- Jeanne de Lestonnac
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Jeanne de Lestonnac (née le 27 décembre 1556 - morte le 2 février 1640) est une femme du XVIIe siècle qui a vécu plusieurs vocations : épouse, mère, éducatrice, veuve, contemplative, fondatrice d'une congrégation de religieuses apostoliques de spiritualité ignatienne. Très jeune, l'Esprit l'a poussée intérieurement : « Ne laisse pas éteindre la flamme que j'ai allumée dans ton cœur. »
Sommaire
Une vie bien remplie
Sainte Jeanne de Lestonnac, nièce du philosophe Michel de Montaigne, naît à Bordeaux en 1556, à une époque où sévissent en France les guerres de religion entre la Réforme Protestante et défenseurs de la tradition catholique.
Alors que sa mère Jeanne Eyquem de Montaigne (fille de Pierre Eyquem et d'Antoinette de Louppes et sœur du philosophe Montaigne) est une fervente calviniste, son père Richard de Lestonnac reste très attaché à sa foi catholique.
Elle épousa en 1572 le baron Gaston de Montferrand-Landiras (fils de Jean de Montferrand et Jacquette du Rayet) dont elle eut 7 enfants (dont François de Montferrand qui fut l'auteur d'une nombreuse descendance) dont 3 morts au berceau puis devint veuve. Elle se tourne alors vers la vie contemplative pendant quelques mois chez les Feuillantines de Toulouse.
Elle fonde en 1607, à 51 ans, un nouvel ordre religieux : la Compagnie de Marie Notre-Dame, dont la tâche essentielle sera l’éducation des filles. Elle ouvre à Bordeaux la première école de filles dont le projet éducatif est une riche synthèse des influences reçues : Montaigne, les Calvinistes, les Jésuites.
Entre 1625 et 1628, l'architecte Henri Roche dirige, rue du Hâ (actuelle rue du Commandant Arnould), les travaux de la chapelle du couvent des Filles de Notre-Dame dans un style baroque[1]. Abandonnée pendant la Révolution, la chapelle est affectée en 1805 au culte réformé et devient le temple du Hâ[2].
À la mort de Jeanne de Lestonnac en 1640, à 84 ans, 30 maisons existent en France.
Son oncle, Michel de Montaigne, parla d'elle en ces termes :
« Très pieuse, d'humeur joyeuse, intelligente et belle, la nature en avait fait un chef d'œuvre, alliant une si belle âme à un si beau corps et logeant une princesse en un magnifique palais »
Jeanne de Lestonnac a été béatifiée en 1900 par le pape Léon XIII et canonisée le 15 mai 1949 par le pape Pie XII. Elle est fêtée le 2 février.
Une expérience spirituelle forte
Après avoir éduqué ses cinq enfants, Jeanne de Lestonnac songe à réaliser un désir déjà entrevu dans sa jeunesse : se donner entièrement à Dieu dans la vie religieuse. Elle va choisir la communauté la plus austère : celle des Feuillantines (branche cistercienne disparue depuis la Révolution française). Sa santé n’y résiste pas, elle doit renoncer à cette forme de vie. C’est l’échec, la désolation, l’obscurité. Jeanne est au bord du désespoir.
Jeanne découvre que, pour elle, suivre Jésus et se consacrer à lui passe par le service du frère : « tendre la main ». Jeanne de Lestonnac, consciente du rôle de la femme dans la société, s’engage alors, avec quatre compagnes, dans une nouvelle forme de vie religieuse qui lie action et contemplation, comme Marie Notre-Dame, pour l’éducation de la jeunesse. Marie sera le modèle et la protectrice de l'œuvre.
La Compagnie de Marie Notre-Dame aujourd’hui
La Compagnie de Notre-Dame a parcouru, depuis lors quatre siècles d'expansion missionnaire. Bien enracinée en France à la mort de Jeanne de Lestonnac, l’Œuvre traverse les océans et arrive jusqu'en Amérique latine, et en Amérique du Nord, ensuite en Afrique et en Asie… Dans les pays de langue espagnole, la Compagnie de Marie Notre Dame est connue sous le nom de la Compañía de María " La Enseñanza ". Présentes dans 27 pays, les 2000 sœurs vivent en petites communautés et réalisent leur mission d’éducation :
- au service des jeunes,
- aux côtés de la femme,
- dans les pays, lieux et situations humaines qui sont les plus détériorées ou qui présentent les plus grandes urgences de salut.
Cette mission de l'Œuvre a pu être définie ainsi[3] :
« Pour nous, ce monde est un appel que le Seigneur nous lance. Les jeunes, la femme, la famille prennent un visage dans la couleur et les traits de toutes les cultures. Ils nous poussent à nous offrir, comme disciples de Jésus pauvre et humbles, pour être porteuses d’humanité et découvrir la force salvatrice de l’Evangile enfouie en chaque personne. Tendre la main de manière éducative nous conduit à croire en l’homme de chaque époque, donc la nôtre, à entrer dans sa propre culture, à contempler avec tendresse ses possibilités et à accompagner dans l’Espérance la croissance des semences de Résurrection »
Photos
Notes et références
- La chapelle du couvent des Filles de Notre-Dame
- Le temple du Hâ
- XIVe Chapitre général
Sources
- CHEMIN D'EDUCATION, par Françoise Soury-Lavergne, Editions CLD 1984;
- HISTOIRE ODN, édition annotée par Françoise Soury-Lavergne, Bordeaux 1994, texte original publié à Poitiers en 1697,
- LE FILET S'EST ROMPU, cheminement spirituel vers la vraie liberté (1973), par Françoise Soury-Lavergne
- BOIRE à la SOURCE (1978) (plus destiné aux religieuses de l'ordre), par Françoise Soury-Lavergne
- JEANNE EST SON NOM, (format bande dessinée), paru en 1975 chez Alvarez Iraola à San Sebastian,
lire aussi :
- une bande dessinée, parue chez Univers-media en juin 1980,
- un album (1990), paru aux éditions Fleurus,
- le n° 364 Avril 1999 de "Christ source de vie"
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