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Jean-Étienne Esquirol
Jean-Étienne Dominique Esquirol (Toulouse 4 janvier 1772[1] - Paris 12 décembre 1840) est un psychiatre français, considéré comme le père de l'hôpital psychiatrique français : il fit en effet voter la loi de 1838 obligeant chaque département à se doter d'un hôpital spécialisé.
Sommaire
Points-clés de son œuvre
- Il approfondit la nosographie de Pinel ;
- Il affina les différentes formes de mélancolie, a créé le terme de lypémanie et la classe des monomanies
- Il établit la distinction entre hallucinations et illusions.
- Il fit un parallèle entre Folie et Passions.
- Il joua un rôle important sur le plan administratif et législatif (Loi de 1838).
Biographie
Arrivé en 1799 à Paris, il fut d'abord élève de Jean-Nicolas Corvisart à la Charité, puis dès 1801 il travailla avec Pinel à la Salpêtrière. En 1805, il écrivit : Les passions considérées comme cause, symptôme, et moyen de la maladie mentale.
Puis en 1820, succédant à Pinel il devint médecin chef de la Salpêtrière. Il créa rue de Buffon une maison de santé privée pour aliénés. Ensuite, il créa une maison de santé privée près d'Ivry. Au moment du décès de Royer-Collard, il succèda à ce dernier au poste de médecin-chef de la Maison Royale de Charenton, aujourd'hui hôpital Esquirol.
Il rédigea un rapport Sur les établissements consacrés aux aliénés en France. Son ouvrage principal porte le titre de Des maladies mentales considérées sous le rapport médical, hygiénique, et médico-légal.
Il eut notamment comme élève le Docteur Gérard Marchant.
Plan nosographique
- Il est l'un des premiers à avoir fait la distinction entre hallucinations (perceptions sans objet externe, produites et construites par l'esprit) et illusions (erreurs de perception ; mauvaise interprétation des stimulis réels)
- Parallèle Folie-Passions :
Pour lui les passions seraient ce qui nous pousse à agir et qui n'est pas d'ordre intellectuel : elles sont à l'origine de l'aliénation mentale. La folie serait faite des passions poussées à l'extrême Il y aurait donc une différence quantitative entre les deux. Selon lui, dans l'enfance, il n'y a pas de passions, donc pas d'aliénés.
Plan thérapeutique
- Pour lui, les passions doivent servir au traitement des maladies.
Il faut qu'il y ait répression pour qu'il y ait guérison du malade : inspirer un sentiment de crainte, qui dompte et subjugue le malade, et provoquer une secousse morale en plaçant l'aliéné dans un état opposé et contraire à celui dans lequel il était avant de recourir à ce moyen. C'est la méthode perturbatrice. Pour Esquirol, il ne suffit donc plus de parler avec douceur et compassion, selon le traitement moral de Pinel.
Rôle important sur le plan administratif et législatif
Théoricien clair et pratique concernant les institutions psychiatriques, il est avec ses élèves à l'origine de l'adoption de la Loi du 30 juin 1838 concernant les aliénés, qui met fin aux décisions d'internement arbitraires par simple lettre de cachet ou de décisions de justice.
Influence
Il eut une certaine influence sur les pathologistes allemands, notamment Karl Christian Hille et Johann Christian August Heinroth, les premiers à traduire son œuvre dans leur langue.
Références
Titres et travaux d'Esquirol en 1805
Liens externes
- Esquirol, Érotomanie, Dictionnaire des sciences médicales, t. XIII, C. L. F. Panckoucke, Paris, 1815, pp. 186-192.
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