- Jean Hugo
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Jean Hugo, né dans le 16e arrondissement de Paris le 16 novembre 1894 et mort le 21 juin 1984 au mas de Fourques, à Lunel, est un peintre français.
Sommaire
Biographie
Il est l'arrière-petit-fils de Victor Hugo, né de Pauline Ménard-Dorian et du peintre Georges Hugo. Du côté maternel, il est également l'arrière-petit-fils du maître de forges et ministre des Travaux publics du gouvernement de la Défense nationale, Pierre-Frédéric Dorian.
Il était l'ami de Jean Cocteau et de Raymond Radiguet, de Pablo Picasso, de Paul Éluard, de Max Jacob, de Maurice Sachs et de Blaise Cendrars, de Georges Auric, de Francis Poulenc et d'Erik Satie, de Marie Bell et de Carl Theodor Dreyer (dont il dessine les décors et les costumes de La Passion de Jeanne d'Arc), de Marie-Laure de Noailles, de Louise de Vilmorin, de Frédéric Jacques Temple, de Bruno Collin, de Jacques Maritain et du père Alex-Ceslas Rzewuski, de Cecil Beaton et de Winifred Nicholson. Il reçut très souvent chez lui au mas de Fourques son ami Jean Bourgoint qu'il aida à se désintoxiquer, qui devint son confident et qu'il aida à rédiger sa correspondance. Il a dit de lui : Dieu lui avait tout retiré, Dieu lui a tout rendu, quand Jean Bourgoint devint frère Pascal, moine de Cîteaux. Lui-même se convertit au catholicisme et se rend à la messe quotidiennement, jusqu'à la fin de sa vie.
Il se marie une première fois civilement en 1919 avec Valentine Gross, peintre et illustratrice, et une seconde fois civilement et religieusement en 1949 avec Lauretta Hope-Nicholson (1919-2005), dont il a sept enfants: deux fils et cinq filles.
Ses œuvres ont été exposées au Musée Barnes de Philadelphie, à Londres, à Tokyo, à Toronto, à Paris, à Marseille et au Musée Fabre de Montpellier.
Deux volumes de ses Mémoires ont été publiés, Avant d'oublier (Fayard, 1976) et Le Regard de la Mémoire (Actes Sud, 1983). Les souvenirs de Jean Hugo donnent un éclairage de première importance sur la vie intellectuelle et artistique des années folles et des années 1930, dont Hugo a rencontré les principaux représentants.
Il est inhumé au cimetière Saint-Gérard de Lunel.
« Jean Hugo a mêlé son calme presque monstrueux au tumulte des entreprises de notre jeunesse. II était, il reste l'image même de cette modestie parfaite des enlumineurs, chez qui la vérité quotidienne l'emporte sur les grâces décoratives. Sa main puissante, son gros oeil jupitérien, son olympisme en quelque sorte, n'usent pas de foudres, mais de petites gouaches si vastes qu'on dirait que leur taille résulte d'un simple phénomène de perspective. Oui, c'est à distance qu'il semble voir la mer de Bretagne, et la garrigue par le gros bout de la lorgnette, ce qui ne l'empêche pas d'attirer autour de nous la mystérieuse odeur des algues et des simples. Jean Hugo, paysan subtil, moine médiéval, chasse l'ange du bizarre à force de connaitre ses ruses par coeur. »
— Jean Cocteau.
« Je l'ai connu intimement. C'était un être étrange, admirable, un mystique, un amoureux, un grand artiste, qui sans doute péchait par excès de modestie. Il avait été un peu fatigué de la gloire par son propre nom, qui était extrêmement lourd. [...] Jean Hugo a donc passé sa jeunesse dans ce monde doré des grandes familles de la Troisième République, les Berthelot, les Favre, les Renan, les Daudet, monde dont il s'est écarté pour venir vivre assez solitaire à Lunel. Ses oeuvres sont beaucoup plus connues, et prisées, en Amérique qu'en France, où il souffre encore un peu d'être éclipsé par son nom. Je le considère comme un grand peintre, et un grand peintre relativement méconnu. S'il n'avait pas trouvé des gens qui s'occupent de sa publicité, il n'aurait jamais vendu un seul tableau. Picasso, qui était son bon ami, lui disait « Tu ne fais rien pour ta gloire. » Il ne faisait rien, en effet – il se laissait faire. Encore une fois, c'était un être pur. Si le mot d'innocence peut s'appliquer à quelqu'un, c'est à lui. Il était très beau, et d'une vitalité prodigieuse - j'oserais dire hugolesque. Il était assez détaché pour ne pas s'installer dans son propre nom, si je puis dire - tout en vouant une admiration inconditionnelle au grand ancêtre, dont il connaissait l'oeuvre à fond. »
« Le tempérament artistique de Jean Hugo se tient en dehors de toutes les modes. L'œuvre de Jean Hugo fait songer aux merveilleux résultats que produirait le délassement de quelque prince des temps anciens, tel qu'on en trouve dans les Contes des Mille et une Nuits. »
— Paul Morand.
Tableaux
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Maison en ruine à la targette, 1915
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Interieurdunbar-1917.jpg
Intérieur d'un bar, 1917
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Panneaux de signalisation de chemin de fer (aquarelle, page de carnet), 1918
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Château Mouton-Rothschild wine label, 1946
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Tunisie 1966.JPG
Tunisie 1966
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Le Bateau blanc, Sète, 1971
Bibliographie
- Jean Bourgoint, Le Retour de l'enfant terrible : Lettres 1923-1966, écrit avec Jean Hugo et Jean Mouton, Desclée de Brouwer, (ISBN 2-220-02010-X)
- Richard Wattenmaker, The Art of Jean Hugo, Art Gallery of Ontario, 1973
- Jean Hugo, Voyage à Moscou et Léningrad, Cercle d'Art, 1953
- Jean Hugo et Jean Cocteau, Correspondance, présentée par Brigitte Borsaro et Pierre Caizergues, 1995
Notes et références
- Source : Entretiens avec Gustave Thibon, Philippe Barthelet, Éditions du Rocher, Monaco, 2001.
Liens externes
Catégories :- Peintre français du XXe siècle
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