- Jiko Bou
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Jiko est un personnage du film d'animation japonais Princesse Mononoké, réalisé par Hayao Miyazaki.
Le moine Jiko est peut être le personnage le plus mystérieux de Princesse Mononoké. En effet, là où San se révèle au fur et à mesure, Jiko reste entouré de mystère. Même si on cerne plutôt bien son caractère à la fin, ses motivations et son passé restent inconnus. On sait qu'il est envoyé par l'organisation Shishō Ren (師匠連, littéralement « Les Adeptes du Maître »?), mais on n'apprend rien de celle-ci. Miyazaki s'étant fortement renseigné sur l'époque, on peut supposer que Shishō Ren est inspiré d'organisations similaires de l'époque. En effet, la fin de l'époque de Muromachi, dans laquelle se situe le récit, est marquée par un grand dynamisme religieux, et l'essor de nombreuses sectes (rinzai, soto, secte du Lotus ou secte nichiren, …), et on peut donc supposer que Shishō Ren est une secte de ce type. Cela semblerait probable vu que Jiko est moine (il se fait appeler Jiko-bou, soit Jiko le moine). Son statut dans cette organisation est sans doute assez haut placé, à la vue des troupes qu'il commande et de la confiance placée en lui. Ce que l'on connaît de ses motivations est moins vague. Il veut la tête du Dieu-Cerf (シシ神, Shishi-Gami?), qui donne, paraît-il, la vie éternelle. Au vu du dialogue qu'il a avec dame Eboshi, on peut supposer qu'il souhaite la rapporter à l'Empereur. Mais on n'explique pas pourquoi envoyer une organisation relativement secrète accomplir cette tâche.
Jiko peut apparaître comme un « méchant ». Pour parvenir a ses fins, il est particulièrement motivé et ne recule devant rien. Il manipule dame Eboshi pour parvenir à son but, en lui faisant croire qu'en tuant le Dieu-Cerf, elle va se débarrasser de tous les animaux d'un coup. En fait, il le dit lui-même « quand il s'agit de tuer un dieu, mieux vaut laisser quelqu'un le faire à votre place ».
Il reste que Jiko, à l'instar de dame Eboshi, n'est pas un personnage manichéen. À sa première rencontre avec Ashitaka, il va l'aider alors qu'il est encore perdu dans un monde nouveau. Il le guide et l'aide à trouver la foret du dieu cerf. Le site officiel précise "dans l'espoir que celui-ci le mène à sa proie", mais Jiko n'est pas mauvais jusqu'au bout. Miyazaki l'a d'ailleurs dit : « Jiko est comme beaucoup de Japonais aujourd'hui : individuellement, ce sont des personnes parfaitement belles, mais quand ils joignent une organisation, ils deviennent cruels. Assez cruels pour couper la tête d'un dieu. »
Jiko est suivi par deux groupes de chasseurs : le Karakasa Ren (唐傘連, Société des ombrelles de papier?) et les Jibashiri (地走り, Ceux qui rampent?).
Le Karakasa Ren est formé de soldats portant le même vêtement que Jiko, ce qui laisse penser qu'ils font partie du Shishō Ren. Utilisant les gens de Tatara dans la guerre contre les sangliers, ils utilisent des grenades et des mines pour les abattre en grande quantité, se moquant des pertes du côté forgerons. Pour combattre dans la forêt, ils préfèrent des sarbacanes empoisonnées beaucoup plus discrètes cachées dans leurs ombrelles. D'ailleurs ces ombrelles ont un rapport direct avec l'utilisation des armes à poudre : elles évitent que les mèches soient mouillées par la pluie.
Les Jibashiri sont les éclaireurs employés par Jiko. Ils utilisent des peaux d'animaux morts pour camoufler leur odeur et ainsi pouvoir être relativement tranquilles dans la foret. Leur nom est relatif à leur manière de se déplacer en rampant pour être plus discret.
Malgré son physique pour le moins ingrat, Jiko-Bou est un grand leader et un combattant agile. Malgré ses motivations et ses manières infâmes, il reste un personnage attachant, proche du moine de fabliau par moments.
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Catégorie :- Personnage de Princesse Mononoke
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