1560. On peut entendre dans le musée qui lui est consacré à Liré, que la syphilis aurait causé sa mort.
Il est enterré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, mais sa sépulture aurait été perdue… Et, dit-on, son corps reposerait près de la Loire, dans son Anjou natal.
Néanmoins, des sépultures de la famille du Bellay se trouvent dans l'église de Gizeux, tout près du château de Gizeux, ayant appartenu à la famille du Bellay. L'église renferme les splendides tombeaux des Du Bellay. De rarissimes orants du XVIIe siècle furent réalisés en marbre blanc par Ghislain dit de Cambrai, directeur de l'Académie Royale de Sculpture de Paris.
A défaut de tombeau certain pour le poète, les ruines du château de La Turmelière, lieu de naissance de Joachim du Bellay, offrent toujours aux visiteurs, des vestiges émouvants dans un cadre romantique et sauvage.Œuvres
Défense et illustration de la langue française
Défense et illustration de la langue française (La Deffence, et Illustration de la Langue Francoyse dans l'orthographe originale) est un manifeste littéraire, écrit en 1549 par le poète français Joachim du Bellay, qui rassemble les idées des poètes de la Pléiade.
Le texte, plaidoyer en faveur de la langue française, paraît dix ans après l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui impose le français comme langue du droit et de l'administration française. Du Bellay montre sa reconnaissance envers François Ier, « notre feu bon Roi et père », pour le rôle que celui-ci a joué dans les arts et la culture : création du Collège des lecteurs royaux, pérennisation d'une bibliothèque du roi enrichie d'achats et du dépôt légal. Du Bellay veut faire de la langue française « barbare et vulgaire » une langue élégante et digne. Il lui faudra l'enrichir avec ses camarades de la Pléiade pour en faire une langue de référence et d’enseignement.
L'Olive
L'Olive est un recueil de poèmes publié par Joachim du Bellay entre 1549 et 1550. Il célèbre dans ce recueil une maîtresse imaginaire en s'inspirant de Pétrarque. Ce recueil de sonnets comporte 50 sonnets écrits en 1549 mais en comportera 60 à sa publication en 1550.
Les Regrets
Les Regrets est un recueil de poèmes de Joachim du Bellay (1522-1560), écrit lors de son voyage à Rome de 1553 à 1557 et publié à son retour en 1558.
Le recueil comprend 191 sonnets d'alexandrins. C'est une nouveauté. Autre innovation, c'est un recueil de facture pétrarquiste. Mais le sujet n'est pas l'amour pour une femme. Le pays natal la remplace. On distingue deux sources d'inspiration: élégiaque, et encomiastique. Revenu en France, le poète y retrouve les travers observés à Rome.
Bibliographie
- À la ville du Mans, Un dizain, poème de dix vers.(1547)
- Défense et illustration de la langue française (1549)
- L'Olive (1549)
- Vers lyriques (1549)
- Recueil de poesie, presente à tres illustre princesse Madame Marguerite, seur unique du Roy [...] (1549)
- Le Quatriesme livre de l'Eneide, traduict en vers françoys (1552)
- La Complainte de Didon à Enée, prince d'Ovide (1552)
- Oeuvres de l'invention de l'Auteur (1552)
- Divers Jeux Rustiques (1558)
- Les Regrets (1558) dont
- Heureux qui comme Ulysse (1558)
- Les Antiquités de Rome (1558)
- Poésies latines, (1558)
- Le Poète courtisan (1559)
Liens externes
- Musée du Bellay à Liré (49)
- L'Oeuvre satirique de Du Bellay
- Edition de L'Olive (texte de 1549 et 1550)
- La vie politique à travers l'œuvre de Du Bellay
Source partielle
« Joachim du Bellay », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
Les sources italiennes de la Défense et Illustration de la langue française de Joachim du Bellay, Pierre Villey, 162 p., Librairie Honoré Champion, Paris, 1908
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